37 replies to this topic

[Kiklan]

Pour tous ceux qui veulent rp mais ne savent comment ou avec qui ou quand... Voici les règles de ce sujet: il appartient à ceux qui le font vivre, aussi chacun est en droit de poster ce qu'il veut du moment que cela ai un rapport avec la famille Plauen. Un marchand de vin, une famille alliée ou amie de longue date etc... l'imagination est là pour ça, sachez que je répondrais toujours.

Enfin, ne vous laisser pas avoir par la routine, l'improvisation est le maître mot. Vous pouvez faire agir les membres de ma famille si cela ne porte pas préjudice à leur santé physique.

 

 

 

 

Décembre 1103

 

 

A Plauen le vent soufflait si fort ces derniers jours que des arbres avaient été arrachés et replanté quelques lieues plus loin sans intervention de l'homme. Les bêtes étaient rentrées dans de grands abris à moitié enterrés alors que tout objet volant potentiel était arrimé à quelque chose de lourd et d’inébranlable.

C'était peine perdue puisqu'il n'était pas rare de voir ici une charrette, là un établi de menuiserie ou encore un ou deux meubles bercés par la force de l'air furieux.

 

Bien abrité dans sa petite forteresse, le seigneur et sa mesnie n'avaient cure de ce qui se tramait dehors. En effet, les épaisses pierres et l'architecture spécialement anarchique de l'édifice permettaient un silence presque audible. Chacun vaquait donc à ses occupations, les femmes discutaient auprès du feu leur ouvrage à la main alors que les hommes s'affairent soit à s’entraîner, soit à discourir de la situation de telle ou telle seigneurie.

 

Le seigneur et chef du lieu, Jikel se tenait à sa table de travail et rédigeait traité sur traité. Il voulait s'unir, faire de ses voisins des alliés, des amis et plus pour un avenir plus certain. Ne pensant qu'à ce que sa famille pourrait devenir, il en oubliait parfois de manger ce dont lui rappelait très fréquemment sa petite femme Onfraise.

Le tout dans l'ambiance joviale et bruyante de ses petits enfants voués à leurs aventure imaginaires.

 

-L'avenir arrive et Dieu seul savait de quoi il serait fait! murmura t-il pour lui même avant de se lever et de rejoindre ses fils dans leurs jeux d'hivers.

[Kiklan]

 

 

Septembre, au Castel

 

A Plauen, il s'agissait du mois de tous les diables. En effet, non content de tous les travaux agricoles à faire, septembre était le dernier mois de l'année avant la saison dure. A partir de là, le calme laissait la place au déchaînement des éléments jusqu'à la mi-février. Chacun restait chez soi la plupart du temps, s'occupant comme il pouvait et si besoin de sortir il y avait, on se liait à une corde pour ne pas être emporté par le vent et la pluie.

 

Jikel se tenait droit devant la fenêtre et regardait l'horizon tandis que son fils Jestin était attablé à lire le traité déposé un peu plus tôt. Le seigneur n'avait aucuns doutes concernant le discernement de son fils et savait qu'il serait apte à lui succéder. C'est pourquoi depuis quelques temps déjà, il le consultait régulièrement et l’associait doucement au pouvoir.

 

-C'est assez explicite comme texte mais en l'état cela ne vaut pas grand chose... déclara Jestin sans relever la tête. Le Seigneur Havelberg a une armée que l'on considère comme puissante vu l'époque quand la plupart des autres seigneurs n'en ont pas. continua t-il.

 

Son paternel ne répondit pas tout de suite, il venait d’apercevoir un mouvement en contrebas dans la cour. Mouvement qu'il relégua vite au rang de pacotille dans son esprit lorsqu'il revint au sujet de conversation. Il se retourna et allât s'asseoir tout en parlant.

 

-Cela permettra tout de même d'avoir une garantie et les seigneurs de Misnie nous ferons confiance. Ne jette pas mon travail par la fenêtre aussi rapidement Jestin, cela n'a pas été facile de l'obtenir crois-moi...

 

Dehors, presque au même moment.

 

L'ombre fournie par ce début de soirée leur était profitable. Les deux jeunes gens se fondirent dans la masse alors qu'ils traversaient la cour interieure. Ils auraient largement assez de temps pour revenir dîner comme si de rien était. 

Du haut de ses treize ans le premier avançait vite et bien, il connaissait l'endroit comme sa poche pour en avoir fait plusieurs reconnaissances. Son compagnon et cousin le suivait et on pouvait dire qu'il était aussi endurant que lui, même avec un an de moins.

 

-Plus un bruit maintenant Wio'! exigea Tudin en se retournant pour stopper son cousin.

 

Ils étaient parvenus à contourner les grands bâtiments pour arriver dans une reserve annexe servant de stock d'armes en cas d'invasion. Ils s'assurèrent que personne n'étaient à l'interieur ou aux alentours et passèrent par un trou assez large. En peu de temps, ils se trouvaient au centre de la pièce, prétendument fermée à clef.

 

-Waaaaa! laissa échapper Wiomarc'h sous le regard assassin de son cousin. Il se reprit aussitôt en plaquant ses deux mains contre sa bouche.

 

Pour deux mômes, l'endroit était fantastique, des armes à foison rangées contre les murs et dans des tonneaux. Des nécéssaires d'entretien ainsi que des légère protections d'entrainement en cuir comblaient les casiers de bois.

En moins de temps qu'il n'en faut pour le lire, les deux aventuriers s'armèrent chacun d'une épée plus lourde qu'eux qu'ils laissèrent de côté. Ils entreprirent ensuite de commencer un combat à coup de bâton d'entrainement plus légers.

 

-Il faut faire le moins de bruit possible, mais on peut revenir tous les jours... expliquait Tudin. Le tout est de ne pas se faire prendre et on passera outre la coutume. Après tout, on peut s'entrainer même avant 15 ans non? La preuve en est là...

 

A l'acquiescement de Wio', le combat commença et les bâtons vinrent se frapper l'un contre l'autre comme un début de fraternité d'arme.

[Kiklan]

 

Le curé Abe faisait son office comme à son habitude, mais exceptionnellement, il y avait beaucoup plus de monde à y assister. Le temps étant encore éprouvant malgré l'avancée d'avril, la populace ne se déplaçait qu'en cas d'extrême urgence et préféraient leur logis à l'église pour leurs prières.

C'est donc la famille seigneuriale au complet ainsi que celle de Gotha qui se tenait sur les bancs de bois, accompagnée par les quelques villageois ayant bravé le vent. Deux Plauen se trouvaient devant l'autel, à leur côté, deux Gotha. Après les avoir regardés, le père Abe, gonflé de fierté et de suffisance prit la parole.

 

-Nous sommes ici en ce jour afin de consacrer ces jeunes gens dans leurs choix de vie. Le mariage est quelque chose qu'il ne faut pas prendre à la légère et.......

 

Dans un coin, assez bien caché de tous, Jestin n'écoutait en rien ce qui se passait. Toutes ses pensées étaient tournée vers les batailles qui allaient suivre, les armées en formation et les seigneurs voisins qui pour la plupart ne répondaient pas aux traités et divers missives envoyés.

Pour le moment, la seule alliance qui s'annonçait dans le temps était ce mariage. Outre l'alliance militaire avec le Sire d'Haverlberg, la maison Gotha acceptait aujourd'hui des relations durables et cordiales.

 

Lorsqu'il posa son regard sur l'un des mariés, Tudin, son fils, il retomba de plus belle dans ses projets d'avenir. Le jeune homme était entré dans l'armée l'année d'avant à la suite d'une bétise. Son cousin Wiomarc'h en garderait une balafre sur le visage, à vie.

Tudin portait donc son uniforme et semblait ravi de l'épouse trouvée pour lui, il écoutait le sermon du curé avec ferveur, la scène étant scrutée par toute l'assistance. A côté, le fils héritier de Gotha épousait également la nièce Plauen, un échange de bons procédés alors que l'archiviste attitré prenait ses notes.

 

L'office se terminant après un long, très long discours, ils furent bientôt tous sur le parvis à féliciter les mariés et leur souhaiter le meilleur. Mais c'était sans compter sur le folklore Plauenois.

 

-Tu repars bientôt Tudin? demanda le cousin à la cicatrice mangeant sa joue gauche.

 

-Dans six jours Wio', pas un de moins. Nous devons repartir assez vite et nos armes ne sont pas encore assez utilisées pour demander plus de permission.

 

Le cousin hocha la tête d'un air grave, la guerre n'était jamais créatrice de famille. Mais la nouvelle venue serait bien accueillie par les autres membres, la convivialité était une chose importante à Plauen.

Puis les yeux des étrangers à la seigneurie s'écarquillèrent tandis qu'une bahut entier suivit de son armoire en chêne massif se dirigeaient droit sur eux. Dans une série de gestes experts et entraînés, les Plauen se baissèrent, prirent chacun un membre des Gotha et l'obligèrent à esquiver les meubles qui vinrent s'écraser contre les murs de pierres de l'église, le tout en une gerbe de bois brisé.

 

-Bienvenue à Plauen! annonça Wio' d'un ton enjoué.

[Kiklan]

 

 

 

L'armée assiégeait depuis quelques mois déjà Weimar et chacun sentait dans les fibres de son corps le dénouement à venir. L'attaque allait venir et très vite, très bientôt... Jestin se trouvait dans la tente de commandement, à la tête des hommes Plauenois prêt à en découdre avec les ennemis. Prêt de lui, examinant les différentes stratégies possibles, un représentant Havelbergeois à la pose parfaite parlait tout haut, l'héritier de Plauen se perdait dans ses pensées à mesure que le dialogue virait à la tirade.

