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[RP] Parce que des Salopards, il en faut aussi...


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#1 Leonessa

Leonessa

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Posted 25 September 2015 - 10:11 AM

[HRP] Me MP si vous souhaitez participer [HRP]

 

 

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- Si vous aviez mis plus de hardiesse à la tâche, vostre Grâce, peut-être aurai-je déjà enfanté...

 

A la réplique de son épouse, la réponse ne tarda guère. Du dos de sa main, Fragan l’envoya valser à l’autre bout de la pièce.

 

- Je ne t’autorise point, femme, à me parler sur ce ton ! Pas même à parler si je ne t’y es invitée.

 

Le Duc de Galles était furieux mais le regard que sa femme lui renvoya au travers de sa brune chevelure défaite, était tout aussi acéré que le fussent ses paroles.

 

Des années maintenant qu’ils étaient mariés et le peu de tendresse qu’ils avaient pu connaître dans les premiers jours de leur union avait disparu pour laisser place à une profonde haine.

 

Fragan savait qu’elle ne le craignait plus depuis longtemps. Ni lui, ni ses accès de colère ni plus ses coups bien qu’elle mesurait encore ses mots et lui demeurait fidèle, son regard frondeur et sa froideur lui révélaient suffisamment ses pensées. De même les rares fois où il visitait sa couche, sa femme n’était plus que forme soit inerte ou une complète furie, récalcitrante la plupart du temps à tout contact physique.

 

Relevé de son siège, les bras tendus et les deux mains en appuis sur son bureau, le Duc retenait son envie de déverser à nouveau sur la femme terrassée toute la frustration qu’il retenait en lui.

 

Il essuya l’écume qui perlait au coin de sa bouche avant de se rassoir et de se pencher sur les documents qui lui faisaient face.

 

- Retournez à vos appartements ma Dame et que je ne vous vois avant que je ne vous ai fait mandé.

 

Colasse se releva avec difficulté, rassemblant ses jupes et se détourna de son époux pour sortir de la pièce.

 

- La chaise…

 

Elle s’arrêta net, se retournant et revenant vers le bureau.

 

La Duchesse repris la chaise sur laquelle elle avait pris place quelques minutes plus tôt et qui s’était renversée avec elle et la remis en place d’un geste sec. Les pieds de bois répandirent un bruit sourd dans la pièce. Fragan ne releva pas la tête et continuait d’écrire, Colasse resta de longue secondes à le regarder, hésitant surement à lui rendre la gifle qu’il méritait mais lorsqu’il déposa la plume, sa femme avait disparu.

 

D’un geste rageur il balança la plume devant lui et se prit le front en soupirant. Son épouse ne lui avait toujours pas apporté le fils qu’il attendait et il ne lui restait que peu d’années de femme pour en être encore physiquement capable. Il l’avait trouvé passablement intéressante dans sa jeunesse, elle n’avait point été laide mais Fragan s’était vite détourné de son lit ou tout simplement de sa compagnie pour s’occuper de ses terres.

 

Il n’avait connu d’autres femmes depuis son mariage qu’à de rares occasions mais Colasse avait fait montre d’une jalousie qu’il n’avait compris. Il n’avait jamais été un homme de plaisir mais lorsqu’il le prenait et peu importe avec qui, le Duc considérait que nul n’avait à redire.

 

Ce n’était ainsi que par devoir qu’il avait fini par visiter Colasse mais le fils nécessaire à la stabilité de la Famille de Galles ne venait toujours pas. Fragan avait pensé à annuler leur union mais l’Eglise était fort stricte sur le sujet. Il se devait supporter Colasse jusqu’à ce qu’elle devienne grosse ou ne meurt, et ce peu importe comment. Cependant, il y avait quelqu’un d’autre dont la mort lui aurait pu être utile. Sa mère…

 

Un vieille mégère qui s’accrochait à la vie comme une tique et la lui rendait insupportable.

 

Un semblant d’honneur retenait sa main mais sa frustration envers les deux femmes ne faisait que croitre.

 

 

 

 

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Fragan Of Wales ~ Duc de Galles


<< Je suis un être immatériel, je me considère en effet comme l'homme le plus puissant du monde. Non point en terme de choses palpables, physiques... Mais je dirais spirituelles.

En effet, aucun royaume ne tue sa population à moins d'être fou mais qui proteste est un ennemi, qui s'oppose est un cadavre. Vous comprenez ? >>

Table ronde du 5 décembre 1424


#2 Leonessa

Leonessa

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Posted 26 September 2015 - 04:45 PM

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Ca allait barder et pas qu'un peu !

La vieille gueulait littéralement dans les couloirs tandis qu'elle se dirigeait vers les appartements de son fils. Le claquement de ses pas raisonnant fortement au travers du corridor.


- Foimenteor*, Merdaille* ! Que Dieu  ne m'ai donné un autre enfant que ce mécréant ! pauvre de moi... Me voici ainsi remerciée de toutes ces années de dévouement !
 

