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[Stramgrame]

 

A l'attention du Comtesse d'Angoulême

 

Bonjour Comtesse. Ce message pour vous rassurer sur les intentions Espagnoles. Votre voisin La Roche est allé en terres d'Espagne pour commettre une folle campagne de pillage. Comme cette famille est habituée des faits et pour la paix de tous, nous ensembles Ducs d'Espagne et Roi du Portugal avons pris le partie de confisquer les seigneuries de La Roche.

pour le moment, nous profiterons doux climat de France et vous gagnez de paisibles voisins.

Pour ma part, moi Duc de Leon n'ai aucune idée de conquête. Mon domaine est bien assez vaste à gérer.

Je vous propose donc de vivre en franc et pacifique voisinage.

Je suis prêt à apporter aide et soutien en cas de besoin.

 

Bien à vous 

 

Kado de Salorino, Duchesse de León

 

Dame Stramgrame, toujours jeune et fraîche malgré le siècle passé depuis la première guerre, venait de recevoir ce courrier. Elle avait été là la première fois, aux côtés du susnommé La Roche ; et si elle avait manqué le début des hostilités la seconde fois, c'est uniquement à cause du Concours Du Plus Gros Navet de Gâtine, que sa Maison se devait d'organiser. Enfin bref, elle avait été en retard, à peine arrivée c'était déjà fini. Et elle n'en finissait pas de ronchonner.

 

Elle fit venir son homme de paille du moment, en l'occurrence une dame prénommée Reunana, aussi blonde que la première était rousse. 

 

- Ecrivez.

 

 

De nous, Reunana de Parthenay, 

Comtesse d'Angoulême,

Vicomtesse de Vauclair,

Dame de Civray, de Thouars, de Niort, de Parthenay, de Vauclair, de Sancerre et d'Avallon

Vassale de la Maison La Roche,

Fervente défenseuse du Poitou,

 

A vous, Kado de Salorino,

Duc de León,

Comte de Badajoz,

Vicomte de Salorino,

Seigneur légitime de Montargil, de Coruche, de Mérida, de Cañaveral, de Bejar, de Membrio, de Brozas, d'Alcántara, de Truxillo, de Salorino et de Salamanque,

Régent illégitime de Lusignan et de Poitiers,

 

Non merci !

 

- Et recopiez ce qui suit en une quinzaine d'exemplaires. Vous en joindrez une copie pour l'espagnol.

 

 

Peuple de France debout !

L'ennemi nous attaque, l'ennemi nous ampute de nos terres, l'ennemi piétine l'un de nos amis les plus chers.

Aux armes !

Oui, mais, à qui la faute me demanderez-vous ?

La faute est à La Roche ? Oh non, la faute est à l'ennui, ce fléau qui ronge les meilleurs d'entre nous. Ce mal qui nous atteint tous, qui nous rend fou et qui nous donne envie de nous cogner la tête contre un mur.

Le mur ici - pas de chance - c'est l'Espagne. Encore.

La Roche est la victime dans cette histoire ! Et qui ose s'en prendre ainsi à un malade, qui souffre avec tant de bravoure, et s'acharner contre lui avec tant de violence ?

Mais oui, les Espagnols !

Alors prenez les armes, Peuple de France, venez au Poitou et dressez-vous face à l'Etranger !

 

Maison de Parthenay.

 

 

 

Moui, ça devrait être assez convaincant, si on n'y regarde pas de trop près.

 

[misterbop]

Ce qui se dit en terres Espagnoles : les seigneurs de France, d'Espagne, de Navarre et du Portugal subissaient depuis des années les affres de cette guerre "d'occupation". Il n'était point question de conquête mais de désœuvrement. Pour que cesse les excursions Hispaniques des maisons de La Roche et  Le Mans, il fallait frapper à leurs portes pour signifier un mécontentement grandissant vis à vis d'un voisin perturbateur.

D'où croyaient t'ils ces énergumènes que l'on pouvait venir perturber ainsi les cultivateurs d'Espagne dans leur somnolente contemplation des champs et des ruminants Ibériques.

 

Les hommes d'armes du Duché de León troquèrent avec réticence leurs fourches pour des piques, les seigneurs enlevèrent les œillèrent des destriers, posèrent les tabliers et revêtirent leurs armures.

 

On pouvait spéculer sur les intentions des Ducs Portugais et Espagnoles, eux même oubliaient les raisons de ce conflit pour s’enivrer de chevauchées et du fracas des armes. Mais point trop n'en faut ....!