 

Quelques mois plus tôt, à Plauen

 

 

-Pas toi Jestin.

 

Assis sur son fauteuil et tandis que le conseil se retirait après la demande du Seigneur, l'héritier présomptif se leva quand même mais resta debout. Quand Jikel donnait un ordre, il ne valait mieux pas tergiverser. Il savait se montrer affable, amical et bon vivant autant que sa colère était explosive lorsqu'on le contrariait pour rien.

 

-J'ai mis toute une vie à unifier les différents villages alentours et à élever Plauen en Seigneurie, tu ne l'ignore pas. Je n'ai pas eut que des amis dans cette entreprise, en outre un homme a tout fait pour m'en empêcher et continue encore de me nuire. Hier encore des rumeurs sur un rassemblement de révoltés me parvenaient.

 

Hochant gravement la tête, Jestin avait aussitôt compris ou voulait en venir son paternel. Il allait parler mais le Seigneur ne lui en laissa pas le temps.

 

Ludwig De Bergmann, c'est ainsi qu'il se fait appeler. Retrouve le, réduit ses espérance et ramène le ici dans la mesure du possible. Le cas échéant..... tue le.

 

Une nouvelle fois Jestin voulut parler, négocier ou tout simplement signifier son approbation. Une nouvelle fois, le Seigneur fut plus rapide et donna la danse.

 

Va maintenant.

 

 

Retour au présent

 

 

Le moment était venu. Avec certains colporteurs et des contacts de l'ombre, Jestin avait fini par retrouver l'homme, sa cachette et ses larbins qui pour la plupart semblaient convaincu que tuer et massacrer était la meilleure des choses à faire. Une missive à quelques Seigneurs voisins ainsi qu'un ordre de mission express du Seigneur et une bonne armée avait assiègé la forteresse du Ludwig.

 

De son côté, Tudin qui avait bien pris en poids, en muscles et en techniques d'arme se trouvait dans les lignes. Le corps droit, vêtu de son armure et l'épée au côté, il n'attendait que le signal du commandant, comme ses dizaines de frères d'armes.

On sonna du cor, sommant la cité de se rendre sans coup d'éclat. La réponse ne se fit pas attendre et les portes s'ouvrirent. Seulement, ce ne fut pas une reddition, les brutes sanguinaires rassemblée autour de Bergmann s'élancèrent contre les assaillant et ce fut le début de la bataille.

 

https://www.youtube....h?v=vas_vlDjkMk

 

Le jeune homme oubliait qui il était et ce qu'il faisait là. Il savait juste qu'il devait vivre ou plutôt survivre, ce qu'il voyait ne semblait pas remonter à sa conscience tant son corps se mouvait avec les gestes instinctifs de l'entrainement.

Il tranchait, coupait, éventrait et sauvait sa peau in-extremis à chaque fois. Esquivant un coup qui aurait dû lui couper la jambe, se ramassant pour bondir et obliquant au dernier moment pour éviter de se fracasser le crâne contre un bouclier lancé sur lui...

 

Autour de lui, ses compagnons faisaient de même. Des blessés il y en avait, et dans les deux camps, mais chacun dira y avoir placé ses espoirs, sa rage et sa determination dans la victoire de leur seigneur.

Bientôt, Weimar fut envahie et l'on fouilla chaque maison, bâtiment ou échoppe. Les tonneaux furent renversés et les bottes de paille transpercées, cependant, Ludwig resta hors de portée...

 

-Comment cela enfui? rugit Jestin à ses officiers. Il n'a pas put s'enfuir durant la bataille ni durant la fouille! Aucuns des corps ne porte le signalement que je vous ai donné?

 

-Selon mes hommes, il n'aurait même pas assisté aux combat Sire. répondit l'un des gradés, un capitaine. Un souterrain débouche dans la forêt voisine, à l'ouest et il s'y serait engouffré...

 

-Alors allons à l'ouest, nous devons le traquer comme une proie. Il ne doit en aucuns cas nous échapper, est-ce bien clair?

 

La nuit suivante chaque soldat portait son équipement et marchait vers Suhl, bastion voisin de Weimar. Quelques hommes étaient restés garder la prise de guerre et étaient chargés de faire règner le peu d'ordre qui restait encore à la cité.

[keralyne]

Septembre 1107…SEIGNEURIE DE BARR….

 

Hermeland de Barr commençait à se faire vieux et depuis la perte de sa chère et tendre épouse Vinvela le temps lui semblait suspendu…

Assis à son bureau, le regard dans le vide, scrutant par la fenêtre il laissait son esprit vagabonder pensant à l’avenir de sa famille quand il vit un pigeon se poser sur ce puit de lumière…

Il se leva et d’un pas  peu assuré à cause du poids des années , se dirigea vers l’animal pour voir la missive que celui-ci venait lui livrer….

 

 

Il se gratta la tête….. Réfléchit…. Oui, il fallait qu’il se réveille et prenne en main les affaires de la famille avant de rejoindre sa tendre et douce….

 

« Maison Plauen…. Hum…. Pourquoi pas…. »

 

 Flamenig sa petite fille était un personnage fort séduisant et ceux qui avaient la chance de la côtoyer tombaient immédiatement sous son charme… Elle était sociable, souriante et avenante et avait un sixième sens qui fait qu’elle savait séduire même le plus grincheux des hommes…. Il n’avait donc aucun doute sur le fait qu’elle plairait a ce…. Wio…. Wio quelque chose… mais lui… lui plaira-t-il ?...

Ceci dit pour le bien de la famille et pour les alliances que ce mariage pouvait dégager…. Il ne lui laisserait pas le choix…

Elle avait 15 ans, l’âge de raison pour un mariage arrangé, elle comprendra surement la responsabilité qui lui incombe…encore faudra-t-il que le bougre soit un tant soit peu cavalier…

 

Hermeland sorti son parchemin et regarda… Plauen…. Nord-est de Barr….il se gratta sa moustache blanchit par la sagesse de son âge…. Oui… il était décidé….

Il déroula le parchemin… signa la demande…. Le raccrocha a la bague de l’oiseau qui picorait les quelques grains de maïs qu’il lui avait déposé…puis lança le piaf dans le vide pour qu’il retourne auprès de son maitre….il se retourna et parti a la recherche de sa petite fille pour lui signifier sa décision….

[keralyne]

SEIGNEURIE DE BARR…. 

 

 

L’affaire fut plus coriace que ne l’avait estimé Hermeland, la petite ayant en tête un petit palefrenier….mais force et persuasion ont eu raison des dernières résistances…

Toute la famille était en émoi et ce fut un branle-bas de combat pour préparer cette longue route…

Hermeland avait décidé que ce voyage serait son dernier, et s’était pour lui l’occasion de passer les rennes à son fils ainé afin de constater sa valeur pour la gestion de la famille…Il décida d’emmener avec lui  les parents de Flamenig, son père Ferrier et  sa mère Gurvanez, ses deux cousins Segal et Judicaël ainsi que la tante de la petite, Moranen, avec qui flamenig avait une grande complicité….

Bagages, présents, hommes, femmes, enfants tout ce joli petit monde pris place dans ce long convoi qui prenait la direction de Plauen…

La route fut longue mais plutôt belle, au fil du voyage les paysages changeaient passant de grands champs de blé en pleine moisson à de vertes forets….plus on se rapprochait, plus l’air était frais…nous n’étions qu’’en septembre mais on pouvait déjà sentir dans l’air les prémices du futur automne… Au loin on commença à distinguer  une petite citadelle faite de pierres épaisses parsemées de petites verrières et de quelques grandes fenestres derrières lesquelles on pouvait distinguer l’ombre de gens qui scrutaient l’horizon…

Une grande cour pavée accueillit le convoi….

Hermeland avait les traits tirés par la fatigue de la route. Segal et Judicaël étaient excités comme de jeunes chiots fougueux scrutant le moindre endroit…Moranen était une femme énergique qui savait rassurer tout un chacun et avant de descendre  rejoindre leurs hôtes sur le perron, pris flamenig dans ses bras en lui murmurant de ne pas s’inquiéter ….Celle-ci avait les yeux rivés sur les trois personnes se tenant en haut des marches…

Un vieil homme plutôt svelte portant un vêtement à gros plis, masquant sa silhouette avec sur le dessus une  cape retenue par un fermail, et des poulaines s'allongeant de façon démesurées, attachées au genou par une chaînette.

 Une femme d’âge mur plus petite que le Maistre des lieux un peu plus ronde et  plus jeune….Elle était vêtue d'un surcot ouvert bordé de fourrure, laissant voir sa cotte à manches longues. Ses vêtements étaient brodés de soie et pourvus de perles et pierreries. Ses pieds ceints de chausses en cuir.

 Un jeune homme se tenait près d’eux…Flamenig n’avait d’yeux que pour lui…. Il était grand, svelte, ses cheveux couleur blés, pas très court , séparé sur le dessus de sa tête par une raie…une barbe naissante lui donnait un certain charme…. sur sa joue une balafre … une houppelande couleur brune ceinturée a la taille laissait apparaitre des braies couleurs foncées…

A l’observer comme cela, flamenig sentit ses joues rosir…, elle se racla doucement la gorge, essaya de retrouver une certaine contenance et dessina sur son visage son plus beau sourire avant de s’avancer vers son destin…

[Kiklan]

Plauen, 1108

 

 

Poursuivant ses plans qu'il tenait connu de lui seul, Jikel avait trouvé à marier son petit-fils Wiomarc'h. Même la cicatrice du garçon n'avait pas paru déranger l'allié potentiel ce qui avait ravi le chef de famille. Ce dernier se montrait avec l'âge, moins joyeux et plus calculateur comme si deux âme habitaient son corps. L'une axée sur la fête et l'amitié perdait du terrain face à l'autre axée sur la conquête. Lentement mais surement, le vieux pilier de la famille semblait sombrer dans un renfrognement sans failles.

