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[ciryon]

Valladollid le 4 décembre de l'an de grâce 1180

Rio de tenait dans la salle du trône pour accueillir les doléances du peuple quand un homme vêtu de noir accompagné de deux gardes rentra dans la pièce, il s’agissait de Jorge , le célèbre agent de renseignement de la maison.

« Monsieur le Vicomte, je suis navré de vous importuner mais nous avons des nouvelles importantes de France »

Rio se leva de son siège, le jeune homme tout vêtu de noir aussi, encore endeuillé de la mort de sa bien aimé mère Guidasse et de son acariâtre tante Brendana qui malgré tout lui manquait aussi.

« mes chers sujets, je vous prie de bien vouloir nous laisser, je reprendrais les doléances plus tard, les affaires de l'Espagne m'appellent »

Le petit peuple et les quelques bourgeois attendent quittèrent la pièce non sans grommeler un peu. Rio n'y prêta même pas attention.

« gardes, laissez-nous seuls ! »

Les gardes se retirèrent et Jorge prie place,

« Vicomte, nous avons reçu cette missive du Duc de Normandie vient de recevoir une déflation de guerre de la part du Duc du Poutou et de ses alliés le Vicomte d’Angoulême, le Comte d’Angoulême, la Comtesse de Poitiers, tenez, voici le message du Duc »

Il tendit un long rouleau de parchemin et Rio le lu avec attention, ses sourcils et ses poings se serrant de plus.

« Morbleu ! Ces Français ne sont déjà pas assez contents de se faire la guerre entre eux et de ne point avoir de Roy et maintenant ils attaquent sur les terre de la Sainte Espagne notre invité Normand ? Tout ceci n'est qu'une excuse ! Qu'un vil prétexte ! Ce que veut le Duc du Poitou, ce n'est pas la tête du Duc de Normandie, il l'aurait attaqué plus facilement sur le territoire de France, non il veut les terres et les femmes d'Espagne, j'avais entendu bien des choses sur ce Duc mais là, il dépasse les limites ! S'il veut du sang espagnol, il va en avoir, nous allons alerter tous nos alliés et il ne franchira pas un mètre en Espagne sans verser le sang de ses propres hommes. Personne ne rentre en Espagne sans y être invité ! Jorge faite envoyer des messagers à tous les ducs, comtes, vicomte et seigneurs  d'Espagne, nous partons en guerre ! »
- Bien Vicomte, je l'y attelle immédiatement

L'homme sorti prestement tout en laissant divers documents, cartes, disposition des provisions.

Rio contempla tout cela avec colère. La morte de sa mère, la mort de sa tante et maintenant la guerre... depuis des années sa famille parlait d'une possibilité de guerre avec le Royaume de France mais jamais il n'aurais imaginé que cela viendrait du Duché du Poitou...

Hélas, quelques jours plus tard, le 9 décembre 1180, il reçut à son tour une déclaration de guerre concernant son propre titre de Vicomte de Valladolid...sa famille l'avait si durement acquis, il était hors de question que cela se passe ainsi.

Il contempla la déclaration de guerre du Duc de Poitou, s'approcha de la cheminée et la brûla tout en  parlant au fidèle Jorge :

« cette fois, c'est personnel ! Renvoyez donc la tête de l'émissaire du Poitou avec ce simple message « Valladolid sera ta tombe Duc ».


 

[Stramgrame]

"- Dame, la situation est gravissime ! Vos mineurs sont ensevelis dans la carrière !!

- Quoi ?!? On nous attaque ?! Qui donc ? Le Nord, le Sud ou le Très-Haut ? Sonnez l'alarme !!

 

...

 

- Alors rien.

- Non rien, ma Dame. Pas même un sanglier. 

- Mais alors ?

- Alors ils cassent des cailloux toute la journée et les charrient à l'entrée de la carrière, faute de place ailleurs. Ça a fini par boucher l'entrée.

- Mmm vous avez raison Gradlon, la situation est gravissime."

