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[RP] Au Royaume des Chimères

Bourgogne Champagne Auvergne

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#1 Serance

Serance

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Posted 15 October 2014 - 11:36 AM

Reims assiège Chalons en Champagne

 

An 1120, le bellicisme de la famille de Reims a raison de l’indifférence générale. S’invitant par la force à Joigny, Chatillon et Chalons. Les principaux frontaliers d’Artois et de Bourgogne échangent des missives. L’avenir de la France ? Un pot-pourri où l’on y mêle seigneurs de tous horizons en prônant le vivre ensemble. Un vassal de la famille de Saint Quentin est malmené et c’est la coalition suzeraine assurée.

 

Reims prend Joigny

 

Mars 1122, Joigny est tombée, Chalons sous le poids d’un siège. Chatillon se tâte… A Dijon c’est la mobilisation générale, au-delà des volontaires, c’est plusieurs compagnies de fantassins qui se mettent en branle. Après les épées, les plumes s’aiguisent aussi et des laissés passer sont échangés avec les seigneuries d’Artois.

Dijon assiège Chatillon

 

Octobre 1123, l’armée est prête, Reims aussi. Il lui faut entrer dans Chatillon avant que les partisans de Reims n’offrent les clés de la ville. Lug de Dijon, frère cadet des Dijon, prend la tête de la troupe. Avec lui deux cents, quatre échelles. D’un tempérament téméraire, l’homme avait refusé d’emporter des engins de sièges plus vindicatifs, prétextant s’être entouré de deux cents lions. Et ils y ont cru ! L’infanterie Dijonnaise devança les Reimois et alors qu’ils campaient aux frontières de Chatillon, Lug de Dijon lui, s’enfonçait promptement dans la Champagne pour camper aux abords de Chatillon. Son armée mouchetait l’horizon d’un vermillon pur. Mais la langue de l’ennemifut suffisamment râpeuse pour avoir accroché la noblesse Chatillonnaise et les portes restèrent closes malgré les démonstrations de force.

 

Dijon prend Chatillon

 

Novembre 1123, ce n’est plus le chant des cuistots qui réveillent les hommes mais le cor abrupt de l’état-major. Lug avait monté son alezan blanc et tout laisser à croire que le temps des rapports était passé. Les plus impétueux trainaient déjà les échelles hors du campement et tentait d’haranguer leurs compagnies respectives. Lug avait le choix, placer sa piétaille en première ligne pour essuyer les coups au risque que le moral des vétérans s’amenuise ou bien miser sur le moral de ces derniers pour emporter dans leur élan la milice. « Provoquez une abeille et elle foncera sur vous avec la fureur d’un dragon. » L’épée du noble Dijonnais fendit l’air et l’avant-garde se détacha de l‘armée avec des échelles en bout de bras. Les souffles haletant des hommes au trot lâchaient une fine vapeur buccale dans l’air matinal sous le poids des échelles. Alors que la force principale elle, suivait à pas cadencés, s’économisant avec insolence.

 

Quelques flèches fusèrent, rayant la brume avec la précision d’une patte d’éléphants. Les beuglements des quelques badauds atteints ne parvenaient à couvrir les chants de la troupe qui gonflaient les muscles et les cœurs. Progressant avec vélocité, les poutres des fortifications de la ville ne tardèrent pas à apparaitre. Les échelles en place, les hommes devaient essuyer le jet de pierres avoisinant la taille d’un tronc humain adulte, certains tombèrent au sol après le bruit sourd d’un crâne qui se fend, maculant de rouge une tunique qui n’en manquait pourtant pas. Mais au-delà des pertes subies avant de pénétrer la ville, la force était Dijonnaise. En combat singulier, la milice pro-Reimoise levée pour tenir la ville avant que Reims n’y entre était démantibulée. Une faux siffla la tête d’un Dijonnais alors qu’il enjambait un créneau. A l’autre bout de la palissade, un défenseur abattait sa hache en direction de son oppresseur. Manquant sa cible, des bras agrippèrent son arme et ses avants bras pour le tirer dans le vide. Sa dépouille s’échoua sur une barricade aux pieds des palissades. Après des rapides échanges de coups entre les défenseurs et Dijon, la pression sur les chemins de ronde devint insoutenable pour Chatillon. Les pierres qui étaient juchées sur les chemins de ronde étaient maintenant jetées sur les défenseurs à l’intérieur des murs, pressant leur retraite vers le cœur de la cité.

