[HRP: Mise en situation RP: ce sujet traite de la régence du royaume d'Espagne après la rébellion contre la maison Soria et son abdication au profit de la maison Salorino, sur fond de guerre entre les partisans du duc d'Aragon - maison Castellon - et ce qu'il reste des Sorias, et de guerres de frontières entre Français et Espagnols, les premiers étant alliés de Castellon et de sa Ligue.
Pour faire simple, toute maison espagnole titrée en Espagne peut venir participer à ce sujet. RP parlant, il n'y a que la maison Soria qui n'est pas invitée, pour raisons évidentes. Le JD peut néanmoins participer au RP, soit par la voix d'un parti Soria, soit parce qu'en cours de sujet, des partisans auront exigé la présence de cette maison, ou tout autre stratagème.
Tout ça se passe à Manzanares, dans une grande salle, et sous l'arbitrage de Salorino, Castellon et Valence.
POUR LA PARTIE TECHNIQUE: ceux qui veulent que leur maison participe à la régence, et à l'élection du futur roi qui va la suivre et la terminer, manifestez-vous sur ce sujet: http://www.marchofhi...ol-inscription/
La règle: toute décision prise par le Conseil se fera avec les seigneurs qui se sont manifestés auparavant. Si vous arrivez en cours de route, vous devrez prendre en cours de route, pas remonter dans le temps avant des décisions antérieures.
Les votes se feront dans des sujets séparés, ouverts à ceux qui ne veulent pas faire de RP; vous pouvez néanmoins l'intégrer au RP ici comme vous voudrez.]
La réception des seigneurs d'Espagne promettait d'être le plus grand rassemblement jamais organisé dans la péninsule, et même à Manzanares, la cité ducale de la maison Valence, il fut difficile de faire tous les accommodements nécessaires à tant d'hôtelleries et suites brillantes qui accompagneraient les seigneurs du royaume. Néanmoins la cité n'en était pas à son premier conseil, et si même la cour des Soria n'accueilli jamais tant de hauts personnages, les Valence avaient déjà tenu là de hautes réceptions diplomatiques.
Cette fois-ci, il s'agissait de rien moins que de loger, nourrir, amuser, et assembler toute la noblesse supérieure de l'Espagne pour y tenir un grand conseil, qui devait à la fois élire un nouveau roi, et pourvoir à la régence le temps qu'il n'aurait point décider de la nouvelle race à couronner. Ce furent donc moult efforts qui furent déployés, et forces dépenses, pour l'achat, le redressement, la construction même de trois grands palais, fournis de nombreuses dépendances, courts et jardins, celliers, cuisines, dans lesquels pourraient s'installer l'hôtellerie des seigneurs espagnols ainsi que leur suite, et parce que les hôtels étaient si vastes et si élevés en ces palais, qu'on pouvait facilement y loger vingt princes et leurs suites, chacun dans une partie fournie et agrémentée. Pour le reste, ils devraient se loger dans la ville même, au frais de leurs achats ou des fermages qu'on voudrait leur concéder.
En outre, les corporations et les Etats de la ville s’étaient préparés pour la réception de leurs nobles hôtes, et firent mille dépenses et ouvrages pour les présents et les agréments des rues et places. Ainsi le jour venu des premières arrivées, les fenêtres étaient parées de fleurs et tapisseries, des guirlandes de vignes et d'étoffes précieuses couraient au dessus des rues, et l'on trouvait, à chaque détour, de nouveaux divertissements tels danses, théâtres, jongleries, montreurs d'ours, et mille autre choses encore. Les remparts, si formidables depuis que le duc Ioun en avait ordonné et payé l'érection, s'étaient couverts d'étendards divers, qui étaient ceux des seigneurs qu'on attendait, et particulièrement à la gauche et à la droite de la Porte Saint-Fiacre, qu'avait fait percé le duc Ioun. C’est par icelle que toutes les processions faisaient leur entrée, et elles étaient parées de grandes tentures aux armes, respectivement, de Leon et d'Aragon, car c'était là les deux grands partis de l'Espagne. Les armes de Valence, naturellement, étaient tendues en dessus de cette porte, et l'on avait mis grand prix à leur confection.
Ces remparts étaient aussi formidables, non par leur seule hauteur et agencements, mais aussi par le nombre de machines qui en gardaient l'approche, et parce qu'ils étaient hérissés d'un nombre indiscernable d'archers et gens de guerre. Dans les rues, c'étaient de régulières patrouilles des gens d'armes du duc Pereg et des milices assemblées par les corporations qui garantissaient l'ordre.