 

Présent avec le couple de seigneur, le futur marié avait un trac monstre et aurait tout donné pour ne pas être là sur le perron à scruter l'arrivée des gens de Barr. Lui qui avait tant charrié son cousin lors de son mariage passerait volontiers son tour, mais le devoir étant ce qu'il était, il était là à prendre son courage à deux main. Il repensa à la longue lettre envoyée par Tudin spécialement pour l'occasion. Son frère d'adoption lui narrait les batailles qu'il menait et lui rappelait sans cesse son futur mariage tout en demandant des nouvelles de son héritière Ninoga. C'est donc encore moins rassuré qu'il aperçut pour la première fois sa promise.

 

Aussitôt, Wio' en fit son avis. Le chef aussi vieux que son vieux grand-père se tenait comme il pouvait mais semblait tout aussi déterminé. les deux personnes apparaissait comme les parents de Flamening par leurs gestes et leur posture inconsciente. Les deux plus jeunes ainsi que la femme restaient par contre un mystère, sans doute des parents proches.

Wio' trop à ses appréhensions ne put parler, et d'ailleurs il fit bien car l'honneur en revenait au seigneur.

 

-La Maison Plauen vous souhaite la bienvenue en son Castel. Soyez ici chez vous pendant la durée de votre séjour. annonça Jikel.

 

Comme s'il s'agissait du signal de départ, en toute diplomatie la discussion commença étendre ses bras et Wio' se détendit un peu. Il laissa les plus vieux parler et n'osa qu'à quelques instants regarder sa promise. Comment être assuré de sa séduction avec une telle cicatrice hum?

Alors il écoutait et posait son regard de temps à autre sur les membres accueillis. On demandait si la route s'était bien passée, si le vent ne les avait pas gêné, si la saison des moissons était elle aussi compromise chez eux et pleins d'autres sujets de routine.

 

Et puis, de la même manière qu'il l'avait débutée, Jikel mit fin à ces prise de connaissance par une phrase dont il avait le secret désormais.

 

-Le vent ne va pas tarder à se lever, si nous allions à l’intérieur? Nous avons à parler vous, Wiomarc'h et moi et Onfraise se fera une joie de vous montrer les appartement mis à votre disposition ainsi qu'une petite visite.

 

Ne disant toujours rien mais n'en pensant pas moins, Wio' tressaillit à l'appel de son nom. Son grand-père voulait le joindre aux négociations? Cela allait être terrible, qu'allait-il pouvoir bien dire ou faire? Lui qui n'avait même pas put placer un mot à cette rencontre?

Comme si son appréhension perdait du terrain, il se permit un dernier regard à Flamening avant de suivre le Seigneur et ses invités à l’intérieur.

[keralyne]

Malgré la petite gène du début, l’accueil fut des plus courtois…

Hermeland apprécia la façon qu’avait jikel de diriger les choses, il sourit intérieurement ne laissant pas paraitre son amusement et se dit que les négociations allaient être des plus pointues….Il allait falloir  être vif d’esprit car l’homme en face de lui avait l’air de savoir ce qu’il voulait exactement…

Le signal fut enfin donné…

 

-Le vent ne va pas tarder à se lever, si nous allions à l’intérieur? Nous avons à parler vous, Wiomarc'h et moi et Onfraise se fera une joie de vous montrer les appartements mis à votre disposition ainsi qu'une petite visite.

 

 

 

Flamenig hocha la tête en entendant  le chef de famille et coupa court à ses pensées….il serait temps plus tard de questionner son futur sur sa cicatrice ?.... était-il soldat dans l’armée de son grand père ? Mille et une questions trottaient dans sa tête mais chaque chose en son temps...

 

Ferrier et  Gurvanez ses parents, Segal et Judicaël ses cousins, Moraven sa tante et flamenig se dirigèrent vers Onfraise , apparemment sa future  marâtre qui les aiguilla de sa main vers un long corridor….

Flamenig lança un  dernier regard à son grand père qui lui fit un petit signe de la tête qui voulait tout dire…

 

Hermeland félicita leur hôte pour la magnifique demeure, il tape un petit coup dans le dos de Wiomarc'h…

 

Alors petit, j’espère que tu prendras bien soin d’elle et que vous serez tous les deux le ciment de nos deux familles réunit…

 

Son regard surveillait jikel pour tâcher de deviner ce qui se cachait derrière les traits de cet homme…

 

Il pensa a sa petite fille se disant qu’elle jouait un rôle primordial dans sa stratégie d’ascension sociale. Et qu’en tant qu’épouse elle permettrait de nouer des liens avec des clans ou des cercles de relations différents. Elle pourrait aussi appuyer les ambitions de son époux en lui donnant accès à un d autre relations… Oui il était prêt à négocier…

 

Il suivit donc d’un pas rassuré Jikel  vers cette imposante porte en bois lourd…

[Kiklan]

Alors que chacun prenait son rôle dans la pièce de théâtre nommée protocole, Onfraise le faisait avec plus d'ardeur encore. L'épouse dévoué entièrement à son seigneur n'était pas une forte tête et pensait avant tout au bonheur de son homme. Cela avait le don d'apaiser ce dernier et de relâcher ses nerfs qui à son âge ne lui permettaient aucune contrariété.

Aussi, elle mis un point d'honneur à faire visiter le Castel, une torche à la main en raison de certaines zones d'ombres et de la soirée qui s'avançait.

 

-Le castel est très biscornu, prenez garde à ne pas tomber ou vous perdre. Moi même encore il m'arrive de me retrouver dans un couloir isolé ou une pièce inconnue.

 

Le ton enjoué donnait le change, les homme étaient peut-être prêt à grincer des dents et à s’entre-tuer, les femmes elles savaient se recevoir en amies ou du moins en invitées. Il n'y avait aucunes animosités dans leurs gestes et leurs paroles, elles s'en amusaient presque si la situation n'en était pas autant importante.

A présenter son logis aux gens de Barr, Onfraise avec sa silhouette ronde et cordiale les faisait marcher et marcher, passant de la grand'Salle aux cuisines s'ils avaient un faim durant la nuit allant jusqu'à leur montrer la bibliothèque et les salons réservés aux jeux d'hivers.

 

-Voici vos appartements. annonça t-elle en arrivant enfin devant le grand couloir et ses quelques portes. J'espère que cela est assez grand, si jamais, appelez un page, il me préviendra.

 

A l’intérieur, de grands espaces malgré l'aspect pas très droit des murs, le tout meublé de bois assez rustique mais avec gout et tout en couleurs. La maîtresse de maison allait sortir lorsqu'elle posa son regard sur la jeune fille. Ses yeux ne la quittèrent pas et tout en rejoignant la porte elle lui fit un clin d’œil.

 

-Ne t'en fait pas, il te plaira j'en suis sûre. Oh! Un dîner spécial en votre honneur sera servit dans quelques heures. ajouta-elle sur le fait en souriant.

 

Au même moment

 

 

La partie masculine du groupe savamment scindé en deux était quant à elle partie pour une tout autre visite. Wio' qui avait hoché gravement la tête face au paternel de sa promise avait au contraire presque pâlit en entendant son grand-père réclamer la présence de Février juste avant qu'il ne parte avec les femmes. Il était encore moins rassurant de se trouver en présence de son futur beau-père alors qu'on attendait de lui une formidable alliance.

Les mots de son cousins résonnaient dans sa tête: "garde courage, cela se passera très bien, comme moi."

 

Ils s'étaient donc tous dirigés vers la pièce privée du Seigneur, une petite bibliothèque assortie d'une commode à tiroir regorgeant de parchemins en tout genre, les mêmes posés sur une table basse et qui ornaient de temps à autre la large table ovale au centre. C'est à ladite tablée qu'ils prirent place après les formalités d'usages et l'apparition d'une bouteille.

 

-Il faudra excuser mon fils, il se trouve à la tête de nos armée et est investi d'une mission importante, tout comme mon petit-fils. Je désirais parler également à votre héritier présomptif histoire de se connaitre tous, c'est la base d'une alliance solide... commença Jikel en servant ses deux convives en vin ainsi que Wio'.

 

Nous sommes donc ici afin de négocier les conditions de ce mariage, Wio' est un joli garçon bien bâti connaissant les bonnes mannières et n'hésitant pas à se jeter corps et âme dans ses actions même si cela est stupide. continua le chef de famille en appuyant bien sur la fin.

 

Le susnommé rougit presque aussitôt de la pique à peine voilée si bien que la cicatrice sembla piquer. Trois regards se posèrent sur lui alors qu'il passait au crible, le plus appuyé, celui du père de Flamening. L'homme avait l'air déterminé, les cheveux presque roux et une moustache qui rendait son visage encore moins engageant. Sa posture se révélait être celle d'un guerrier et Wio' sut qu'il n'aurait aucunes hésitations à s'en prendre à lui si malheur arrivait à sa fille, même s'il se compromettait, Hermeland, et alliances inclus.

 

-Je... Hem, lorsque la cause me semble juste, j'y met tous mes moyens, chaque parcelle de mon corps. osa t-il dire en guise de présentation.

