12 ans de guerre… 12 que les armées du roy de France avait ouvert les hostilités et entamé l’annexion du royaume de Bourgogne…
Le Roy Embrun avait alors voulu rendre les armes, s’exiler loin de ce sombre monde pourri de turpitudes et de bas gestes, se sentant bien isolé et seul dans ce royaume que la reyne andalouse avait quitté depuis quelques années déjà.
Embrun, dit « la Brise », de par l’élégance de ses paroles qui étaient comme un souffle du printemps, faisait là une proie facile pour les françois.
C’était sans compter sur le retour de l’ancienne reyne, Vinvella de Huelva, à qui la guerre redonnait des envies de vivre et pour qui l’honneur d’aider son vieil ami prévalait à son propre bonheur. Elle harangua ses troupes et invita ses amis les plus chers...
L’échiquier hispano-françois s’était vite agrandi , avec cependant les rapides défections de Ravenne, Roy d’Italie et pourtant vassal d’Embrun, et de Nice, qui se régalait d’un air goguenard des pertes d’Embrun… De plus, une étrange maladie avait vite terrassé le futur roy d’Espagne, le duc d’Aragon Adar surnommé le Prestigieux , de par ses nombreuses victoires en terres françoises et germaniques. L’Alliance ne pouvait donc pas compter sur ses vaillantes troupes fortement équipées.
Du coup, les forces en opposition étaient plus ou moins équilibrées …
Pour les françois : la Famille Boulogne, représentant le roy de France, le duc d’Aquitaine, la famille de Tours pour le duché d’Auvergne, le duc de Champagne, la famille Beauvais pour le duché d’Artois, la famille Civray pour le comté d’Angoulême…
Pour l’Alliance : le roy de Bourgogne, le roy de Portugal, le roy d’Al Andalus, la duchesse de Fuentenovilla, le duc d’Aragon, futur roy d’Espagne, Soria le duc d’Adradas, le duc de Lugo, et Vinvella de Huelva duchesse de Galles …
Cependant, la guerre se déroulant côté bourguignon où Embrun avaient fort peu de régiments, ou bien en terre aquitaine, où le manque de vision et de connaissance des reliefs défavorisaient fortement les forces hispaniques, tout était là pour conforter les françois dans leur vile entreprise.
Le roy de France, nommé « le pâteux bolonais » par la blonde Vinvella, eut vite fait de préparer en douce une « paix blanche » avec les seigneurs de Ravenne et de Saragosse, paix nullement acceptée par les autres seigneurs hispaniques, vu qu’elle demandait le retour des terres françoises prises par Ravenne, et ce sans contrepartie ni dédommagement pour les destructions occasionnées sur les terres bourguignonnes et sur les armées de Fuentenovilla, de Huelva et d’Embrun… Cela ne se pouvait… Une somme d’un million de livres ou d’une terre frontalière fut demandée pour la dame de Castille et le roy bourguignon, demande aussitôt rejetée et moquée par le roy de France, seigneur de Boulogne, qui se gaussait de voir Ravenne et Saragosse ordonner à leurs armées de faire demi-tour.
C’ était ne pas tenir compte de la vigueur et de la volonté des autres seigneurs à ne pas se laisser marcher sur les platebandes ! Les hispaniques demandèrent réparation , n’obtinrent que moqueries et décidèrent, malgré le peu de troupes en France, de continuer le combat…
Une « petite » guerre débuta alors, une terre de gagnée, une autre de perdue ailleurs, tout en terre d’Aquitaine…
Jusqu’à la première grande Bataille, la Victoria de Morlaas, en décembre 1528, où les troupes avides de Tours et Civray subirent de lourdes pertes… Les combats durèrent deux jours pleins, les renforts alliés venant de Tarbes s’ajoutant aux fougueux régiments portugais qui défendaient les remparts de Morlaas… Boulogne n’arrivant pas pour aider les attaquants, les amrées de Civray furent détruites et le reste des tourangeaux prirent la fuite, sous les vivas des soldats de l’Alliance.
Cette victoire redonna un nouvel espoir et ne belle vitalité aux troupes hispaniques qui du coup reprirent la ville de Dax… Troisième ville conquise avec Morlaas et Tarbes… Mais la route était longue encore jusqu’au royaume de Bourgogne, au grand désespoir de la fringante Vinvella de Huelva…
La « petite » guerre continua donc, avec des missions de surveillance et de destruction de champs, afin d’affamer les armées ennemies .
Le duc de Soria subit aussi des pertes dans sa poursuite effrénée des armées de Tours… Si Tours y perdit une belle armée qui bivouaquait près de Mont de Marsan, une embuscade des troupes bolonaises eut raison des troupes affaiblies de Soria… courte victoire…