La Roche et Le Mans les avaient invité à une grande joute, les Ducs répondaient présent ! La Lice est dressée sur les terres de La Roche !

 

L'adversaire était rude, tant et si bien que les seigneurs d'Espagne avaient rebaptisé chaque grande pierre de Navarre du nom de la maison Française. On retrouvait des "La Roche" partout dans les vallées plaines Hispanique. N'est-ce pas là honorer son adversaire ?

[misterbop]

La reine de France avait envoyé une estafette porteuse de sombre menaces à l'encontre des Espagnols. Parceque La Roche est menacé, l'engagement du Royaume de France est modifié. Afin de clarifier certain points et de son propre chef, le Duc de Leon fit parvenir une invitation à la raison :

 

Votre Majesté, sauf votre respect et sans vouloir vous contredire, deux faits amènent à raisonner avant que de raison perdre toute maitrise.

D'une part, ce sont bien le Seigneur de La Roche et celui de Le Mans qui ont mis à feu et à sang toute la Navarre. Folie ou calcul ? Peut-être s'attendaient ils à ce que la diplomatie fasse son oeuvre ? Une chose est sûre, ils ont purement et simplement spolié le seigneur de Navarre de ses terres. Ils se sont engager vers une déroute lorsqu'ils ont déclaré la guerre à Barcelone à Lisbonne. Non content de s'en prendre à une terre, ils ont provoqué deux royaumes souverains.Teinté le roi du Portugal de belliqueux est abusé dans la mesure où il a simplement défendu sa souveraineté et ses vassaux.
D'autre part et principalement, les seigneurs La Roche et Le Mans pourraient mettre fin à la guerre qu'ils ont lancé en signant la paix. Pourquoi ne le font-ils pas ? Ils retrouveraient defacto leurs seigneuries prises (dont je me suis permis de nourrir bêtes et hommes par pur charité)
Puisque ce n'est pas leur leur souhait, alors, il n'y a pas de cause à défendre.
Nos troupes prennent garde à ménager les plates bandes des seigneuries et personne ne s'en est plaint !

Pour finir, je peux comprendre que l'intégrité de votre royaume et votre prestige soit momentanément malmené. Pour résoudre ce point, nous pourrions envisager des accords qui tisseraient des liens durables entre nos maisons. Je reste Espagnol, allié du Portugal, d'Al Andalus et de leurs alliés. Mais je peux me mettre au service de votre couronne et prêter allégeance. L'Espagnol est Loyal et point idiot, mais surtout fiable !

Il me parait très inutile que cette joute entre seigneurs dérive en conflit ouvert entre nos royaumes.
Car je connais bien les volontés sournoises de chaque seigneur de vouloir livrer bataille et gagner gloire et or. En lançant vos foudres sur la soldatesque Espagnole, vous créerez inévitablement un Casus Belli qui réveillera les alliances de France, d'Espagne, de Navarre, du Portugal et par delà les vastes plaines et les mers.  

En Monarque prestigieuse et honorable Reine de France, vous saurez certainement agir avec raison et ordonner avec discernement !

Bien à vous et aux seigneurs de France.

[misterbop]

Le Duc de Leon n'avait aucunes nouvelles des estafettes qu'il avait envoyé à la rencontre des Bourguignons et autres Francs. Le manque de manières à la guerre légitimait, à ses yeux, de mener les choses de manière implacables.

Le Français refusait le combat, mais acceptait l'abattage. Les troupes de Barcelone souhaitaient en découdre mais isolées en terres étrangères, elles ne purent que se précipiter dans un combat à l'issue inéluctable.  

Par deux fois les Français ont piétiné les préceptes de la chevalerie. Tantôt jouant sur les traités, une autre fois en refusant le combat, toujours en revêtant l'habit de victime.

Et bien soit ! Mon père, son père avant et le père de son père ont transmis une règle familiale : traite les gens à la manière dont ils te traitent.

[misterbop]

Il parait que les paroles paysannes sont souvent bonnes à écouter.

Aujourd'hui, alors que je veillais au grain, en faisant intendances des moissons, un vieux paysans d'Alcantara m'a dit au sujet de la guerre en terres Françaises :

huuumm, ces Ducs Français n'ont que ce qu'ils méritent ! N'ont ils pas appris que qui sème le vent, récolte la tempête ?

Sur ce constat, nous poursuivîmes chacun notre labeur.