 

Il ne devait pas passer pour un faible auprès d'une famille presque alliée, et cela passait par son langage et ses gestes. C'est ainsi qu'il repris ses assises et posa ses bras sur la table en signe d'engagement. Seulement, son coeur disait autre chose et seuls deux mots associés à la promesse d'un doux visage lui souriant le faisait réagir. "Garde courage!"

[Kiklan]

~Suhl~

 

 

A l'ouest de Plauen, l'armée avait déroulé le même plan d'attaque qu'à Weimar, mais en plus sophistiqué. Au lieu de laisser tomber le siège pour prendre part à la bataille, des équipes avaient minutieusement inspecté les environs et noté les points les plus probables d'une fuite potentielle. La proie n'allait pas s'échapper de si tôt.

C'est pourtant ce qui arriva, au moment ou Suhl ouvrit ses portes pour l'ultime combat, des groupes se postaient aux postes précédemment repérés et attendirent Ludwig de pied ferme.

 

Tudin faisait son possible pour se camoufler au mieux, dans ce sous bois désert, arme à la main sous la lune pleine il régnait une fausse impression de tranquillité. Pour tromper l'ennui, il pensait à sa douce épouse qui l'attendait au Castel ainsi que leur petite fille née sans lui. Son cousin allait se marier et sa mère avait rejoint l'haut delà sans un au revoir de sa part.

Alors qu'il commençait à sombrer dans le mélo-dramatique, un craquement sec le tira de ses pensées et il fit volte-face immédiatement en serrant les dents. La lune claire le rendait trop visible, même un quasi aveugle pouvait repérer la lumière se reflétant sur son plastron et son épée!

 

-Que disent les rapports? demanda Jestin d'un air anxieux à son aide de camp.

 

-Seul votre fils manque à l'appel, nous avons retrouvé ses armes mais aucunes traces de lui cependant..... le jeune se tut, conscient de sa bêtise mais repris bien vite la parole sous le regard terriblement inquisiteur de l'héritier. Hem, il semblerait avoir laissé un message... sa dague était dissimulée sous des feuilles et pointait vers le sud.

 

Quelques minutes de réflexion avaient été nécessaires à Jestin pour trancher. Son fils était intelligent et rusé, néanmoins cela était peut-être un piège visant à les mener à l'opposé de leur proie. Pesant le pour et le contre, il décida d'y apposer sa confiance et de croire à l'incroyable, on ne savait dire pourquoi, mais il fallait agir.

 

-Donne l'ordre de marche, nous partons. annonça t-il simplement, mais il ajouta aussitôt face à son aide désemparé. Dans une heure, nous irons vers le sud, à Sonneberg.

 

~Sonneberg~

 

Les armées de Havelberg et de Plauen étaient finalement arrivées aux portes de la cité qu'ils trouvèrent évidemment closes. Lorsqu'ils firent leur reconnaissance, aucunes des particularités géographiques ne permettait une fuite et les hommes d'armes décidèrent de lancer directement l'assaut.

Mal leur en pris, sur les talus renforcés faisant office de rempart apparurent deux hommes, l'un tenant l'autre coincé sous son bras, une lame plaquée sur la gorge.

 

Ceux qui reconnurent leur frère d'arme, petit fils du seigneur arrêtèrent les autres dans leur course folle et l'assaut fut avorté. Aussitôt, l'homme et son otage disparurent hors de vue et les officiers se réunirent pour décider de la stratégie à adopter.

Au centre du bourg, dans une taverne vidée pour l'occasion, Tudin était assis à terre contre l'un des piliers de bois, pieds et poignets liés.

 

-Vois-tu petit, Jikel et son fils n'auront aucunes pitié pour un rebelle ouvertement déclaré comme moi. expliquait l'homme assis à une table, jouant avec son poignard. Néanmoins, leur faiblesse est de taille, la famille est leur sang, tu es ma garantie de vie désormais. Et s'ils décident que tu n'es pas important, je pourrais toujours égorger le descendant légitime de mon vieil adversaire...

 

Ne l'écoutant qu'à moitié, Tudin se maudissait de son incompétence, se faire capturer par l’ennemi, quelle honte! Son œil devenu noir, les ecchymoses courant sur son corps et son bras gauche enflé dont s'écoulait les vagues de douleur en étaient la preuve. Une brume noire teintait même sa vision de temps à autre, le plongeant dans une semi-conscience.

Mais tout était clair, il devait trouver un moyen de sortir de là et les portes de la ville s'ouvriraient par la suite il le savait. Il dû attendre des heures avant que son geôlier ne baisse sa garde et quitte la pièce prétextant une visite importante.

 

Dans des grognements étouffés et face à la douleur, Tudin ne put faire mieux qu'user ses liens contre un clou dépassant du poteau. Par chance, la corde était vieille et il fut bientôt libre de ses mouvements. Son cœur rata un battement lorsqu'un bruit de pas se fit entendre, se reprenant assez vite, il ramassa la lame sur la table et se plaça derrière la porte, ménageant son effet de surprise.

 

-Ces seigneurs, quels affreux! Des preuves, toujours des preuves! S'ils n'étaient pas aussi lâches, Plauen aurait déjà rendu l'âme!

 

Comme si on l'avait appelé, le jeune Plauen sauta sur Ludwig et mit ses dernières forces pour plaquer l'homme contre le mur et lui enfoncer le poignard dans l'épaule, l'enfonçant jusqu'à la garde. Son bras gauche hors d'usage, Tudin fit jouer son poing droit et le montra à Ludwig, parfaite promesse des répliques pour tout ce qu'il lui avait fait endurer durant ces trois derniers jours.

 

-Nous... avons des comptes... à régler! réussit à dire le jeune presque à bout de souffle, une vive douleur palpitant dans sa tête.

 

Au loin, on entendait les bruits de rage, de cliquetis et de sonnerie de charge significatifs d'une bataille. Souriant intérieurement, Tudin fut soulagé et se relâcha enfin. Saisissant un bout de vêtement de Ludwig, il tomba et demeura inconscient, serrant étroitement dans sa main l'objet de leur quête. Plus aucune fuite n'était possible à Bergmann.

Une fois à l’intérieur, l'armée alliée pratiqua la fouille habituelle des prises de guerre. Les soldats suivis de prêt à Jestin lui même, eurent l'effet de surprise peint sur leur visage. L'estime protée à Tudin grimpa en flèche alors qu'on évaluait ses blessures et qu'on le transportait sur une civière.

[Kiklan]

 

 

Coburg, an de grâce 1110

 

https://www.youtube....h?v=xKGmoyuUvyU

 

La nuit éttendait son voile de mystère sur toute la campagne environnante. L'air été chaud et sec, couplé à l'obscurité, les bruits ambiants en étaient démultipliés. Ce qui n'était qu'une chasse d'animaux sauvage au loin devenait une traque dont l'homme craintif était la proie, hurlement terrifiant, silence soudain et tout le corps se contractait en ne laissant même pas le loisir de bouger.

Après leurs aventures à Sonneberg et le recadrage du seigneur local, il avait été convenu de mâter les autres nobles restant à la tête des cités alentours. Les armées avaient donc pris place tout autour de Coburg qui ne répondait à aucunes des missives du vénérable Seigneur de Plauen.

 

Tudin à peine revenu se trouvait dans la grande tente commune, sorte d'énorme toile fixée sur quatre piquets et dont les bords étaient relevés pour laisser passer l'air. Cela faisait maintenant dix mois et douze jours que Coburg était privée de ravitaillement et de commerce, force était de constater que cela ne semblait pas l'atteindre.

Les espions envoyés avant la fermeture des portes envoyaient des missives désolantes sur des terres cultivées à l’intérieur, du bétail élevé malgré la quasi absence de nourriture et de l'économie éphémère qui régnait entres les murs. Chaque hommes composant l'armée Plauenoise savait que cela allait durer mais espérait en découdre bientôt, le paradoxe du soldat...

 

Camp des assiégeants, Coburg, an de grâce 1113

 

 

Jestin à l'aube de ses 40 ans, se tenait debout en haut de la tour d'observation construite quelques mois plus tôt. Détaillant ce qui se passait à l’intérieur de la ville, il pestait et rageait sans rien dire... comme chaque jours depuis un moment. Celui qui était de garde à ses côtés n'en perdait pas une miette, souriant parfois mais se gardant bien de répondre, la situation étant bien assez compliquée comme cela.

 

Chaque entrée ou souterrain avait été obstrué, les marchands détournés des lieues avant Coburg et pourtant, la cité tenait par la force de dieu. Il semblait même que le moral des paysans montait en flèche malgré les promesses de mort matérialisées par l'armée toute proche. On disait que la nuit, un monstre aux griffes et aux crocs acérés venait détrousser les soldats de leurs vivres et leurs affaires pour les offrir aux vilageois. Jestin avait ordonné une garde nuit et jour du camp mais malgré tout, les vols continuaient.

Tout cela alimentait les bruits sur une malédiction fatale et déstabilisait les soldats alors que l'on retrouvait les soirs de pleine lune, le corps d'un homme, parfois debout en arme et mort sans aucunes raisons apparentes.

 

Soudain, le chef des armes fut brutalement tiré de ses pensées par une corne sonnée à l'entrée du camp suivit d'un cri annonçant l'identité du visiteur.

 

-Le Comte De Gotha et ses armées!!! Les renforts arrivent!! A bas la malédiction!!!

 

Se promettant de réprimander le crieur pour son manque de devoir et ses croyances incompatibles avec la guerre, Jestin alla accueillir son invité de marque faisant étape avant de repartir seul prêter serment à son père Jikel.