Partout on avait proclamé l'assemblée extraordinaire qui devait se réaliser, et lut la Charte du Conseil, dont le duc Pereg avait fait le diplôme:
Nous, les seigneurs du très bon et très grand royaume d'Espagne, sous le regard du Créateur et pour sa satisfaction, celle des peuples d'Espagne et la gloire du royaume, déclarons nous assembler en Conseil de régence et d'élection, pour qu'y puisse s'y faire dans l'unanimité la proclamation de notre roi, et pour administrer le royaume dans le temps que nous prendrons pour décider de la troisième race de ses rois.
Nous jurons que dans tout le temps que nous serons assemblés sous l'hospitalité du duc de Manzanares, en sa cité ducale, nous ne nous rendrons coupable d'aucune violence sur nos pairs, leurs vassaux, leurs gens, ni sur ceux de la ville, et de nous consulter dans la paix et la concorde pour le bien général; que nous donnerons au royaume la garantie du respect des droits et coutumes ancestrales, et seigneuriales, en définissant le serment que le nouveau roi devra prononcer devant nous lors que nous l'aurons élu; que nous réglerons toutes nos querelles, et les videront pour établir la paix perpétuelle du royaume.
Faict au nom des ducs d'Aragon et de Leon et de Manzanares à la Noël de l'An de Grâce MCLXIX
Cette solennelle assemblée, elle commençait de se tenir dans la Grand’ Salle du sire Jakez, ainsi qu’elle était nommé parce qu’elle avait été commencée dans le temps de ce seigneur. On avait placé sur des tréteaux de longues tables, qui longeaient les murs sur la longueur des deux côtés : c’est là que prenaient place les seigneurs d’Espagne. A deux extrémités se faisaient face, chacun sur leur estrade, le trône vacant sous son dais, et trois cathèdres, occupées par le duc de Manzanares au centre, par le duc d’Aragon à sa gauche, le duc de Leon à sa droite. Monseigneur Lug de Valence, archidiacre de Valence et premier aumônier de la Cour, se tenait à leur droit et sur une haute cathèdre ; c’est lui qui représentait la Saincte Eglise au Conseil, à titre d’observateur et gardien ecclésiastique des serments échangés devant Dieu. Il y avait encore le jeune comte de Murcia, sur pareille cathèdre à leur gauche, car son père avait voulu qu’il apprenne des extraordinaires évènements du temps l’art de gouverner avec sagesse. C’est parce qu’il était l’hôte que le duc Pereg avait la place d’honneur au centre, et aussi parce qu’il représentait le parti intermédiaire. C’est aussi pour cela qu’il prit la parole pour mander la première décision du Conseil de régence et d’élection :
Messeigneurs, c’est avec grand’ joie et réconfort que je vois réunis ici la grande noblesse d’Espagne, dans le dessein salvateur de régler les affaires du royaume. De sa place auprès de notre Seigneur, je sais que notre noble frère le duc Ioun regarde notre assemblée, et la bénit, car il a toujours voulu la paix et la concorde de la patrie.
C’est pour la garantir, et écarter tout danger de désunion, de désordres et scandales, qui menaceraient en ces temps troublés d’emporter le royaume et de le mettre en pièces, que je mande à ce que nous les régents assemblés, établissions dès aujourd’hui et en première nécessité les choses que suit :
Primement, que la race des Soria est déchue du trône, ses prétentions effacées, ses domaines propriétés de la couronne, en sorte que nous en prononçons la commise.
Deuxièmement, que le royaume doit demeurer dans les frontières qui étaient les siennes avant le soulèvement de la ligue d’Aragon, et que négociations, tractations, et autres mesures nécessaires seront faites pour rétablir ces frontières, qui sont d’Espagne uniquement ; quant aux domaines détenus en dehors de l’Espagne, qu’ils soient reconnus en la suzeraineté ou possession de leur naturel souverain.
Troisièmement, que pour assurer l’administration du domaine royal, les changements qui doivent y être apportés, ainsi que l’intégrité du royaume, nous confirmions formellement le duc de Leon dans l’office de lieutenant général du royaume, chargé d’exécuter la politique de ce Conseil et en son nom ; car, avant aujourd’hui, c’est de la régente Maria l’Assassine qu’il détenait ses pouvoirs sur la couronne, et cela doit être corrigé.
Messeigneurs, je mande que ces trois points soient mis aux voix du Conseil, si les ducs d’Aragon et de Leon y consentent, puisque c’est nous qui arbitreront les délibérations de la régence, et en seront la tête, en bonne concorde.
Faisant silence, il attendit d’entendre ce que diraient les patriarches de Castellon et Salorino.