Soazig of Wales, Duchesse Douairière de Galles et mère de l'actuel Duc de Galles, sortait justement de chez sa belle fille. Cette dernière était restée muette sous son interrogatoire. Pourtant ce dernier avait été fort insistant, si ce n'est que Soazig avait une tendance au harcèlement. Elle n'avait rien pu obtenir cependant mais elle avait comprit qu'il s'était à nouveau passé quelque chose entre Fragan et Colasse vu la rougeur presque violacée révélatrice marquant son faciesse.


- Déjà qu'elle n'était pas bien jolie voilà qu'il s'en prend au visage maintenant... Pauvre idiot !
 

Sans frapper au préhalable, la vieille pénétrat dans l'antichambre.


- Vostre Grâce... Sa Grâce le Duc de Galles est occupé et ne souhaite recevoir personne.
 

Un homme d'arme, se tenait devant la porte de la chambre et lui barrait le passage. Soazig eu un geste de la main comme si elle éventait cet argument et le regard braqué sur la porte lui rétorqua :


- Laisse moi passer gamin.
 

Le "gamin" d'une trentaine d'année rougit à la remarque et se renfrogna.


- Vostre Grâce, sauf vostre respect...
 

Elle lui attrapa le nez qu'elle lui pinça saugavement ce qui le fit se plier et gémir de manière étrange dans un son nazillard.


- Tu crois me dire ce que je dois faire, petit batard, alors que je t'ai vu te couvrir de chiabrenas* lorsque tu ne marchais point encore ?!
 

Elle lui donna un coup de pied à l'arrière train après l'avoir écarté de la porte toujours par le nez qui commençait à saigner.


- Je vais te botter le cul tu va voir...
 

Elle lui en mis un second avant de le relâcher et de poser la main sur la poignet mais avant d'ouvrir, elle tourna la tête en arrière vers lui et lui lança une dernière fois :


- Je ne vais pas manquer d'en parler à ta mère tiens, petit fot-en-cul* !
 

La duchesse ouvrit enfin la porte pour voir son fils qui s'aprêtait très certainement à la recevoir puisqu'il avait dû entendre parfaitement l'altercation qui venait d'avoir lieu. Cependant Soazig se tenait droite comme si de rien était, le regard brillant et les joues roses de s'être échauffée. Elle attrapa ses jupes en avançant vers le bureau, un sourire carnacier aux lèvres et fut près de lui en quelques enjambées.


- Fragan, pleutre* que tu es ! Ton père aurait eu honte de toi ! T'en prendre encore à cette pauvre fille. Quand prendras-tu tes responsabilités au sérieux ?
 

 
 
 
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* Définition :
Foimenteor : traitre / juda
Merdaille : gens méprisable
Chiabrenas : chiure de m...
Fot-en-Cul :  sodomite
Pleutre : lâche


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Fragan Of Wales ~ Duc de Galles


<< Je suis un être immatériel, je me considère en effet comme l'homme le plus puissant du monde. Non point en terme de choses palpables, physiques... Mais je dirais spirituelles.

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Table ronde du 5 décembre 1424


#3 Feuardent

Feuardent

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Posted 28 September 2015 - 09:25 AM

"C'est pas possible ça !"

 

Le calme... Une simple phrase et voilà qu'il se brisait comme du verre tombant sur un rocher.

 

- Il n'y a donc rien à foutre ici ?

 

L'ennui... Voilà ce qui arrive lorsque le calme prend trop de place. Il n'en faut pas beaucoup, surtout pour le Seigneur de Shrewsbury. Le Seigneur commençait à s'impatienter, et la région semblait d'être aussi calme que ses deux parents... Paix à leurs âmes. Cela ne faisait pas si longtemps que cela qu'il avait hérité de ces terres, trois Seigneuries, plutôt prospères, mais non limitrophes, un vrai casse-tête pour toute la gestion logistique ! Il avait épluché tout ce qu'il avait pu trouvé dans les coffres que détenaient feus ses parents ainsi que tous les traités diplomatiques qu'il pouvait y avoir. Lui n'était pas homme réellement diplomate, pas non plus un affreux jojo prêt à guerroyer à tout va, mais c'est simplement qu'il n'avait aucune finesse dans son parler, ce qui limitait particulièrement sa capacité à entretenir de bonnes relations diplomatiques avec ses voisins. Lui, c'est Andrev de Shrewsbury, quarante deux ans, et propulsé à la tête d'une noble famille d'Angleterre.

 

- Vous ne devriez point vous mettre dans cet état mon Seigneur, nous pourrions peut être faire quelque chose... Si le coeur vous en dit...

 

Elle, c'était son épouse. Grâcieuse et de bonne éducation. Elle avait ce qu'il n'avait pas, l'habileté du language. D'ailleurs, il ne saisissait pas toujours les sous entendus ou les propositions à demi mot qu'elle lui lançait de temps à autre. Elle était du genre discrète mais toujours présente non loin de lui, et pourtant il en venait souvent à oublier qu'elle était là. C'était comme si elle était au fil des années, devenue son ombre si bien qu'il ne la remarquait plus lorsqu'il avait la tête ailleurs, mais ne voyait qu'elle dès qu'elle se mettait à parler.

