Tegoneg de Calabre faisait les cent pas dans la grande salle de son château de Squillace. Il n'avait plus de nouvelles d'un vassal à qui il aurait voulu confier le Duché de Salernes. Il avait offert au futur Duc de Sicile, la possibilité de scinder sa grande famille, pour prendre en charge la seigneurie de Foggia et à termes le Comté de Bénévent. Il n'avait pas eu encore l'occasion de rencontrer le chef de cette nouvelle noblesse. Il fallait les convoquer de toute façon pour recevoir leurs hommages.
Tout avait changé dans la vie des Calabre en quelques années. De gardiens du Duché de Calabre, ils avaient pris la tête du Royaume des Deux-Siciles. Un très grand prestige, mais beaucoup de responsabilités. La tâche d'un monarque ; avait-il appris ; se révélait être très chronophage.. Il regarda son épouse courir dans tout le château à la recherche de tel ou tel serviteur... Quelle femme ! Un sourire apparu au coin de ses lèvres.
Une rencontre au sommet avait eu lieu entre les Rois de France et de Germanie, et le jeune roi avait du témoigner sur son honneur du bon déroulement des négociations et des discussions. Fort heureusement une trêve d'une durée initiale de sept années avait été conclue, dans les cris et les maux de tête.
Et puis à ça s'ajoutait son devoir de Duc de Calabre, la présence de ses armées en Hongrie-Croatie pour terminer cette interminable guerre qui durait depuis plus de soixante années commencée par son père. Ainsi, grâce à Dieu la victoire était au rendez-vous. Pour être tout à fait honnête avec lui-même le jeune roi n'avait pas mis un pied sur le champs de bataille. La victoire était survenue lors du règne de son père.
Il regarda son intendant en chef et lui fît signe d'approcher. Celui-ci s’exécuta.
- "Qu'on arrange au plus vite l'organisation de la cérémonie des hommages des vassaux à leur Roi"
L'intendant, tel un serpent venimeux se faufila si vite hors de sa vue que ça frisait la sorcellerie. Tegoneg n'avait pas confiance en ces gens là. Certes il été né et avait grandi avec eux. Mais pour lui ils n'étaient pas suffisamment compétents pour la gestion d'un royaume. Celle d'un Duché éventuellement... Il devait constamment penser à tout. C'était infernal. Il se signa et alla s'affaler sur son trône. Attendant qu'on vienne le déranger comme toutes les minutes depuis que sa vie de roi avait commencé.