Un messager aux couleurs du comte de Cuenca, à qui le nouveau roi d'Espagne avait confié le soin de faire propager la nouvelle, arriva en place publique. Il grimpa sur une grosse caisse en bois qui se trouvait sur le côté ouest de la place, le seul côté dégagé, afin qu'il soit vu de tous. Il sorti le parchemin qu'il avait placé dans son pourpoint pour le protéger durant le voyage, le déroula, s'éclaircit la gorge, puis commença à le lire d'une voix puissante et distincte.
Nous, Merwen de Mondonedo, Souverain des terres hispaniques par la Grâce du Très haut et la volonté des seigneurs espagnols, annonçons à son peuple et à l'Europe entière :
Que la fierté de l'Espagne s'élève au grand jour, tant sa cohésion et sa rapidité d'action furent affichés ces deux dernières années. La couronne d'Espagne remercie tous ceux sans qui ce royaume ne pourrait exister, tous ceux qui ont préféré cesser leur développement pour montrer au monde que les seigneurs espagnols étaient un peuple uni derrière une famille qu'ils ont tous choisi comme souverain.
Que l'unité de l'Espagne ne peut souffrir d'avoir sur son sol un seigneur qui s'est rendu coupable des crimes d'insultes, de blasphème, de calomnies et de diverses injures dirigés contre les autres seigneurs espagnols. Un seigneur qui s'est rendu coupable de crime contre la paix et d'incitation à la guerre contre d'autres seigneurs espagnols. Un seigneur qui s'est rendu coupable de trahison et de félonie en donnant une partie du royaume d'Espagne à un seigneur voisin.
Nous, Merwen de Mondonedo, prononçons donc la sentence d'exil envers la famille de Taragone : tout membre de cette famille vu sur un sol espagnol pourra donc être exécuté par le seigneur espagnol qui le souhaite. Cette peine d'exil est ajournée pour les membres de la famille de Taragone mariés à d'autres espagnols ; ces membres devront cependant quitter immédiatement les terres espagnoles quand le lien qui les unira aura disparu.
Nous, Merwen de Mondonedo, prononçons la sentence de commise des terres et des titres détenus par la famille de Taragone : ces titres et terres sont désormais la propriété de la couronne d'Espagne, qui les redistribuera en accord avec les seigneurs espagnols, à l'exception du titre de duc d'Aragon qui sera désormais porté par la famille de Valencia.
Nous, Merwen de Mondonedo, prononçons l'amnistie pour tous les autres seigneurs des terres aragonaises. La fidélité qui lie un vassal à son suzerain est la pierre fondamentale qui permet aux royaumes de se bâtir et de subsister ; nul seigneur ne doit donc être puni pour sa fidélité, même à un suzerain félon. Tous les seigneurs aragonais sont donc invités à confirmer leur allégeance à la couronne d'Espagne.
Par conséquent, que quiconque souhaitant exaucer la volonté royale en expulsant le félon des terres espagnoles le fasse savoir promptement par missive afin de nous organiser dans cette croisade et de récompenser ceux qui y prennent part.
Et nous scellons symboliquement cette première déclaration royale avec notre déclaration de guerre lancée contre Taragone.
Merwen de Mondonedo, Roi d'Espagne.