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[RP] Amour, Gloire et Beauté


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#1 Gamaliel

Gamaliel

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Posted 27 February 2015 - 02:05 PM

[PARTIE 1: Liaisons Ibériques]

 

 

Le bonjour a vous seigneur Varades,

 

Je pense que nous avons beaucoup entendu parler l'un de l'autre sans jamais entrer en contact directement.

 

J'ai cru comprendre que c'est vous qui aviez repris la politique portugaise en main. C'est une bonne chose, mis à part votre association avec l'Andalousie.

 

Voyez vous, je connais bien la famille Séville et sa propension au complot et à la trahison. Je ne me mêlerai pas de votre politique ni de vos choix, cependant, sachez que je suis très préoccupé par la cession que vous faites à l'Andalousie des villes frontalières du Léon.

 

En Léon nous avons toujours été alliés du Portugal, gardiens de votre frontière et nous goûtons peu d'avoir les Andalous sur notre flanc Ouest en plus du Sud. Nous aurions préféré éviter pareille situation.

 

L'Andalousie a déclenché une guerre contre l'ancien régime espagnol pour la restitution de terres gagnées par l'Espagne lors de la première guerre d'Andalousie causée par les Séville eux mêmes et pour laquelle ils ont appelés eux même L’Espagne a la rescousse. Maintenant, criant à l'intégrité de leur royaume, ils viennent annexer le votre. Voyez vous même le langage que tiens cette famille.

 

Sachez que nous garderons notre frontière au mieux et agirons dans les intérêts du Léon avant tout et que nous aurions sincèrement préférés avoir des amis pour voisins et non des potentiels ennemis sciemment introduits.

 

Que le très haut vous garde,

 

Budog de Salorino, Duc de Léon

 

 

 

A l'attention de Budog de Salorino, Duc de Léon

 

Cher Duc et voisin,

 

Il est vrai que vos mots m'ont régulièrement été rapportés ces derniers temps et j'avoue que j'apprécie l'attention que vous portez au devenir du Portugal.

 

Il est vrai que nous nous sommes associés avec l'Andalousie mais le contexte de cette association ne nous laissait pas beaucoup de choix. La Maison de Séville a les faveurs du Royaume de France, dont je suis originaire et revendiquait une grande partie du Portugal en réparation d'une guerre séculaire. L'Espagne étant déchirée par une guerre civile et le Portugal dépeuplé, une guerre contre l'Andalousie n'était pas envisageable.

Nous avons donc entamé des négociations de paix avec ce Royaume, discussions qui ont permis de faire largement diminuer les revendications des Maisons Andalouses. Les terres que nous leur cédons sont en effet frontalières des vôtres, mais sachez qu'ils en sont tout aussi marris que vous. Nous-mêmes n'en sommes pas ravis mais au vu de la situation dans laquelle nous étions, 4 seigneuries sont un prix bien peu cher payé pour assurer notre stabilité et nous offrir le temps de redresser notre beau Royaume.

 

Ces tractations ne remettent en rien en cause l'amitié qui liait le Portugal et Léon et j'espère que vous accepterez qu'elle perdure. Le Seigneur de Montargil m'a assuré de votre soutien et j'ai foi en sa parole. Soyez assurés, vous et les autres Maisons du Léon, de notre soutien et de notre amitié.

A ce propos, je crois qu'il serait utile que nous parlions des tractations qu'a menées avec vous le Duc de Coimbra et Seigneur de Porto ainsi que de la politique menée par le Royaume de France.

 

Puisse Dieu vous avoir en Sa Sainte Garde,

 

Breval de Varades, Comte d'Angers.

 

 

 

Au Comte d'Angers,

Seigneur d'Alcacer Do Sal,

 

C’est avec plaisir que j'ai reçu votre missive.

Je suis surpris autant que satisfait d'apprendre que les andalous ne goûtent pas plus d'être relégués à nos frontières. Nous avions cru un instant que cela était une situation recherchée, cependant, nos murs sont renforcés et des archers font la ronde à nos tours, sait on jamais.

