[RP] Les Côtes d'Albion

Quelque part au Sud de la Tamise, à mi-chemin de Londres et Canterbury, Octobre de l'An 1124, Deuxième Guerre de Flandre ...

Les artésiens attendaient depuis plusieurs jours d'affronter les armées du Duc de Wessex, installée sur l'autre rive. Le Comte de Coucy, fort de la victoire à Calais, avait pris l'initiative de traverser la Manche et de remonter en direction du Nord, vers Londres, dont les défenses pouvaient être aisément prises ... Et c'est au gué de Canterbury que les gens d'armes du Vicomte de Laon et les siens étaient tombés sur les anglais. Ces derniers s'étaient débinés face au nombre et les français avaient suivi l'armée ennemie en longeant le fleuve par le Sud, afin de couper la retraite en direction de l'Ouest ...

- Le Duc de Wessex ne pourra point faire face à la fois à nos armées et à celles d'Est-Anglie ... Il sera obligé de négocier avec l'un ou l'autre de ses ennemis.

Ce faisant Gwion de Noyon verse le contenu du pichet de vin dans la coupe de son allié, Kadoc de Laon : l'Hypocras, en provenance de Bourgogne, est doux et le goût de girofle est légèrement plus prononcé que celui de cannelle ...

- Je reste intrigué par ce Duc d'Est-Anglie malgré tout. Mes agents m'ont apporté de chez lui de bonnes nouvelles, mais il n'a toujours pas ouvert les hostilités dans les actes.

Debout derrière le Vicomte, son beau-frère, Gestin de Laon, achève d’observer les cartes et relève la tête ...

- Il voudrait profiter que nous écrasions ses ennemis à sa place et en tirer toute la gloire qu'il ne s'y serait pas pris autrement. Néanmoins, le fait que Wessex nous fasse courir autant me préoccupe.

Tual de Noyon, parent des deux seigneurs, se rehausse à son tour. Il est à la fois le cousin du Comte de Coucy et le gendre de Kadoc de Laon, ainsi que l’un des capitaines les plus écoutés du Seigneur de Noyon.

- Nous avons coupé la retraite à ses armées et ils ne peuvent espérer rejoindre leurs forces plus à l’Ouest ... Ce n’est qu’une question de temps avant que les flamands ne nous rejoignent et que le piège ne se referme sur notre ennemi.

Il pose alors son doigt sur la carte et indique un lieu au Nord de leurs positions ...

- Les angles ne pourront qu’arriver sur les arrières des saxons, et leur route sera barrée par le fleuve à l’instar de celle de notre ennemi, qu’ils prennent les armes contre eux ou contre nous.

Le Seigneur de Laon pose alors son verre de vin sur la table et regarde l’horizon, avant de reprendre la parole.

- Nos hommes sont en bonne santé et bien nourris malgré un long voyage. Je ne vois pas ce qui pourrait tourner en notre défaveur, et Wessex est à notre Mercie.

Gwion de Noyon regarde son vassal et ami : ses propos sont francs et vrais ... Mais le Comte de Coucy se veut davantage prudent, pour une expédition déjà bien audacieuse.

- Il serait préférable d'attendre. Près de 300 flamands de Boulogne et d'Arras arrivent pour nous prêter main forte, et il serait mieux avisé d'observer les agissements du Duc d'Ely avant de nous élancer dans la mêlée.

Kadoc de Laon se tourne à nouveau vers son allié, pour lui répondre.

- Comme vous le souhaitez. J'ai remis le commandement de mes hommes entre vos mains et ne suis là que pour vous seconder mon très cher Comte.

Les pans de la tente s’écartèrent laissant apparaître un homme au visage fin et pileux, vêtu de simple vêtements bruns usés par le temps, qui s’agenouilla aussitôt ...

- Pardonnez-moi messires ... Ser Godfroy m’envoie vous avertir que les troupes du Vicomte de Salisbury et du Duc de Wessex ont franchi la Tamise et marchent à votre rencontre avec plusieurs centaines d'hommes.

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HRP : Merci à Laon (Rowenda) pour sa participation active et excusez-nous pour le retard ... Ce récit prend place lors de la guerre ayant opposé les Duchés de Wessex au de Flandre et à ses alliés de 1122 à 1125, et plus précisément après le discours du Duc d'Est-Anglie : j'espère qu'il vous plaira.

À suivre ...