 

 

Plauen, quelques jours plus tard

 

Ayant nouvellement revendiqué le duché, Jikel n'en avait que plus de travail. Traité sur traité, recevant les ambassades de tous les nobles du pays et même au dehors des frontières, cela commençait à lui coûter cher en vins.

Ce n'est pas qu'à son âge il se soucie de l'état de ses caves mais il désirait tout de même léguer ses caves à ses descendants. Le Castel se peuplait de plus en plus, Wiomarc'h avait honoré son mariage et Tudin avait de nouveau une héritière. Point de mâle mais qu'importe, l'important était que le duché soit bien géré, même par une main féminine ou non.

 

Se levant de son siège, il porta la main à son dos. Le Comte de Thuringe était venu la veille prêter serment au Duc comme la coutume l'exigeait, la soirée avait été mémorable autant pour Jikel que pour son corps. Il en payait le prix ce jour à coup de courbatures et de raideurs persistantes sans compter sur l'excédent de ventre dû aux bons plats.

 

-Le Seigneur de Barr accepte bien volontier votre invitation, il viendra très prochainement et a hâte de connaitre Mana, le fruit de votre alliance votre Grâce. annonça le messager tout juste arrivé.

 

-Bien, faites lui savoir que le Castel sera comme à son habitude le plus confortable possible pour sa visite. Je veux que vous suiviez son voyage, assurez vous de sa sécurité et de son bon voyage.

 

Encore une soirée mémorable pour célébrer la naissance de leurs héritiers communs. Jikel doutait de vivre encore assez longtemps pour connaitre un peu plus ces héritiers mais une nouvelle fois, qu'importait, la génération suivante semblait bien préparée.

[keralyne]

Aout 1117…SEIGNEURIE DE BARR….

 

 

Les années passaient à une vitesse folle…. Hermeland se faisait vieux…. Et le poids de toutes ses démarches pour acquérir un titre pour son héritier commençait à peser lourd sur ses épaules…. Il était assis devant sa table de travail à ranger ses parchemins quand il retrouva sous une pile, l’invitation venant de Plauen….

Oh….. Comment avait-il pu oublier d’aller féliciter sa petite fille pour la naissance de son premier enfant…. Surtout qu’il c’était engagé à venir…. Décidément la vieillesse n’avait pas que du bon et les trous de mémoire commençaient à se faire sentir…Aller ce serait surement son dernier voyage … il allait le faire … il se leva, attrapa un oiselet dans sa cage et envoya sa réponse :

 

Mon Cher ami,

 

Me voilà bien gêné de n’avoir pu tenir ma parole concernant ma petite visite… Sachez mon Cher que je pars de ce pas….

Mon piaf devrait me devancer de quelques jours j’ai hâte de vous revoir et de revoir nos tourtereaux...

Votre respectueux

 

Hermeland de Barr, Vicomte de Toul

 

 

Il sorti en trombe de son bureau, enfin en trombe pas si vite qu’il en avait l’impression mais il fit un tel raffut pour l’organisation du départ que ses gens n’était pas mécontents d’avoir un peu de repos…. Le vieux devenait grincheux et intransigeant avec l’âge….Il avait même par moment des obsessions…des angoisses…il était persuadé qu’on voulait l’assujettir, l’anéantir, le ruiner c’était pour lui une vrai marotte… Il fallait qu’il change d’air pour s’aérer la tête pleine de ses conquêtes fictives…

 

Le voilà sur la route qui le conduit vers son Viel ami Jikel…. Plus il s’approchait, plus le vent se faisait sentir …. Il resserra sa cape pour éviter d’attraper mal et se retourna vers Kristen, le frère de flamenig qu’il avait décidé d’emmener avec lui…. Le gamin avait déjà 14 ans, presque l’âge pour être un Homme, un petit voyage ça forme la jeunesse et même si  le marmot avait l’air de faire la tête , Hermeland, lui savait qu’il fallait le sortir de la demeure pour lui apprendre un peu plus la vie…

 

Aller gamin, arrête un peu de faire cette moue la ! Tu n’es pas content de revoir sa sœur ? et tu es oncle maintenant, tu as donc un rôle à jouer auprès de ta nièce je compte sur toi ?

 

Les voilà enfin à bon port…Il sourit à la vue de la cour… du perron… se rappelant les difficiles négociations qu’il avait dû mener avec celui qui était devenu son ami au fil du temps….

Flamenig… comment allait-elle ? Il c’était arrêté à un bambin…. Mais vu les années écoulées il se demandait combien ? Et Wiomarc'h était –il un bon époux ? Que de question…

La porte  s’ouvrit…

[Kiklan]

Plauen, 1117

 

 

Jikel devenait vieux, et même assis dans son fauteuil devant la cheminée, il le sentait. D'abord il avait de plus en plus froid au crâne, à tel point qu'il devait porter des bonnets la nuit sous peine d'attraper froid. Ensuite, il n’accédait plus que difficilement à ses caves et pour finir, il ne pouvait contempler toute sa famille en entier qu'en se dressant sur le premier pallier de l'escalier du grand hall.

Rien ne pouvait plus le conforter dans l'idée qu'il pouvait se reposer et c'est avec un certain calme qu'il appréhendait la fin de sa vie. Après tout, il avait tant fait durant tout ce temps, il pouvait bien aspirer à un peu de repos tout de même.

 

Comme pour relever le paradoxe, une horde de marmots passât devant lui, tantôt sautant par dessus ses jambes, tantôt en dessous, et sautant même sur son ventre lui tirant un grognement discret. Evidemment, le silence semblait également absent. Observant d'un œil encore malicieux la bande d'enfants de 2 à 11 ans dirigée en tête par Ninoga et Manaig et suivie par Paskal et Gourmelon qui fermaient la marche.

 

-Vos enfants sont pleins de vie... c'est une bonne chose pour l'avenir. releva Jikel à Tudin, Wiomarch, Arzhuren et leurs conjoints.

 

Ceux ci allaient répondre lorsqu'Onfraise, la femme du Duc arriva avec son éternel air joyeux qui ravissait encore et toujours le cœur de Jikel.

 

-Nous avons de la visite, Hermeland est à la porte et je dois rappeler qu'il est très impoli de laisser des visiteurs à la porte mon cher!

 

C'est ainsi que toute la famille se rendit aux portes du Castel, précédée par la jeune bande qui failli faire exploser la porte tant elle se fracassa contre le mur à leur passage. Par la suite, Jikel se posta sur le perron avec sa femme et aperçut son ami de longue date aussi vieux que lui d'après son crâne, cependant lui ne portait pas de bonnet!

Les bras grand ouvert et le sourire aux lèvres, il accueillit les Barr comme il se devait, au mépris des convenances. Hermeland faisait partie avec les vassaux de Misnie, des rares personnes à qui Jikel confierai sa vie.

 

-Venez! Entrez donc, le vent se lève et il ne va pas tarder à pleuvoir des charrettes! Allons dans la Grand'Salle, elle est assez vaste et il y a du feu pour nous réchauffer...

 

Alors qu'il laissait le passage, notre Duc prit son ami par le bras et lui annonça d'un ton plus bas.

 

-Je doit te montrer quelque chose, une nouvelle venue dans nos caves, un vin d'orient!

[Kiklan]

 

 

 

Suhl, Septembre 1124

 

Le Comte de Misnie Jestin avait perpétuer l'idée d'un Castel animé par les enfants et la vie du bourg. A Suhl, capitale du Comté, il y siégeait depuis quelques années maintenant et d'après ce qu'on en attendait dire, il réussissait assez bien son coup. L'économie y avait triplé, le bourg avait grossis de manière spectaculaire tandis que les habitants saluaient la venue des Plauen sur la Seigneurie.

C'est dans un contexte plutôt léger que le messager vint trouver le Comte, l'homme avait fait tout le chemin sans ménager sa monture et était couvert de poussière, de boue avec les traits du visage tirés à outrance.

 

-Sire Comte!!! Sa Grâce Jikel vous fait mander immédiatement... C'est urgent et je cite, "Même s'il doit braver le vent qu'il vienne!" dit-il dans un souffle avant de respirer comme un phacochère venant de charger.

 

 

Plauen, quelques semaines plus tôt

 

https://www.youtube....h?v=uEUNxXze7BU

 

Le Castel habituellement joyeux, bruyant et semblant sans organisation était arrivé terne et morne. Le silence était de mise et plus aucuns visiteurs ni résident n'avait envie de rire.

Jikel malgré son grand âge se tenait à genoux à côté du lit conjugal, ses appartements avaient étés fermés à tout le monde, il voulait rester seul avec elle. Onfraise, sa tendre épouse gisait là, dans le lit sous les chaudes couvertures, son corps frissonnant malgré la fièvre qui l'assaillait. Les volets étaient mis clos et comme pour souligner le fait que le temps s'arrêtait, le vent était doux et ne mettait pas à mal l'édifice comme à son habitude.

 

De temps à autre, un souffle de vie éphémère soulevait la poitrine de la Dame, celle qui fut le soutien et le pilier du paysan, Seigneur, Vicomte, Comte puis Duc. Ce dernier tenait dans ses mains celles de sa moitié et ne disait rien, les regards échangés suffisaient.

A deux, ils ressassaient leurs souvenirs communs, d'une vie antérieure. Elle faisant la cuisine avec leurs récoltes, lui annonçant qu'il allait soumettre les terres environnantes et lui construire un château ou elle sera reine. Leurs enfants, puis leurs petits-enfants et les enfants de ces derniers...