 

Je comprends vos choix, bien que je ne les approuve pas. Le roi de France est bien loin du Portugal et fort occupé à d'autres champs de bataille qu'une contrée revendiquée injustement par un félon, un traite à la langue de serpent. Mais je suis un homme prudent et je vous approuve sur le principe de prudence.

Nous observerons la situation avec un grand intérêt.

 

Je maintiens l'assurance de mon amitié pour le Portugal que je m'engage à défendre dans le sens de mes convictions et mes principes. J'ai ordonné le retrait de mes vassaux que j'avais envoyé en renfort au seigneur de Porto que nous avions prévu d'aider à obtenir la couronne. C'est une famille qui a du mal à faire confiance et puisque vous avez pris l'initiative de la gestion du royaume, nous laissons les choses entre vos mains et retournons en nos murs. Nous ne ferons aucunement ingérence dans votre politique.

 

Je suis tout disposé de discuter des autres sujets de politique extérieure, mais il est des choses qui ne peuvent souffrir d'être écrites.

Je me trouve actuellement à Salorino, mon fief. Nous pouvons convenir d'une rencontre chez Montargil mon ami qui se trouve a mi chemin de nos deux demeures.

 

Salutations et bénédictions,

 

Budog de Salorino, Duc de Léon

 

 

 

A Breval De Varades, Comte d'Angers, Garant du Portugal,

 

De nous, Mikaela de Salorino, Duchesse de Léon, future reine D'Espagne par la grâce de Dieu,

 

Le bonjour.

 

Nous venons reprendre ici le cours des discussions entreprises par feu notre père avec votre famille concernant le futur de Portugal, voisin et Allié du Léon

 

Nous venons vous assurer que nous marchons dans les pas de notre père et souhaitons établir avec vous un dialogue ouvert car la situation portugaise nous préoccupe maintenant depuis plusieurs années.

 

Nous avons maintes fois proposé notre aidé, et mené des actions maladroites que nous avons regretté, mais nous réitérons une fois de plus notre souhait de pouvoir contribuer à votre démarche pour redresser le Portugal et en faire une nation forte que nous souhaitons compter pour alliée.

 

Nous espérons recevoir de vos nouvelles prochainement.

 

Grâce sur vous,

 

Mikaela de Salorino.

 

 

 

A l'attention de Mikaela de Salorino, Grande Reine d'Espagne, Duchesse de Léon et de Castille

De Laouenan de Varades, Régent et Protecteur du Portugal, Duc du Poitou

 

 

Nous vous présentons nos plus humbles et sincères excuses pour ce long silence. Le décès de notre père Breval de Varades, Comte d'Angers, notre accession à la Couronne Ducale du Poitou et les troubles qui ont agité le Royaume de France ont accaparé toute notre attention durant de longs mois et nous ont forcé à vous délaisser. Sachez que nous nous en voulons et que nous veillerons à ce que cela ne se reproduise plus.

 

Puisque la jeune et douce Elwina vous a remis cette lettre de ses propres mains, nous gageons que vous avez d'ores et déjà compris que c'est avec plaisir que nous scellons notre amitié naissante par ce mariage que vous nous avez proposé.

 

Nous savons que notre père a longtemps mené des tractations et alliances multiples, position due à son allégeance au Roy de France. Puisque la Maison Royale est en proie à une féroce lutte intestinale, il est temps pour la Maison de Varades de faire valoir ses droits haut et fort.

Dans cette optique, c'est avec joie que je vous annonce que vos propositions d'aide obtiennent enfin la réponse positive que notre père a si longtemps espéré pouvoir vous donner. Puisse votre soutien rendre enfin au Portugal la place qui lui revient.

 

Que Dieu vous garde, ma chère amie.

 

Laouenan de Varades

Régent et protecteur du Portugal

Duc du Poitou.

 

 

 

A sa grâce Laouenan de Varades, Régent et Protecteur du Portugal,

De nous Modanez de Salorino, Reine d'Espagne, Duchesse de Léon et de Castille,

 

Le bonjour.

 

Nous venons a vous, afin de vous informer de notre accession au trône suite au décès de notre mère, la reine Mikaela, puisse t'elle reposer en paix.

 

Nous avons suivi les échanges avec votre famille et avons la même vision que notre mère sur les relations liant depuis toujours le Léon et le Portugal.

