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Furor Teutonicus


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#1 Werner

Werner

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Posted 27 November 2015 - 08:05 AM

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( Musique d'Ambiance )


Ùlfheðnar. Ils étaient légendaires. On en parlait depuis des lustres. Ils nourrissaient la légendes et non le mythes puisque dans le Bellum civile, le poète Marcus Annaeus Lucanus, évoquait déjà la fureur des tribus teutonnes lors de l’occupation d‘une frange de leurs territoires. Depuis lors les romains avaient pris la fuite ou avaient été battus et Rome n’était plus qu’un souvenir dont la grandeur toutefois était toujours vivace dans la mémoire collective. L’Empire n’avait perduré à travers les siècles mais sa légende traverserait les millénaires. Le berserker était le guerrier de légende qui avait instillé la peur dans les cœurs de tout un Empire. Si sa réputation s’était quelque peu estompée avec les âges, sa rage de vaincre était toujours intacte. Les faits d’armes de ces tribus disparates avaient pu forger une identité commune qui était l’essence même de Saint Empire. Néanmoins ces tribus avaient également transmis à leurs successeurs ce morcellement politique de telle sorte que l’Empire était alors un conglomérat d’innombrables entités politiques alliant des royaumes à des duchés, des comtés, des marches, des podestats avec leur cité état voire des simples villes. L’organisation était pareille à savoir que de nombreux régimes gouvernaient ces territoires. En outre la langue était parfois différente. Le ciment permettant à tout cela de vivre sous les mêmes couleurs consistait en 2 choses. L’une tout aussi universelle que la seconde était consensuelle. La culture germanique reliait les âmes et le Saint Empereur reliait les cœurs. Depuis quelques années maintenant, l’intégrité souffrait. Certains princes outrepassaient cette appartenance politique pour vaquer à des ambitions plus égoïstes voire nuisible à la bonne stabilité de l’Empire.

Parmi cette multitude d’états divers, le Grand-Duché de Misnie et à sa tête la noble de Maison de Plauen. Indépendant de la politique germaine, il n’en demeurait pas moins germain de tout son sang. Son autonomie avait été érigée en marge du délitement politique du grand empire. Cette position avait fait office de bouclier, préservant sa vitalité, ses frontières et son identité. Depuis quelques années, la Misnie avait dû prendre place sur l’échiquier politique au sein de la Germanie. Certains grands feudataires trop imbus d’eux-mêmes poussaient à leur perte des régions entières tandis que d’autres noyaient leur vanité dans un déclin qui ne se désamorçait pas. Les opportunistes prenaient ici et là leurs aises donnant ainsi naissance à autant de tyrans. Où étaient les Germains d’antan ? Où était la cause commune ? Où était cet esprit où l’union effaçait les différences pour balayer les dieux eux-mêmes ?

Un empereur effacé en dépit d’alliances solides ne parvenait pas à combler ce vide qui se creusait entre les murs germains. Il était du devoir des grands feudataires de prendre leurs dispositions pour consolider ce qui se maintenait encore et de soutenir ce qui se désagrégeait. Les méthodes et les moyens variaient d’un dirigeant à l’autre de sorte qu’animé de soubresaut, l’Empire se déchirerait plus vite encore que s’il n’avait été qu’à l’agonie. Tirés de toutes parts, il lui fallait être ranimé pour se ressaisir.

Lidig de Chemnitz avait repris après sa mort, le projet de son défunt père, Gwilherm de Chemnitz. Petite noble de la Misnie mais tout aussi pétrie d’ambitions que ses parents avant elle. Elle avait rêvé depuis toute petite. Elle avait vécu dans son paysage imaginaire les histoires que lui racontait son père où se battaient Frédéric Barberousse en terre croisée, sa légende avec les corbeaux et les chevaliers endormis, Otton le Sanguinaire, vainqueur en Italie ou son père, Otton le Grand qui offrir à l’Empire ses couleurs d’or et son rayonnement sur tout l’occident. Ceux-là étaient résolument d’une autre trempe que les Grands de ces jours-ci. L’héritage germain restait néanmoins vivace et loin d’être nostalgique, Lidig savait parfaitement bien que ses ancêtres la maudiraient si elle ne prenait pas sur elle pour réagir et tenter d’inverser la tendance. Aussi elle en appela à son suzerain, le Grand Duc Andrev de Plauen afin de pouvoir réunir les grands feudataires de Germanie autour de la même table. Il était impérieux de resserrer les liens, raviver les souvenirs de grandeur, oublier les vaines querelles et aller de l’avant. Les temps étaient troubles et troublants.





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