 

Et c'est ainsi que Dame Stramgrame se dit qu'il était temps pour elle de prendre des vacances, et d'offrir à ses sujets la gloire du combat pour les uns, une honorable pension de veuve de guerre pour les autres. La situation du Poitou n'était pas fameuse, enserré entre un Nord et un Sud qui se regardent en chiens de faïence depuis des décennies. Quitte à attendre qu'ils se sautent à la gorge ou se serrent dans les bras, autant attendre au chaud. En Espagne par exemple, il parait que les indigènes étaient sympa et avaient le sang chaud.

[Argawaen]

Seigneurie d'Albarazin, Chef de famille, Gurvan

 

Le vieil homme, 71 ans déjà, était bien plus tourmenté par ce qu'il y avait après la mort que les problèmes divers du Royaume. Il avait des fils prêts à gérer tout cela à sa place, lui souhaitant simplement se laisser aller. Cependant dans la vie l'on ne fait pas toujours ce que l'on veut. Le vieux Gurvan vit arriver un messager, inquiet et épuisé.

 

Qu'on lui apporte du vin et de quoi se restaurer !

 

Prenant le message et le parcourant le vieux chef de famille se leva d'un bond, se tenait malgré le tout le dos après ce geste brusque et pointa son héritier du doigt.

 

Fils, fait prévenir Adamuz et Fortaleza, que nos cavaliers se préparent, que nos fantassins affûtent leurs lames, c'est la guerre !

 

Regardant l'héritier partir prestement le chef de famille fit mobiliser ses troupes à Albarazin. Personne ne peut souiller le sol Espagnol sans en subir les conséquences.

[Pather]

Maison de la Roche, Duc Du Poitou

 

« Nuz, mon fils »

 

L’homme était toujours à bout de souffle depuis quelques temps et il parlait difficilement, mais aujourd’hui, c’était un « bon jour »… enfin, un jour moins souffrant qu’à l’habitude.

 

« Nuz, mon fils, ne fait pas comme moi, ne reste pas sagement derrière tes murailles… Fais quelque chose de ta vie! »

 

L’homme, si calme et posé lorsqu’il était en santé ne l’était plus maintenant.  Son regard était insistant et Nuz le fixa, conscient que les paroles échangées étaient graves et lourdes  pour les deux hommes.

 

« Mais père?  Vous avez toujours soutenu que la terre.. et le bien-être de vos petites gens était plus important que tout! »

 

« Oui, oui, j’ai dit ça et je l’ai redit des milliers de fois, mais j’avais tort de rester fermer sur moi, en s’occupant de nos petites affaires, loin des dangers! »

 

L’homme était furieux, et il se redressa un peu plus dans son lit.

 

« Tu ne vois pas Nuz?  Tu ne vois pas le regard des gens qui t’entourent???  Ils se dégoûtent!  Ils n’ont aucun but dans la vie plus grand que leur prochaine récolte ou la quantité de lait que leur fournit leurs troupeaux »

 

« Des vies misérables!  Des vies perdues! »

 

« Ne fais pas comme moi, fais quelque chose pour eux!  Sauve-les de leurs minables existences! »

[Stramgrame]

Quelque part dans l'océan, an 1180

 

- Ma Dame ? La Normandie ne semble pas très accueillant.

- Ça tombe bien, mon cher Gradlon, nous allons en Espagne.

- Mais c'est le seigneur de Normandie qui détient le port espagnol...

- Ah le petit veinard !

 

- Il faut déclarer la guerre ma Dame.

- Et bien faites mon petit Gradlon, faites.

- mais il faut une bonne raison pour le faire !

- Y a t il jamais eu de bonnes raisons pour ça ?

- Et bien... oui ma Dame. il y a les grands classiques qui ont fait leurs preuves.

- La guerre de religion ?

- Oui par exemple, c'est un incontournable. Ou l'honneur de la famille, qui marche aussi très bien.

- Mais mon cher Gradlon, les espagnols vénèrent le même Dieu que nous, et à ma connaissance, ils n'ont violé aucune de nos filles.