Nous venons par là renouveler le soutien de la maison Salorino et par extension de la couronne Espagnole à la renaissance du Portugal sous l'autorité de votre très noble famille.

 

Nous vous informons également que nous avons entamé un dialogue diplomatique avec l'Andalousie même si le fonds de notre pensée reste le même en ce qui concerne la famille de Séville. Cependant, ayant la charge du royaume, nous nous trouvons obligée de tenir un discours ne tenant pas en compte nos griefs personnels, et promouvant le bien du royaume avant tout. Restez toutefois assuré de nos dispositions à défendre les intérêts et l'intégrité du Léon, de l'Espagne et du Portugal dont nous soutiendrons la souveraineté de toutes nos forces.

 

Puisque le deuil est passé et que la maison Salorino retrouve à nouveau le sourire, nous souhaitons une nouvelle fois sceller nos liens par un mariage dont nous vous envoyons les termes par traité. Nous serions en outre, très heureuse de vous recevoir à Salorino à l'occasion des festivités.

 

Grâce et bénédictions sur vous,

 

Modanez de Salorino,

Reine d'Espagne,

Duchesse de Léon et de Castille.

 

 

 

A sa Majesté Modanez de Salorino, Reine d'Espagne, Duchesse de Léon et de Castille

De nous, Laouenan de Varades, Régent et Protecteur du Portugal, Duc d'Anjou.

 

Le bonjour, Majesté

 

C'est avec tristesse que nous accueillons la nouvelle du décès de votre mère. Elle était chère à notre coeur et à celui de tout le Portugal; sachez que nous avons donc décrété un mois de deuil sur toutes nos terres en son honneur. Nous prierons pour le repos de son âme.

 

Nous vous félicitons pour votre accession au trône et espérons que votre règne sera marqué d'un signe aussi resplendissant que celui de votre défunte mère. Nous y oeuvrons de notre mieux en mettant en garde le nouveau Roy de France contre les paroles mielleuses du Roy d'Andalousie et en tentant de le persuader de rendre à l'Espagne les terres occupées illégitimement par les seigneurs français. Soyez assurée de notre soutien et de notre aide.

 

C'est avec joie que nous acceptons votre proposition de renforcer les liens unissant nos deux maisons et que nous répondons à votre invitation. Son père étant malheureusement décédé il y a quelques années, nous conduirons nous-même Loeiza à l'autel et ferons honneur à tout ce que les terres de Salorino auront à nous offrir.

Nous ne viendrons pas les mains vides et espérons que les trésors du Portugal trouveront grâce à vos yeux.

 

Que Dieu vous ait en sa Toute Puissante Garde,

 

Laouenan de Varades,

Régent et Protecteur du Portugal,

Duc d'Anjou.

 

 

 

A sa Très Gracieuse Majesté Modanez de Salorino, Reine d'Espagne, Duchesse de Léon et de Castille

De nous, Laouenan de Varades, Régent et Protecteur du Portugal, Duc d'Anjou, Ambassadeur du Royaume de France.

 

Le bonjour,

 

Nous prenons la plume en ce jour heureux pour évoquer des affaires non moins réjouissantes. Nous espérons qu'elles vous apporteront motifs de joie et de satisfaction.

 

Tout d'abord, sachez que nous avons été très favorablement impressionné par le faste de la fête que vous avez donné pour les noces de nos enfants. Les vins et mets que vous nous avez fait servir étaient exquis tant pour le nez que pour le palais, et vos gens étaient d'une extrême gentillesse. Nous ne doutons pas que Loeiza se plaira en votre magnifique pays de Léon Nous espérons faire preuve d'au moins autant de raffinement lorsque nous vous inviterons pour notre couronnement, que nous espérons proche.