 

Cinquante fantassins avaient déjà franchi les palissades et formaient un schiltron devant la porte le temps que plusieurs d’entre eux l’ouvrent. Lorsque ce fut le cas, la garnison put ressentir l’effet d’une plaie qui s’ouvre et à défaut de sang, c’était les bannières et oriflammes rouges de Dijon qui rentraient en force. Les partisans de Reims jetèrent les pioches, faux et autres armes d’infortune, Chatillon était à nous.


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Roi de France - Serveur 850
Commandeur des Diables Rouges

 


#2 Serance

Serance

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Posted 21 October 2014 - 05:30 PM

Dijon déclare la guerre à Reims

 

 

Décembre 1123, Chatillon bat désormais pavillons Dijonnais mais la résolution de Reims semble persévérer. Ce sont cent cinquante hommes qui nous regardent en chiens de faïence. Les hommes ont bon moral et les murs de la ville rendent leur moral de pierre et d’acier.

 

Mais Lug de Dijon ne leur ferait pas l’affront de les attendre. Tentant de gagner du temps, il met en branle ses compagnies et les pousse sur les routes du sud vers Auxerre. Pensant à un repli stratégique, Reims maintient son bivouac et tente de planifier un siège sur Chatillon.

 

Dijon prend Joigny

 

Mais alors qu’il organisait son semblant d’armée, Lug lui, déboita de la route sud et remonta sur Joigny. Dépourvue de défenses humaines et matérielles conséquentes, la cité tomba le jour même. La ferveur du peuple n’étant plus pour Reims, la résistance fut quasi-inexistante. Ce qui permit au frère du Duc d’emboiter le pas de l’armée ennemie. Une vraie folie à laquelle pensent encore certains de ses officiers supérieurs, une bravoure assaisonnée de témérité selon ses hommes.

 

Janvier 1124, la neige entache les vastes plaines de Joigny. Malgré tout, les hommes progressent d’un pas décisif vers l’ennemi, comme pour si pour chacun ils espéraient sans cesse creuser la tombe d’un Rémois. A la mi-janvier, l’armée ennemie est en vue. A la manière dont les troupes ennemies s’agitent, je pense qu’elles espéraient voir en nous les renforts qu’elle n’attendait plus. Sans idée de manœuvre, deux cavaliers se détachent du reste de leurs corps d’armée. A la huppe que l’un d’eux porte au casque, il doit être capitaine. L’état-major fixe Lug qui ne voudra à aucun moment leur rendre le regard. Tirant sur ses rênes, il entame une chevauchée vers la délégation, suivi de sa garde rapprochée. Tous étaient alors conscients que s’ils s’approchaient trop, en plus d’être démasqués ils pourront quantifier avec plus d’aisance l’armée en approche. Le combat était inévitable.

 

Dijon affronte Reims dans les plaines Chatillonnaises

 

L’allure de la délégation Rémoise commença à ralentir vu le galop soutenu de ceux qui leur faisaient face. L’officier ennemi leva son bras pour saluer l’autorité, cherchant des yeux un frère d’armes qu’il eut pu reconnaitre. Et puis les armoiries Bourguignonnes lui apparurent nettement sur l’oriflamme de Lug qui claquait au vent. Son salut de courtoisie devint un geste désespéré d’appel au calme. Ses yeux se fermèrent avant l’impact, comme s’il se savait déjà mort. Une lance le décolla de selle et l’emmena dans les taillis fraichement saupoudrés de blanc. Son aide de camp voulut faire volteface mais sa monture fut piquée par une lance à la croupe et elle s’effondra, écrasant le malheureux de tout son poids.