 

Dans tout cela, Jikel savait la fin proche, Onfraise également et ils n'en avait cure, il fallait bien quitter le monde un jour. Il s'agissait juste de partir sans faire de vague, en laissant derrière soi un sillage clair et net.

 

-Promet le Jikel... demanda la mourante dans un souffle rauque qui ne lui ressemblait pas. L’intéressé leva la tête puis capta à nouveau son regard plein de tendresse.

 

-Moins de vin... moins de colère et tenter de se calmer plus souvent... Je te le promet ma douce. répondit-il juste avant que son âme ne quitte son corps, la Duchesse consort n'était plus avec lui...

 

Retour en Septembre, à Plauen

 

Le Duc s'était enfermé dans une gaine de solitude, de silence et de méditation. D'aucuns savaient qu'il allait bientôt trépasser s'il continuait ainsi mais personne n'osait le contrarier de peur de subir le courroux de celui qui n'a plus rien à perdre.

Jestin était arrivé quelques heures plus tôt, ayant apprit la nouvelle dans les villages, il gardait le silence tout comme son père et attendait que celui ci parle en premier. Ils étaient seuls dans la grand'Salle, desertée par manque d'envie ou parce que la situation ne le permettait tout simplement pas.

 

-Mon fils, tu es le mieux placé pour savoir ce que je ressent. Aussi je ne serais pas long, j'ai décidé de passer la main. Le Duché ne peut se permettre d'avoir un vieillard qui ne tient plus debout et qui se morfond dans la tristesse.

 

Te voila Duc, je conserverais la Seigneurie de Plauen, mes origines, les notres. Suhl sera la capitale du duché jusqu'à ma mort, après laquelle tu décideras par toi même.

Pour ce qui est de l'assemblée et de la couronne, tu es Duc et tu devras nous représenter. Je serais cependant à tes côtés et parlerai au besoin.

 

Sans dire un mot de plus, l'affaire était conclue et Jestin ne savait que dire. Ainsi, il ne dit rien et Jikel nota uniquement le petit hochement de tête entendu de son fils. Il se leva de son trône et s'en alla retrouver ses appartements dans lesquels il passait de plus en plus de temps.

[Kiklan]

 

 

Plauen, fin d'été 1126.

 

 

Jestin contemplait l'oeuvre d'Annael le généalogiste descendant du généalogiste attitré de la famille. Son père venait de passer le flambeau et le garcon pas plus âgé que le petit-fils du Duc transpirait de fierté pour son travail. Il montrait avec de grands gestes et des phrases simples les différents portraits ajoutés à l'arbre et les lettrines d'argent encadrant chaque nom. Deux branches en particulier y avaient été privilégiées.

Le Duc sur le départ du Castel pour Suhl la nouvelle capitale, mettait de l'ordre dans les papiers de son défunt père, Jikel avait bien vécu mais aimait collectionner toute sorte de traités et paperasses devenues obsolètes au fil des ans.

 

-C'est un beau travail, vous recevrez votre paie en conséquence jeune homme. Faites comme de coutume et annoncez votre prix, néanmoins je désire consigner ceci en deux exemplaires, l'autre sera archivé chez vous avec les autres branches familiales.

 

Après avoir congédié le jeune artisan, Jestin qui n'avait pas bougé du vieux bureau soupira bruyamment et pesta contre son paternel qui désirait pourtant rejoindre le Très-Haut sans faire de vague derrière lui. A défaut de vagues, il avait laissé une montagne inébranlable! Comme jadis le Fondateur le faisait, il se leva brusquement et se posta devant la large fenêtre pour contempler la campagne...

 

 

Pleine campagne, au même moment.

 

https://www.youtube....h?v=XYk_BzqEgik

 

Au pied de la colline rivalisant avec la hauteur du Castel un peu plus loin, la horde d'enfants menée par les plus jeunes d'autrefois pratiquait un sport devenu presque traditionnel, les défi du vent. Le principe en était assez simpliste, le pratiquant devait se choisir une monture vivante ou non et se lancer dans le courant d'air le plus violent du coin, délimité par des piquets de bois solidement enfoncés dans le sol. Ainsi, celui qui allait le plus loin gagnait et on reconnaissait son courage dans la meute de marmot.

Il allait sans dire que la dangerosité n'était plus à prouver. Cependant, pour trouver une réplique convaincante auprès des parents inquiets, chacun portait à sa convenance une sorte de casque. Qui une casserole de cuivre, ou une amphore percée ou bien encore un seau de traite.

 

-Voila donc les règles Sire Floch'. expliquait Gourmelon à l'étranger très attentif aux paroles du jeune de dix ans.

 

Plauen de part sa curiosité culturelle, ses vents uniques et son statut de carrefour des nations attirait des gens de toute sorte. Du Maître d'un art de combat à mains nues aux yeux bridés à un vieux aux yeux complètement blancs et son sceptre aux yeux oranges fichant la frousse en passant par un type jaune dressant une corde le tout en étant assis sur des piques. Les visiteurs apportaient leurs curiosités et on se chargeait de leur montrer les spécialités de Plauen, en terme d'échange culturel il n'y avait pas mieux.

 

-En Breizh il y a des vents aussi, on peut sauter de la falaise qu'on ne tombera pas! rugit l'homme du bout du monde ouest. Mais ils sont repérables plus facilement, la pluie montre les rafales comme y pas...

 

Il réalisa son erreur de parler de son pays natal lorsque les enfants se jetèrent sur lui en l'assaillant de leurs questions. Il dû s'armer de tout son courage pour surmonter la marée humaine, de sa concentration pour dissocier telle voix de telle autre et enfin de patience afin d'éviter de froisser ses hôtes. Ainsi il avait droit à:

 

-C'est vrai qu'il pleut tout le temps?

-Parait qu'on peut manger tout ce qu'on veut et qu'on devient pas gros!

-Ils ont pas d'eau aussi, à part la pluie, ils boivent que du miel!

-Et ils dansent bizarrement non? Ils font la ronde comme les enfants?

-Pis ils parlent pas tous la même langue, chaque village a ses mots tu t'imagines toi?

 

-Les enfants! Bon, il est vrai qu'il pleut souvent mais une seule fois dans l'année, de juillet à mai à peu de choses prêt. Vrai aussi que l'on boit principalement du chouchen, mais c'est pas que du miel.

 

On mange de gros gâteaux avec plein de beurre, et on est les seuls capables de les digérer, la classe pas vrai? Il y a aussi des sortes de sacs commestibles tout plats avec du jambon et plein de choses dedans, les crêpes.

 

On ne fait pas que danser, on sait jouer de la musique aussi...

 

Il n'eut pas le temps de terminer qu'Arzhur s'écrasait contre l'arbre proche, monté sur un morceau de volet. Le vase sur sa tête se brisa et un rire tonitruant pour un enfant se fit entendre. Alors qu'il aurait dû se tordre de douleur et pleurer à chaudes larmes, le p'tit de 5 années à tout casser riait et cherchait déjà un autre objet à chevaucher. Gasht! Les bretons ont la tête de bois, mais qu'est ce donc par ici?

 

-Heu... je crois d'ailleurs que je vais jouer un peu de musique pour vous distraire... Avez vous déjà vu une cornemuse hum?

 

Echapant ainsi à une humiliation doublée de fractures potentielles, il sortit son instrument et commença une balade endiablée pour accompagner ces fous qui tentaient par tous les moyens de se briser la nuque, les plus âgés et normalement les plus sages, en tête de ce joli monde...

[Kiklan]

 

Suhl, hivers 1129

 

 

Le bourg de Suhl, ses échoppes, ses tavernes et ses curiosités. On y trouve l'homme ayant fait le plus gros défi du vent, quatre dizaine de lieues c'est dire! Mais aussi celui ayant inventé le système auto-retenue permettant de ne pas s'envoler et de marcher normalement sous le vent.

On y trouvait également le Castel, fier édifice de pierre adossé aux remparts qui entouraient depuis peu la ville. Une grande cour principale servait d'entrée et les portes de chêne massif semblait toujours ouvertes.

 

C'est dans cette cour, par un soleil réchauffant que se tenait l’événement. De larges tables avaient été placées de façon à ce que chacun puisse manger à son aise, des valets apportaient les plats tandis que les cuistot un peu à l'écart et à l'abri des regards rôtissaient de grands sangliers et cervidés en tout genre sans compter les biches et volailles. L’ancêtre du barbecue entre voisins en somme, sauf que ce n'était pas qu'un simple repas si l'on osait dire.

 

Plusieurs familles dans leur ensemble étaient conviées au repas gargantuesque. Les Gotha venaient pour marier l'un des leurs tout comme les Satu Mare mais aussi pour revoir Ruvona qui avait rejoint la Castel à la mort de son mari. Les Barr et les Fulda étaient invités en raison des relations cordiales depuis trente ans et enfin les Meissen, Sonneberg et Dresden venaient en vassaux.

Sept familles et leurs parents invités et attablées dans cette cour discutaient de choses et d'autres. Pour un temps, les conflits étaient en suspens, les animosités également et l'on oubliait la menace des voisins.

 

Près des invités, siégeait le grand El Dorado. De taille moyenne, le teint typé et de larges moustaches retombant jusqu'au menton, il se tenait sur l'estrade aménagée pour lui, aux côtés de ses compagnons typés eux aussi. La troupe portait des chapeau à large bord et Dorado en signe de distinction portait également une grande écharpe rouge.

 

-Si on veut bien mé faire une pétite place dans lé temps.... commença t-il pour capter l'attention. Une fois cela fait, il reprit de sa voix chantante. Par chez nous, il y a une danse qué yé vé vous présenter... Ca s'appelle..... la Bamba! Surtout n'hésitez pas à danser avec nous.