- La lutte de l'opprimé contre l'oppresseur peut-être ? c'est aussi très populaire.

- Pareil, ils ne nous ont jamais réclamé la moindre taxe ou confisqué nos récoltes ! Non non, il faut trouver autre chose... La guerre de courtoisie ! Oh oui c'est très chouette ça !

- Mais ma Dame, ça n'existe pas !

- Alors inventez-la mon petit Gradlon, inventez la. Et prévoyez un peu de savon pour laver la bouche de certain de nos alliés, au cas où.

 

 

Même lieu, au retour

 

- Ah ma Dame, quelle aventure !

- Oui mon cher Gradlon, ces vacances m'ont fait un bien fou !! Je me sens plus légère !

- Plus légère ?! Pensez donc, plus de deux milliers de bonhommes qui tiennent tous ensemble dans une urne, c'est sûrement plus léger.

- Ne vous faites pas de mouron, nous allons être accueillis en France en héros. Depuis le temps que nos compatriotes cherchent un roi, on en ramène un dans notre sillage.

- Si on arrive un jour, ma Dame... Je vous rappelle que nous n'avons plus personne pour ramer.

[Pather]

A l'Église, à la roche sur Yon, de retour d'Espagne

 

Nuz, seul, cherche le réconfort à l'Église

 

"Père, vous qui êtes la-haut, vous n'avez pas honte pour votre fils?  Vous n'avez pas vu comment votre fils est un incapable?

...Si au moins, nous avions eu un petit succès, rien qu'un petit petit succès, c’était trop demandé?..

Nous savions tout les deux que le caillou attaquait la montagne, mais, malheureusement pour nous, nous n'avons même pas réussi à inquiéter la montagne...  Elle s'est réveillée maintenant...

 

..Malheur sur nous."

 

Tout à sa déprime, sa déception et a son apitoiement sur lui-même, il ne se détourna pas lorsque la porte s'ouvrit.

 

"Mon Roi!  Les Espagnols arrivent!  Leurs Bateaux sont en vue!"

 

Nuz se releva prestement:

 

"Bien!!!!  Que les soldats se préparent!  Qu'on apporte mon armure!  Sonnez les cloches de L’Église!"

 

S'il y avait du dépit, elle avait complétement disparue et avait été remplacé par la volonté.

 

"Allons montrer comment le Poitou se défend et meurt pour sa liberté"

[Pather]

Votre altesse royale, Roi Des Espagnols

Très bien, je veux bien reconnaitre la puissance de vos armées et celle de vos alliés.  C'était beau de voir que tout ces soldats qui ont débarqué sur nos côtes, avec leurs belles armures qui scintillaient au soleil.  J'ai pu admirer la coordination de vos soldats et de vos généraux:  elle est belle et grande votre armée d'alliance!

Malheureusement, avec la victoire, vos soldats ont aussi dansé sur les restes de mes gens, un spectacle beaucoup moins grandiose et qui, je pense, couvrirai de honte tout roi du monde connu.  Pour mes soldats, qui se sont défendu fièrement et qui méritait un meilleur chef que moi, je vous prie de me croire qu'il méritait un bien meilleur sort que les moqueries de vos gens.

Franchement, pour ma part, si vous êtes en accord avec ses agissements, je vous conjure de venir prendre ma vie et toutes mes terres pour que je n'ai plus jamais à voir cela.  Je sais que vous en êtes capable avec vos puissantes armées

Vous êtes puissant, certes, ce n'est pas a douter.  Mais je ne signerai jamais un traité pour me faire frère d'arme de gens si peu respectueux.  Et puis, comment peux-t-on retirer de la gloire quand 3 pays envahi un seul Duché?

Je vous attends, l'épée à la main, venez prendre mes villes une à une.  Au moins, moi, dans la défaite, je me monterai fier pendant que vos soldats, sans doute, viendront pisser sur ma dépouille.

Pather, Duc du Poitou