Assis au bureau comtal du palais de Viborg, Robin repassait, pli après plis, des rapports de mouvement et des ordres de missions. Car s'il ne régnait nullement sur le Danemark c'est bien lui, le roi d'Ecosse, qui menait la défense du pays. Averti des déplacements de ses ennemis, il analysait les situations et en déduisait les stratégies. la "fausse fuite de Roskilde", qui consistait à simuler le départ vers une ville voisine, tout en restant près du siège, leur a permis d'exterminer 2000 soldats démoralisés par un assaut raté. le "rassemblement de Viborg" qui consistait à faire converger plusieurs armées séparées en un même endroit et en même temps, fut productif: 2000 soldats de la maison de Dresden y ont trouvé la mort. "Le Stratège" - surnom octroyé par ses alliés - fut confronté à la septième année de guerre, à un nouveau problème.
Eh bien, mon ami, lança-t-il d'une voix asséchée. Me rapportez vous de bonnes nouvelles ?
- Sire, dit le jeune page porteur d'un important message, je ne vous cacherai pas que la situation se révèle des plus critiques. La maison de Hollande, la deuxième puissance militaire européenne selon le nombre d'hommes, vient de rentrer en guerre auprès du roi germain. Autant vous dire que vos victoires ont provoqué chez eux de l'exaspération. Ils vous ont sous-estimé et font appelle appelle aujourd'hui à de nouveaux renforts.
- Cette guerre se terminera donc jamais. Lança le roi désespéré. Nos victoires ne signifient donc rien. Nous aurons beau détruire toutes les armées ennemies, il y en aura toujours plus. Ce roi s'acharne à vouloir exterminer un seigneur danois et à revendiquer ma couronne. Mais soit, nous sommes prêts à défendre le Danemark, à défendre l'Ecosse, contre sa soif de pouvoir un siècle s'il le faut.
Robin était prêt. Son royaume était petit, mais ses seigneurs actifs et très loyaux. Il était prêt à relever ce nouveau défis.