 

Nous en venons à une autre heureuse nouvelle. Ayant il a peu été nommé Ambassadeur du Royaume de France, charge nous a été confiée de ramener la paix en notre beau pays et avec nos voisins. A ce titre, j'ai la joie de vous annoncer que les terres de Donostia, Huesca et Andora La Vella sont toutes prêtes à rejoindre le pays qu'elles n'auraient jamais dû quitter. La seigneurie de Palma Majorca devrait suivre le même chemin dès que la Maison de Toulouse sera en mesure de vous envoyer un émissaire. Les vassalités de Monreal et Manresa vous seront également rendues dès que vous en ferez la demande à la Maison Royale de France. Puissiez-vous y voir la volonté du Royaume de France d'entamer ainsi des relations d'amitié avec le Royaume d'Espagne et, oserai-je dire, la marque de la main de votre serviteur.

 

 

Que Dieu vous ait en Sa Très Sainte Garde,

 

Laouenan de Varades,

Ambassadeur du Royaume de France et Duc d'Anjou,

Régent et Protecteur du Portugal.

A sa Très Gracieuse Majesté Modanez de Salorino, Reine d'Espagne, Duchesse de Léon et de Castille

De nous, Laouenan de Varades, Régent et Protecteur du Portugal, Duc d'Anjou, Ambassadeur du Royaume de France.

 

 

Le bonjour sur vous,

 

Le contenu de cette lettre, vous le comprendrez en la parcourant, ne pouvait se permettre de tomber entre de mauvaises mains. J'espère que mon émissaire aura fait preuve de la plus grande discrétion en vous la remettant. Dans le cas contraire, nous le châtierons comme il se doit, et préparerons nos défenses au cas où certains viendraient à exiger réparations.

 

Nous espérons que vous pardonnerez notre écriture hésitante, mais il nous est difficile d'écrire ces mots que nous pensons si fort et qui, pourtant, ne pourront jamais rendre justice aux sentiments qui les animent. Car comment des mots inventés par l'homme pourraient-ils décrire justement ce que Dieu a crée de plus beau ? Ah, ma Reine, comment vous dire la flamme qui me consume ?

 

Votre portrait sur les reals d'or ne rend en rien hommage à votre beauté, si rayonnante que le soleil en est éclipsé, si pure que le bleu du ciel en paraît noir ! Votre chevelure de geai rappelle la terre qui vous a vu naître, votre port fier et altier révèle tout la Grâce que vous incarnez. Vos yeux d'ébène brillent de l'éclat des plus précieuses gemmes et vos lèvres scintillent plus que le plus beau des rubis !

 

Ô, ma Reine, comment pourrais-je vivre, maintenant que j'ai côtoyé si parfaite beauté ? Comment pourrais-je trouver du plaisir, maintenant que votre compagnie m'est ravie ? Ah, que ne vous ai-je rencontrée avant ! Au moins aurais-je pu me proposer de vous épouser... Cruel destin ! Comment espérer que vos yeux n'aient vu en moi autre chose qu'un allié et qu'un homme comme les autres ? Comment avoir l'audace de croire que vos sentiments répondront jamais aux miens ? Car j'ose le dire, ma Reine, je vous aime ! Vous m'avez envoûté et je vivrai malheureux le restant de mes jours, puisqu'il m'est interdit de crier à la face du monde l'amour que je vous porte, puisque je suis condamné à vous aimer en secret.

 

J'ose espérer que vous me pardonnerez cette lettre, ma Dame. Que Dieu vous ait en Sa Très Sainte Garde et veille sur vous plus que sur toute autre.

 

Laouenan de Varades,

Votre serviteur à jamais.

 

 

 

A sa grâce Laouenan De Varades, Ambassadeur de France, Duc d'Anjou, Protecteur du Portugal

De nous Modanez de Salorino, Reine d'Espagne, Duchesse de Léon et de Castille,

 

Le bonjour,

 

Nous nous réjouissons que vous ayez apprécié votre séjour en nos terres. Sachez que vous y êtes toujours le bienvenu et que c'est avec plaisir que nous vous honorerons de notre présence le jour de votre couronnement.

 

Nous sommes heureuse également d'apprendre votre qualité d'ambassadeur du Royaume de France et accueillons les nouvelles que vous nous donnez avec satisfaction.

Le retour à l'Espagne des seigneuries de Donostia, Huesca, Andora la Vela et possiblement Palma Majorca et les vassalités de Monréal et Manresa, sont des gestes considérables dans le sens de la paix entre nos deux royaumes.