 

https://www.youtube....h?v=Ok3Ax_Oehgg

 

Le coup fut lancé, le signal donné et chaque danseur sut exactement que faire et ou se placer. Le Grand El Dorado tenait la vedette évidement mais ne manquait pas une occasion de mettre en valeur ses compagnons. Après être sortit de l'estrade une bonne dizaine de fois pour flirter avec le public encore à table, il revint sur scène et donna vraiment de sa personne.

La tradition le voulait, alors il le fit. Son écharpe fut lancée sur la scène et par une savante combinaison de pas de danse, fit de l'étoffe un nœud des plus gracieux. Pour finir, il le lança vers les nobles en guise d'invitation à la danse...

[Kiklan]

 

 

Suhl, Septembre 1138

 

 

Ce soir là, la Castel recevait... Comme à peu près un soir par semaine dans la plus calme des périodes. La nuit était déjà bien avancée mais la Grand'Salle ne désemplissait pas, le Sire Captain et son assistante savaient capturer le rythme et le plaçaient dans leur unique piano. Cela donnait une ambiance assez étrange néanmoins, les invités étaient habitués à toutes les excentricités possibles, ne disait-on pas: Fou comme un Plauen? 

Toujours est-il que les amis, les connaissances et tout ceux qui avaient un lien quelconque avec la famille ducale dansaient et prennaient du bon temps, traversés par ce son.

 

https://www.youtube....h?v=J6UrAroBHsM

 

La musique s'entendait de la cave d'ou les grands Chefs de famille se réunissaient régulièrement. Les Sires Gotha et Fulda siégeaient en bonne place sur les fûts, à l'abri des regards. Mais celui qui brillait par son absence que ce soit au conseil des Grands de la Cave ou dans la Grand'Salle était Gourmelon.

Si on parcourait le Castel de fond en comble, on pouvait trouver une multitude de choses, des salles perdues et remplies de choses inutiles n'en sont que quelques exemples. Mais si on cherchait bien, on trouvait une unique et petite porte percée dans un mur, cachant une volée de marche pentues et dangereusement inclinées.

 

Avec du courage et de la patience, on débouchait au dernier étage de la tour nord. La pièce sommairement meublée donnait un panorama de presque 360° mais ne possédait aucunes lumières. L'absence de ces dernières ne gênaient pas le jeune héritier posté contre le parapet à contempler l'horizon.

L'homme ne ressentait en rien le besoin de montrer faussement au peuple sa joie et sa bonté. Il n'était ni très expressif ni d'un naturel très joyeux et ne supportait pas les faux semblants. Ses ancêtres il le savait, n'avaient pas à se forcer pour bien vivre et rire de tout. Lui était juste différent et ne voulait pas perdre ses valeurs.

 

-En ce cas, point besoin de te corrompre cher Comte... Ton règne sera juste différent de tes prédécesseurs voila tout.

 

Très vite, Gourmelon appliqua l'enseignement de Horn, Goulven aurait été très fier puisqu'en quelques secondes, il eut le temps de sursauter, de faire volte face et de se mettre en défense face à...... un vieux!!!

L'homme était petit mais élancé et d'une minceur incroyable. Un pantalon simple ainsi qu'une chemise ouverte largement au col l'habillaient alors qu'une courte barbe blanche parcourait ses joues et entourait sa bouche. Enfin, de longs cheveux blancs également cascadaient jusqu'au milieu de sa nuque. Apprement, il semblait sans armes dangereu....

 

-Je n'ai pas besoin d'armes pour être redoutable, mais ce n'est pas le sujet de ce soir n'est ce pas? dit-il en s'asseyant avec une souplesse démentant son âge.

 

-Quel est le sujet de ce soir alors? répliqua le jeune en faisant de même, décidant de faire confiance au vieux.

 

Le vieux devant lui sourit largement avant de répondre en sortant drôle d'horloge miniature aux multiples aiguilles et indicateurs.

 

-D'ordinaire on me demande mon nom... Mais nous n'avons pas besoin de le savoir hé hé hé...

Le sujet de ma venue, c'est simple tu doutes encore de toi! Malgré tout ce que tu as appris par delà les frontières et ici même!

Ne tente même pas de contester, je le sais, c'est tout. Il va falloir que tu prennes du plomb dans la tête, ne cherche pas à copier les autres, affirme toi hein!

 

Alors que Gourmelon restait sans voix devant une telle clairvoyance de la part d'un inconnu, il en oublia de questionner l'individu sur ses origines, son âge, son identité, sa lecture dans les pensées et bien d'autres choses.

Brutalement, son esprit lui envoya les visages de son père parti trop tôt, de sa douce femme qu'il ne choyait pas assez et de leur fils nouvellement né... Il eut un frisson dû aux courants d'air s'engouffrant dans la tour et releva la tête rapidement, quand l'avait-il baissée?

 

-Je vois ce que tu veux dire!!!! cria t-il avec fierté dans le vide...

 

Un regard autour de lui, lui apprit qu'il était seul. Au sol, pas une trace indiquant un passage ou que quelqu'un s'était assis. Le mystère s'épaissit encore un peu plus lorsque Gourmelon découvrit le mot manuscrit cloué sur le battant de la porte, message dont il était sûr, absent à son entrée.

 

Soi toi même!!

Félicitations et longue vie au futur Duc Elouan!

 

 

[Kiklan]

 

Suhl, Tour Nord, avril 1142

 

https://www.youtube....h?v=QbW_2hTnzGQ

 

Une nuit semblable à une autre en Misnie. La Grand'Salle ne désemplissait pas des habituels jeux et banquets proposés régulièrement par le Duc lui même. Ce dernier ne s'était pas encore retiré et trônait devant un jeu d’échecs, face à Joeva le forgeron d'un village près de Plauen et on pouvait dire que le bougre se débrouillait assez bien!

Jestin devait user de tout son esprit pour prétendre à une victoire, il laissait donc de côté ses inquiétudes et ses responsabilités pour une soirée, gardant tout de même à l'esprit l'étrange comportement de son petit-fils Gourmelon.

 

-Vas donc! Laisse moi, tu ne peux plus rien! répondit l'héritier au vieux, les dents serrés par la douleur.

 

Un hochement de tête et l'ancien partait en courant, tournant dans un couloir, bientôt hors de vue. Vérifiant qu'il était maintenant seul, Gourmelon se traîna jusqu'à la porte nord avant de s'engouffrer derrière et de monter péniblement les marches raides de l'escalier. Chaque pas lui arrachait un rictus de douleur, son coeur allait exploser tandis que sa tête semblait prise dans un étau à chaque fois plus serré de secondes en secondes.

 

Arrivé en haut, ses jambes ne le portaient presque plus et ses mains étaient désormais plaquées sur ses tempes dans l'espoir d'apaiser la douleur. Il savait, il l'avait sût dès les premières gorgées de breuvage, le poison était très facile à reconnaître et ses effets connus de tous. C'est ainsi que l'héritier se savait condamné sans aucunes autre forme de procès, il avait également une idée du mobile mais ignorais celui ou celle désirant sa mort, raison pour laquelle il n'avait averti personne hormis le vieux.

 

-"Il n'y a point de travail honteux*..." Et personnellement je commence à apprécier cela. annonça une voix crissante comme un caillou frotté contre un tableau noir.

 

S'écroulant à terre, respirant comme un poisson que l'on sort de l'eau et convulsant affreusement par vague successives, l'héritier faisait peine à voir, et celui qui se tenait devant lui semblait en être dégoûté. Même les plus nobles de coeur, d'esprit ou de naissance étaient pitoyables dans leur mort et en cela, ils n'avaient rien de supérieur au plus débile des gueux.

Tout à cœur dans ses pensées, l’empoisonneur saisit violemment ce qui restait de sa victime et le chargea sur son épaule. Pour être payé, il fallait lui ôter toute vie.

 

 

Quelques minutes après

 

 

De son côté, le vieux était arrivé à son but et avait trouvé les deux enfants. Elouan et Norig ne semblaient pas comprendre ce qu'il se passait mais face au regard profond et à l'exigence qu'ils y avaient lut, les deux mômes l'avait suivit. Il y avait de grandes chances que le tueur, profitant de l'effet de choc dû à la découverte du corps, s'en prenne aux enfants représentants légitimes de la lignée du Duc.

 

-Lan!!! Qu'est ce qu'on va chercher? demanda Norig marchant depuis tout juste quelques mois.

 

-On va trouver Klink, il a sans doute dû s'enfuir une nouvelle fois hein? tenta de la rassurer son frère. Il n'était pas dupe et savait que quelque chose se tramait.

 

Il n'eut pas à se demander ce que c'était bien longtemps. Dans la pleine lune, on le vit très clairement, à première vue on aurait cru qu'il volait, planant au nez de la gravité, mais bien vite on se rendait compte de la réalité. La fin était prévisible et chaque témoin dira plus tard n'avoir entendu aucuns cri pendant la chute, comme une sérénité de l'homme dans sa mort. Néanmoins, il s'agissait là du début de la folle rumeur d’assassinat ducal.

 

Dans la nuit, seuls quelques gardes, une poignée de promeneurs, le vieux et les deux enfants virent le drame. Elouan, fut le seul à voir entièrement tandis que l'un ou l'autre se détournait ou tapait dans l'épaule de son voisin pour qu'il voit ça lui aussi.

