En plein conciliabule pour déterminer qui porterait la couronne d'Espagne, les pairs du royaume étaient réunis. Mikalea de Salorino trônait parmi eux avec toute l'assurance qui faisait d'elle la prétendante la plus susceptible d'être couronnée. Ses vassaux l'entouraient, lui garantissaient une victoire prochaine. L'euphorie gagnait l'ensemble de la cour.
C'est alors que Miliau d'Almarza remarqua une silhouette voûtée qui se dirigeait vers lui. Vêtue d'une toge sombre, une capuche rabattue sur la tête, le visage invisible, il était impossible de deviner qui s'était introduit au sein du haut concile devant déterminer le possesseur de la couronne d'Espagne. Le silence se fit. Miliau d'Almarza s'avança à la rencontre de l'intrus.
- Il me semble que vous ne faites pas partie des invités, déclara-t-il en penchant la tête pour deviner qui se cachait sous ce capuchon.
- Et je pense que c'est une erreur que je suis venu réparer, répondit aussi sec l'inconnu d'une voie caverneuse.
A ces mots, il dévoila son visage et les convives purent découvrir Breval de Provence en personne.
- Je ne suis peut être pas originaire d'Espagne. Mais ma famille y est maintenant installée depuis plusieurs décennies. Et je ne possède plus aucune attache avec la France ou la Bourgogne. Il me semble que mon titre de titre de vicomte de Tarragone me qualifie pour participer à vos débats.
Un long silence s'ensuivit rompu une nouvelle fois par Breval de Provence qui s'adressa à Miliau d'Almarza.
- Je vais donc me retirer et attendre la lettre me permettant de participer au vote.
Puis faisant face à Mikalea de Salorino, il exécuta une révérence:
- Mes hommages duchesse!
Sur ce, il tourna les talons et disparut dans l'obscurité.