 

Nous vous adressons toute notre gratitude pour le rôle que vous avez joué et nous ne cachons pas notre soulagement de vous savoir notre interlocuteur sur ces questions.

 

Nous avons par ailleurs à vous entretenir de la question de l'Andalousie que nous savons alliée de l'ancien régime et avec qui nous avons engagé un dialogue de paix. Nous aimerions donc connaître la position actuelle.

 

Nous restons à l'écoute des modalités pour poser les actes qui accompagnent ces dispositions favorables de la couronne française.

 

Vous voudrez bien transmettre au conseil de régence de France nos remerciements et nos encouragements dans le sens du redressement du royaume.

 

Puisse Dieu nous accorder la force de construire une paix durable dans la péninsule et entre nos différents royaumes.

 

Modanez de Salorino

Reine d'Espagne

Duchesse de Léon et de Castille

A sa grâce Laouenan de Varades,

 

Mon ami,

 

Nous ne cachons pas notre surprise à la découverte des mots enflammés que vous nous adressâtes. Ne faites rien à votre messager, récompensez le plutôt après avoir délibérément mis ses jours en dangers.

 

Nous aurions pu nous offenser des libertés que vous prenez en dévoilant des sentiments à une personne de notre condition et de notre rang, et dont la situation matrimoniale est une information publique, et le châtier en représailles. Nous n'en fîmes rien.

 

Nous ne pouvons vous encourager dans cette inclination, bien que vous savoir malheureux nous chagrine.

Nous vous pardonnons cependant, au nom de l'affection que nous vous portons et que nous n'avons jamais cachée.

Nous vous implorons de vous efforcer à tourner vos sentiments dans le sens d'une amitié franche et durable, car il n'est aucune autre voie que la morale ne nous autorise à embrasser...

 

Nous maintenons notre vœu de vous honorer de notre présence le jour ou par la grâce de Dieu vous serez couronné Roi de Portugal.

 

Nous prierons d'ici la pour vous, puisse Dieu vous garder.

 

Modanez de Salorino.

 

 

*cachée dans le pli du vélin, une fine médaille d'Or gravée d'une tête de Lion *

 

 

 

 

A la très gracieuse Modanez de Salorino,

 

Ma Reine,

 

Votre surprise ne peut avoir d'égale que la nôtre de vous voir nous répondre et notre  joie de découvrir le précieux cadeau que vous ne fîtes.  Sachez que celui-ci a trouvé sa place au plus près de notre coeur et ne le quittera que lorsque notre amour pour vous s'éteindra.  Comptez donc que nous serons enterré avec, quoi qu'il advienne.

 

Nos sentiments pour vous sont aussi purs que vous êtes noble, ma Reine, et vous les dévoiler était moins une liberté qu'une nécessité tant ceux-ci nous dévoraient l'âme si vivement que nous en souffrions dans notre chair.  Oser vous les révéler fut une délivrance autant qu'un nouvel emprisonnement. Au moins maintenant notre amour pour vous ne nous consume-t-il plus qu'à petit feu, dès lors que vous ne nous rejetez pas.

 

J'ai peur de devoir vous dire que vos implorations resteront lettre morte. Vos mots, vos non-dits et votre cadeau n'auront fait que renforcer notre détermination.  Dussions-nous y laisser la vie, nous n'aurons de repos avant d'avoir murmuré notre amour à votre oreille et avoir tenu votre corps contre le nôtre. Chaque instant qui passe et nous garde si loin de vous nous est une torture que nous ne subissons de bonne grâce que car nous vous savons maintenant loin d'être sourde à nos supplications. Ô, ma Reine, votre lettre a fait de nous le plus heureux des hommes foulant le sol de l'Europe.

 

Priez pour notre raison, car vous l'obscurcissez. Priez pour notre âme, car elle se damne en se tournant vers vous.  Priez pour que le messager vous trouve toujours, ma Dame, car l'absence de vos réponses nous tuerait.  Priez, aussi, pour nous empêcher de commettre l'irréparable en défiant celui qui vous a ravie à nous.  Nous prions, nous, pour que notre couronnement arrive au plus vite.  Car, ma Reine, vous revoir nous offrira un regain de vie.