[Kiklan]

Suhl, Janvier 1143

 

La cour était en émoi, les pierres semblaient absorber la tristesse, l’inquiétude et l'angoisse ambiante ce qui donnait un environnement assez malsain voir mauvais pour l'esprit. Depuis la mort de la petite Norig, tombée mystérieusement dans les escaliers, s'ajoutant à celle de Gourmelon l'héritier et de sa sœur Flamel, les bruits de couloir se faisaient plus insistants.

Jestin s'était avachi dans son fauteuil à l'abri des regards, dans son bureau. Il ne faisait que semblant d'entendre le vieux apparut plus tôt de nulle part et qui avait refusé de donner son nom.

 

-Elouan a été mis en sécurité, vous même devez ignorer ou il se trouve. Je vous demanderais de ne pas chercher à le savoir d'ailleurs.

 

Ayant fermé brièvement les yeux, Jestin s’aperçut qu'il s'était endormi et que la nuit était tombée. Se relevant d'un geste vif, il s’inquiéta aussitôt, ce n'était pas normal qu'il ai ainsi plongé dans le sommeil. Qui l'avait forcé ainsi? Et qu'avait-il fait en profitant de son inconscience? Il fut rassuré par un page lui annonçant que l'invité désirait les voir tous dans la Grand'Salle.

 

https://www.youtube....41E8037&index=7

 

D'un air satisfait, Sherly Halmes se tenait au centre de la pièce dans laquelle était rassemblée chaque personne vivant au Castel et ses environs. Grand, habillé d'un grand manteau et d'un chapeau bas, il étudiait chaque arrivée, mesurant les tailles, les gabarits et les détails troublants. Trois personnes retenaient toute son attention et par conséquence étaient suspects. Le Sire Hirsh cachait ses mains dans ses poches, la Dame RozenBurg ne disait rien contrairement à son habitude et Hartmann le chef des domestiques lançait des regards rapides et inquiets.

 

-Bien, je vous ai rassemblé ici afin de vous exposer mes déductions suites au différents décès ayant eut lieu ici même. Il se trouve que ce ne sont pas des morts accidentelles, ce sont des meurtres! Et je dois vous annoncer que je connais l'identité du meurtrier. commença t-il avec un fort accent anglais.

 

Concernant Flamel, il n'a pas été bien difficile de lui administrer un poison même léger. Puisqu'elle mettait au monde son enfant, cela passait pour des effets normaux dût à la naissance. Néanmoins, ce qui est moins normal fut le décès de son enfant, en effet je tiens de source sure que la pauvre Flamel a quitté notre monde juste avant la naissance de sa fille.

 

Par la suite, Sire Gourmelon a dû ingérer le même type de poison durant son repas le soir de sa mort. Relativement facile également si l'on place la substance dans un de ses mets préférés, un peu de vin? Par la suite, le suivre ou l'attendre dans la tour nord est un jeu d'enfant tout comme attendre le déclin de ses forces. Preuve en est l'absence de cri durant sa chute, d'ordinaire quand on tombe on est surprise et on émet au minimum un grognement non?

 

Enfin, la petite Norig n'a elle pas eut besoin de poison pour rejoindre le très Haut. La chute dans les escaliers est mortelle pour n'importe qui avec un peu d'élan. Rien de plus simple que surprendre quelqu'un par derrière et de le pousser du haut des marches en s'assurant que la nuque soit bien brisée.

 

Le détective fit une pause dans son monologue et surveilla de près ses trois suspects, non plus que deux, les mains de Hirsh étaient maintenant apparentes et l'homme n'y cachait des cicatrices d'un autre âge. Les visages des deux autres étaient fermés et l'enquêteur ne pouvait rien en déduire. Les autres badauds semblaient choqués ou confortés dans leur rumeurs folles.

Après quelques temps, il se décida à reprendre et à révéler l'entière vérité devant les yeux avides du Duc assis sur son trône.

 

-Je vous le demande alors? Qui a assez d'influence pour approcher les sages-femmes, leur fournir les remèdes nécessaires ou les modifier en les apportant? La même personne qui aurait put empoisonner le vin à la table même du Comte Gourmelon? Enfin, qui se promène dans les couloirs à longueur de temps sans qu'on le voit outre mesure?

Par la logique même, nous pouvons écarter la Dame RozenBurg, même si elle cultive ce qu'elle veut, elle n'a pas la force de soulever et lancer dans le vide un corps mort de plusieurs dizaines de libres. Ce qui me laisse croire que c'est vous Hartmann le coupable!!! Il n'y a que vous qui puissent user de ses fonctions de chef des domestiques!! accusa t-il en le pointant du doigt avec énergie.

 

https://www.youtube....FAB41DB241E8037

 

Baissant la tête sous les regards des personnes témoins, le majordome en chef ne bougeait pas, il souriait. De ces sourires qui donnent des frissons et font froid dans le dos, ces sourires dont on sait qu'ils sont les derniers sur les visages. Aucunes larmes, aucuns regrets n'étaient visibles chez cet homme pourtant dévoué à la famille Ducale.

Alors qu'il se faisait empoigner par deux gardes, il releva vivement la tête les yeux dans le vague.

 

-Il y a très longtemps, j'ai fait des choses horribles... Dieu m'a puni, j'en ai payé le prix, ma famille m'a été arrachée. Il fallait que je me rachète, et il m'en a donné l'occasion... Je suis absolu et peux partir sereinement maintenant, rejoindre ma petite fille et ma femme...

 

-Qu'il soit enfermé jusqu'à son procès! Je ne veux pas entendre un mot de plus de la part de ce fou! hurla Jestin de son trône.

 

Il se retira bien vite, sans prendre la peine de sauvegarder les apparences auprès des badauds, la douleur était telle qu'il ne voulait plus rien entendre avant bien longtemps.

De son côté, Sherly réfléchissait à tout allure. Il s'était douté que l'homme n'avait pas agit seul, et il venait de l'avouer devant tout le monde. Mais qui était l'autre qui l'avait manipulé? Sans doute quelqu'un de puissant ayant le bras assez long pour promettre au majordome son absolution face aux péchés.

Tout ceci révélait un plan beaucoup plus complexe et il avait le sentiment que ce n'était que le début.

[Illusia]

  Traité de reconnaissance d'indépendance envers la Misnie 

 

Traité liant le Royaume de Germanie et le Grand-Duché Souverain de Misnie


Le présent traité est institué afin de reconnaître officiellement le Grand-Duché de Misnie, dirigé par la maison de Plauen comme Duché Souverain Indépendant et les modalités d'alliance avec la Germanie. Ainsi, les parties contractantes, c’est-à-dire le futur Royaume de Germanie et le Grand-Duché de Misnie s’entendent sur les points suivants :

Article 1 : Sont intégrés au Grand-Duché de Misnie les Comtés de Thuringe et de Misnie composés eux même et respectivement des Vicomtés d'Erfuhrt, de Meiningen, de Coburg et de Dresden ainsi que leurs seigneuries affiliées hormi les terres de Helmsteld.

Article 2 : Le Grand-Duché de Misnie devient ainsi le voisin séculaire du Royaume de Germanie, de Pologne et de Bohème-Moravie.

Article 3 : Le Duché de Misnie s'engage à signer les traités de libre passage proposés par les membres du Royaume de Germanie tant que ceux-ci sont réciproque. 

Article 4 : Le Grand-Duché de Misnie tient son intégrité de ses vassaux dévoués, actifs et fidèle ainsi que de sa Constitution.

Article 5 : Les Parties s'engagent à avoir des relations cordiales l'une envers l'autre. Dans cette optique et dans le cadre de l'alliance exposée ci-après, elles ne sauraient s'affronter directement lors d'un conflit frontal.

Article 6 : Selon les termes de cette alliance, chacune des Parties a le devoir de garantir la défense des territoires de son alliée, dans la mesure de son possible si cette dernière est engagée dans un conflit menaçant ses terres.

Article 7 : La réciproque est réelle, chacun a le droit de réclamer assistance dans la mesure du possible de son alliée afin de défendre ses terres.

Article 8 : Suivant cette logique, lors d'un conflit armé concernant exclusivement des puissances extérieures, les deux Parties ne sauraient être militairement de camp différents.

Article 9 : L'economie ne saurait être victime d'un quelconque changement. Aussi, ce traité garanti également le libre commerce entre les deux Pays précédement cités. Les taxes et les prix seront décidées selons les Gouvernements respectifs en leurs terres.

 

Article 10 : Par voie de conséquence, droits de passages réciproque sont accordés par ce traité aux civils, marchands et représentants d'ambassades de tous temps et en tous lieux.

 

Article 11 : En cas de force majeure, les forces militaires des Parties auront libre circulation sur les deux territoires. Si cela influe la sécurité directe de la Nation ou de ses représentants, les frontières civiles peuvent être fermées sans aucune forme de procès.Par devant le Seigneur et Maître de toute terres en ce monde, chaque représentant s'engage et signe.

Ael de Havelberg
Duc de Brandebourg
Futur Roy Germain

Melear de Fulda
Seigneur de Coburg
Membre entier du Grand-Duché de Misnie

Stefan de Sonneberg
Seigneur de Sonneberg
Membre entier du Grand-Duché de Misnie

Gourgon de Chemnitz
Seigneur de Chemnitz
Membre entier du Grand-Duché de Misnie

Kado de Meissen
Seigneur de Meissen
Membre entier du Grand-Duché de Misnie

Morgan de Dresden
Dame de Dresden
Membre entier du Grand-Duché de Misnie

Gourmelon de Gotha
Comte de Thuringe
Membre entier du Grand-Duché de Misnie

Jestin de Plauen
Duc de Misnie
Futur Grand-Duc de Misnie