 

En face, les premières lignes ennemies supplantées par leur général restaient abasourdie. Chatillon était tombée, désormais Joigny et l’ennemi Bourguignon se présentait à eux, en supériorité numérique. Eux qui s’apprêtaient à livrer un combat féroce sur les chemins de ronde de Chatillon passaient des assaillants aux assaillis. Leurs lignes commencèrent à s’étirer à mesure qu’ils se plaçaient en formation de combat. Cent cinquante hommes du peuple s’opposant dès la mi-janvier à trois cents bourguignons dont deux cents cinquante vétérans. Tout était du côté de Dijon. A la vue des uniformes mi déchirés et de tous les coloris possibles, Lug comprit qu’il affrontait des combattants d’un jour, des hommes d’infortune qu’on avait arraché à leurs terres pour dix sous et mis sur les routes de Champagne.

 

Il se devait de leur ménager une issue, premièrement parce qu’aucune personne travaillant la terre, nourrissant dignement sa famille ne méritait de mourir dans ce qui s’apparenterait à une boucherie organisée. Puis deuxièmement, ces hommes étaient loin de chez eux, déçus par les évènements, en position de faiblesse, leur laisser une échappatoire c’était divisé d’emblée par trois le nombre de Rémois qui se battrait avec acharnement. Alors le cor retentit, annonçant aux alliés et ennemis que le combat approchait. Fait exceptionnel, les meilleures troupes de l’armée étaient placées en première pour donner un sentiment de profondeur à qui la regarderait. Des fantassins équipés de boucliers en bois, acier, d’épées ainsi que des haches de guerre présentés en première ligne et qui donnait l’impression d’une armée vétérane au complet. Un contre trois ? Un contre cinq ? Les spéculations les plus folles parcouraient les rangées ennemies en proie au doute. Qu’importe l’issue, chacun savait que la suite de cet affrontement donnerait un tournant décisif à la guerre.

 

Le moral fut Dijonnais ce jour-là et les manœuvres commencèrent depuis leurs lignes. Le corps principal de l’armée Dijonnaise fut composé de deux cents fantassins, lourds et impénétrables. Et à mesure qu’ils progressaient, une cinquantaine de miliciens et autant de fantassins suivaient derrière à cadence réduite pour ne pas devancer les troupes de choc. Les deux régiments avaient pour mission de déborder la ligne de front ennemie, chose avantagée par leur sureffectif et la mobilité des miliciens qui disposent d’un équipement moindre.

 

L’armée de Reims ne bougeait pas, transpirant encore le doute et l’incompréhension. La ligne de front gondola et les derniers coups de clairon sonnés chez les Bourguignons entamèrent la débandade. Un officier avait été descellé de son cheval et égorgé au sol par cinq de ses hommes alors qu’une quarantaine d’autres filaient à travers champs pour joindre la cité Nord la plus proche.

 

Le point de rupture était atteint, il y avait ceux qui voulaient se battre, ceux qui ne voulaient pas. Les rangs bourguignons chargèrent sans idée de manœuvre, fondant sur eux avec la facilité d’une pierre dans l’eau. Les écus s’entrechoquèrent et la foule se teintait de rouge entre le surnombre des forces dijonnaises et les premières mutilations. Un fanion se dressa, et les détachements de la milice apparurent derrière une armée déjà en surnombre. Leurs équipements légers, fut mis à profit par leur vitesse. Ils fondirent sur les flancs de l’armée Rémoise, étirant la ligne de front de l’ennemi alors même qu’ils ne parvenaient déjà pas à l’occuper.

 

Les bannières bleues de Reims chutèrent une à une et avec elles, ses dernières ambitions en Champagne…


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