 

Que Dieu et tous ses anges veillent sur vous.

 

Laouenan de Varades.

 

 

 

 

A sa Très Gracieuse Majesté Modanez de Salorino, Reine d'Espagne, Duchesse de Léon et de Castille

De nous, Laouenan de Varades, Régent et Protecteur du Portugal, Duc de Lisbonne et d'Anjou, Ambassadeur du Royaume de France.

 

Chère amie et alliée,

 

Le temps est enfin venu pour le Portugal d'entamer la phase finale de sa réunification.  A ce titre, nous venons d'inviter notre ami commun le Comte de Badajoz à venir tenir avec nous le siège de Porto, capitale de la famille princière déchue. Il nous serait une joie de sceller l'alliance entre nos deux Royaumes en mêlant nos étendards aux vôtres lors de cette campagne.  Nous sommes certains que la fusion de nos couleurs respectives ne pourra donner qu'une alliance resplendissante, sincère et durable.

 

Soyez assurée que, quelle que soit votre réponse, vous garderez à jamais notre estime et que nos sentiments envers la noble maison de Salorino resteront inchangés.

 

Que Dieu vous ait en Sa Très Sainte Garde,

 

 

Laouenan de Varades,

Régent et Protecteur du Portugal,

Duc de Lisbonne et d'Anjou,

Ambassadeur du Royaume de France.

 

 

 

A Sa grâce, Laouenan de Varades, Protecteur du Portugal, Duc de Lisbonne et d'Anjou, Ambassadeur du Royaume de France,

 

Cher ami,

 

Nous nous réjouissons que votre tâche pour la réunification du Portugal arrive à son terme.

Nous avons maintes fois proposé notre aide, et c'est donc avec plaisir que nous répondons positivement à votre demande. Nos armées prendront aussitôt la route de Porto sous notre souverain commandement.

 

Nos couleurs se mêleront donc aux vôtres car il n'est d'occasion d'affirmer au monde l'alliance entre nos deux royaumes que nous manquerions.

 

Avec notre amitié,

 

Modanez de Salorino,

Reine d'Espagne.

A Laouenan de Varades,

 

Mon ami,

 

Nous ne savons lequel de nous est le plus imprudent.

 

Vous dites nous aimer, pourtant, vous nous mettez dans l’inconfortable position du dilemme, celui de renoncer à la morale pour embrasser les sentiments naissants contre lesquels la raison nous enjoint de lutter, ou de renoncer à vous, à votre amitié pour retrouver la sérénité qui nous a quittée depuis que vous êtes devenu pour nous bien plus qu'un ami.

 

Dans un cas comme dans l'autre, nous voilà condamnée à un irrémédiable schisme entre nos devoirs et nos désirs.

 

Nous étions destinée à épouser un prince, nul ne trouvât alors grâce à nos yeux. Nous n'avons pris époux au sein de notre famille que pour accomplir notre devoir d'héritière, celui de perpétuer la lignée souveraine de Salorino.

 

Nous n'imaginions alors pas que nous nous éveillerions un jour à des sentiments différents, aussi inattendus que surprenants...

 

Nous nous en remettons au miséricordieux et prierons pour le salut de notre âme et de la vôtre. Nous l'implorerons de nous pardonner d'emprunter des chemins qui ne peuvent nous mener qu'à la perdition car mon ami... nous prendrons bientôt la route de Porto.

 

Vôtre.

 

Modanez.

 

 

 

A Modanez de Salorino

 

Ma chère et tendre amie,

 

Nous ne faisons pas que dire vous aimer, nous vous aimons. De toute notre âme, de tout notre corps.  Vos yeux brûlants ont allumé en nous un feu que même votre présence ne pourrait apaiser. La flamme qui nous habite nous ôte toute concentration et nous ramène sans cesse vers vous.  Vous nous parlez de sérénité alors que celle-ci nous a quitté dès que, sortant du carrosse, nous vous avons aperçue.  Ô, ma Reine, quelle sublime vision vous nous avez offerte ce jour-là...  Le soleil sublimait votre beauté, jouait avec les dorures ornant votre robe, faisait briller vos parures... Vous étiez si éblouissante que j'ai cru voir un ange.

 

La raison et la morale n'ont aucun poids face à la fureur des sentiments qui me tourmentent... S'il n'en tenait qu'à nous, nous organiserions votre enlèvement et fuirions avec vous loin de l'Espagne et du Portugal, loin de tout et de tous.  Nous vous emmènerions dans un endroit où nous serions libre de vous aimer, un endroit où vous pourriez vous libérer de vos entraves et répondre librement à l'amour qui m'anime.

 

Je ne sais si vous vous rendez compte de la portée qu'ont certains de vos mots...  Du bonheur qu'ils nous apportent.  Ainsi vous n'aimeriez que nous ?  Ma Dame, vous faites de moi un nouvel homme, capable de tout pour vous convaincre que vos sentiments ne seront jamais déçus !  Nous vous attendrons à Porto, guettant votre venue sans relâche.  Et nous vous protégerons. Des flèches ennemies ainsi que de la perdition...  Car, de mon avis, l'amour ne peut être qu'un don de Dieu, et non une tentation du Diable.

 

 

Vôtre à jamais.

 

Laouenan.

 

 

 

A Louenan de Varades

 

Mon tendre ami,

 

Pardonnez ces longs mois de silence.

Nos hommes ont pris la route de Porto sans nous hélas.

Pour notre part, nous avons été retenue par des couches difficiles et avons eu le bonheur de donner naissance à notre quatrième fils. Quatre princes pour lesquels nous remercions Dieu dans sa miséricorde.

 

Nous avons passé des instants difficiles, tant physiquement que moralement.

Nous nous étonnons d'autant plus d'être l'objet de votre amour compte tenu de votre jeunesse qui aujourd’hui nous apparaît plus éclatante comparé à nous qui ressentons déjà le poids de l'age et le ravage du temps sur nos traits, notre corps.

 

Oh mon ami, nous sommes si confuse, des pensées et sentiments contraires se bousculent en nous. Nous fermons pourtant les yeux et nous imaginons cet endroit que vous décrivez où nous serions libérés de nos charges respectives et où nous pourrions nous sentir enfin libre d'écouter les caprices de nos cœurs sans la torture que la raison peut nous infliger.

 

Nous viendrons ami, car il n'est d'autre alternative, car nous brûlons de vous revoir, qu'importent les chemins que nous prendrons ensemble.

Nous serons bientôt là.

 

Votre,

 

Modanez.



#2 theladyofshalott

theladyofshalott

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Posted 28 February 2015 - 11:11 AM

[ Partie 2 : Les murs de Porto ]

 

 

La route était longue et difficile, en route vers le Portugal, l'esprit torturé par le doute, le corps se remettant doucement des couches éprouvantes à l'issue desquelles l'infant Goulven de Salorino, dernier né de la maison royale d’Espagne avait vu le jour. 

 

Loin pourtant,  de se préoccuper de cette progéniture inattendue, abandonnée au soin des duègnes léonaises, c'est vers un tout autre objet qu'étaient tournées les pensées de Modanez de Salorino, très puissante reine d'Espagne. 

Si l'idée d'une romance lui avait tout d'abord semblé vulgaire et inappropriée malgré la tendresse naturelle qu'elle éprouvait pour le jeune Laouenan de Varades, de presque dix ans son cadet, l'austérité naturelle de son époux et le tourment des jeunes années envolées avaient fini par ravir son cœur à la raison et d'envisager la possibilité de s'abandonner corps et âme dans une imprudente idylle.

 

Se sentait-elle plus coupable à mesure que les kilomètres qui la séparaient désormais de la sécurité de son foyer s'écoulaient ? Résolument. 

Il y avait cependant, mêlée à cette coupable tourmente, une ardeur qu'elle n'avait jamais encore connue, un serrement au plus profond de son être quand dans ses pensées se dessinait le visage rayonnant de l'amoureux, un sentiment qui semblait grandir, et la pousser plus en avant encore, la faisant trépigner, tantôt impatiente, tantôt terrifiée. 

 

Modanez de Salorino savait sa beauté. Elle avait été l’objet de désir de plusieurs princes dont aucun n’avait trouvé grâce à ses yeux. Aussi profonde que réservée, elle avait toujours, en tant qu’héritière au trône, accordé un plus grand intérêt aux affaires politiques que matrimoniales. Le point de jonction des deux questions matérialisées dans son devoir de donner à la couronne des héritiers, l’avaient poussé à donner sa faveur à son cousin, le prince Job de Salorino, justement nommé de l’aïeul et fondateur de la maison de Salorino, connu pour une austérité et un sens du devoir exacerbés.  Le mariage avait été fructueux, quatre princes, quatre héritiers d’une très noble lignée élevés par des parents dont les relations étaient régies par le strict respect de la personne de l’autre et de l’étiquette.

A ce sujet Modanez enviait beaucoup sa cadette, mariée à un prince d’Ecosse, et dont le foyer semblait tellement plus chaleureux que le sien… Peut-être avait ce été cela qui l’avait finalement conduite à considérer les sentiments du Varades. Cette envie de ne pas mourir mal aimée, de connaitre un peu de ce bonheur.

 

Au bout de quelques semaines, c'est montée sur un fier destrier des confins de l'Andalousie que la reine d'Espagne escortée de sa soldatesque entra en province de Porto. Point de fébrilité, un héraut annonça son arrivée, le Varades n’était point encore arrivé. Modanez reçu donc les respects de son vassal le comte de Badajoz et du seigneur de Viana do Castelo. Elle prit le temps de saluer ses généraux et les soldats espagnols prêts à apporter leur soutien à la prise de Porto, dernier bastion avant la reunification du Pays.

En tant qu’alliée historique, l’Espagne ne pouvait manquer ce rendez vous et c’était la le motif officiel de la venue de la reine en personne.

 

La journée était déjà bien avancée. Après avoir épuisé le protocole, la reine de Salorino se retira dans l’intimité de sa tente. Les serviteurs qu’elle avait emmené avec elle, avaient déjà installé ses affaires, et avaient fait du logement de fortune un véritable écrin digne d’une reine.

 

Le bain avait été préparé. Il faisait encore chaud en cette fin d’été. Le soleil n’était pas encore couché.

Modanez venait d’oter ses bottes de voyage. Le contact de ses pieds avec les peaux qui recouvraient le sol lui fit le plus grand bien. Deux servantes commencèrent à la dévêtir. Elle se retrouva bientôt en chemise. Sa longue chevelure brune fut libérée de la coiffe stricte surmontée d’une fine couronne.

La reine d’Espagne se sentit alors plus légère. Elle appréciait ces moments où elle semblait se défaire de sa peau de reine pour redevenir la femme.

L’eau du bain était brûlante. C’est ainsi que l’aimait la reine. De ses doigts fins elle jouait avec une éponge qu’elle s’amusait à gorger d’eau pour mieux la laisser couler le long de sa gorge. Ses pensées étaient toutes tournées vers son hôte. Il y avait bien des années qu’ils s’étaient vu la dernière fois. Aux noces du jeune Aelig et de la belle Loezia qu’il avait en personne conduite à l’autel.

Modanez se souvenait son sourire, ses belles manières, l’animation qu’il insufflait à ses propos lors du banquet. Son visage avait joliment rosi et elle se surprit à rire doucement telle une jeune fille en fleurs.

Elle n’écoutait plus que son cœur, reléguant la raison aux frontières espagnoles. Il lui tardait alors de retrouver celui pour lequel son cœur battait à présent.

 

Elle se fit vêtir d’une légère cotte de lin. Sa chevelure avait été nouée et recouverte d’une coiffe simple surmontée d’une couronne. La Reine était prête a rejoindre sa suite.

Elle dicta à son scribe une lettre à l’attention de son époux et de ses fils.

Elle accorda ensuite de brefs entretiens avant d’inviter les personnalités de rang à prendre avec une collation. La journée était loin d’être finie. C’est un peu rêveuse cependant qu’elle se prêta à son devoir.

 

Au coucher, elle fit sa prière accompagnée de ses suivantes. Une fois seule, elle s'accorda un doux vagabondage avant de s'endormir.   

 

 

 


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