 

- Vous voulez que l'on... ?

 

Un sourire qui vint se dessiner sur le visage de sa femme venait de lui faire comprendre que ce n'était pas du tout ce qu'elle avait en tête. Elle se rapprocha de lui en quelques pas, que l'on aurait d'ailleurs eu du mal à percevoir sauf en tendant l'oreille et prêtant toute son attention sur ses pas, jusqu'à s'arrêter face à lui et glisser sa main gantée d'une fine épaisseur de soie brodée, sur sa joue rèche par sa pillosité de trois jours. Ou peut être quatre... Elle ne chercha d'ailleurs même pas à lui répondre directement, son regard dans lequel il avait appris à se noyer, d'un bleu océan magnifique perlé de quelques îlots de verdure près du centre de l'iris, vint chercher le sien et elle reprit la parole aussi simplement qu'elle pouvait le faire.

 

- J'ai appris de sources sûre que notre voisin le Duc de Galles avait quelques problèmes d'héritiers... Les femmes ne Galles ne semblent pas être les plus fertiles qui puisse exister en ces terres du Royaume d'Angleterre... Nous pourrions peut être...

 

Et oui, c'était une femme, donc elle ne terminait que rarement ses phrases... Au grand damn d'ailleurs d'Andrev car il avait l'habitude de les continuer mais se trompait dans neuf cas sur dix.

 

- Ah oui ? Et tu crois qu'on devrait leur envoyer un des marmots du châteaux ? Ce serait une bonne approche pour commencer les relations avec ce Duc non ?

 

- Ton humour me fera toujours autant rire mon amour...

 

Bon, ça en traduction, ça veut dire : ce n'est pas du tout ça espèce d'andouille, réfléchis un peu plus et sert toi de ta tête autrement que pour frapper les mécréants qui passent sous ton nez !

 

- Je pensais plutôt à leur proposer un mariage avec une de nos jeunes femmes... Nous n'en manquons pas et cela pourrait unir les deux familles et ainsi nous porter en bonne position vis à vis de ce Duc... Qu'en pensez vous ?

 

D'un revers de la main, elle lui désigna une petite table où se trouvait déjà une plume et son ancrier ainsi qu'un rouleau de parchemin vierge, prêt à recevoir les écrits qu'il lui dicterait. Oui ce n'était pas lui qui rédigeait ce genre de document, mais son épouse. Il lui laissait bien volontiers cette tâche, non seulement il écrivait aussi bien qu'un manchot serait doué en patinage artistique, et il peinait la plupart du temps à trouver les bons termes.

 

- Merveilleuse idée ! C'est exactement ce que j'avais en tête la veille !

 

Hypocrisie, mauvaise foi, tout ce que vous voudrez, mais pas question de lui montrer ouvertement qu'elle avait raison. D'ailleurs elle le savait pertinemment puisqu'elle avait émis à nouveau ce léger sourire qui la trahissait, vous savez, celui qui ne fait que tendre légèrement les commissures des lèvres ! Mais elle ne releva pas ce qu'il venait de dire et le quitta, se retournant prestemment alors que ses pans de jupons venaient virevolter et effleurer de ce fait ses propres jambes, allant s'asseoir derrière ce bureau qu'elle avait préalablement préparé. Prenant la plume, elle porta son regard sur lui et attendit qu'il lui dicte. Toussotant alors une ou deux fois comme pour s'éclaircir la voix, il entâma la dictée de cette manière, bombant le torse presque inconsciemment.

 

- Au Duc de Galles. Le Seigneur de Shrewsbury vous envoie une femme jeune, belle et vierge à marier à l'un de vos proches afin de pallier à vos femmes desséchées et décrépies incapables de vous offrir un héritier. Vous pourrez constater par vous même que notre lignée est des plus fécondes. Par ce mariage nous espérons mettre en place une alliance durable entre nos deux familles. Que Dieu garde votre famille. Le Seigneur de Shrewsbury.

 

Et voilà ce qu'elle avait écrit... :

 

"Au Duc de Galles.

 

Par la présente, nous Andrev de Shrewsbury, Seigneur de Shrewbury, de Denbigh et de Aberystwyth, prenons la plume pour vous exprimer nos plus sincères hommages.

Ayant eu vent récemment de quelques difficultés que rencontre votre noble lignée, nous souhaitons apporter tout notre soutien à votre famille.

De ce fait, nous nous permettons de vous proposer d'unir nos deux familles par le mariage. Vous aurez ainsi la possibilité de choisir parmi de nombreuses jeunes femmes de notre famille de bonne éducation et aux bonnes moeurs à unir à l'un des représentants masculins de votre Maison. Nous sommes également enclin à nous engager sur une dote.

Ce traité de mariage qui au plaisir de Dieu pourra être fait et célébré en face de l'église Catholique de l'une de vos Seigneuries de votre choix.

 

Votre très dévoué correspondant,
Andrev of Shrewsbury, Seigneur de Shrewsbury"

 

Le pli terminé, le Seigneur ne se donna pas la peine de le relire, de toute façon il savait qu'elle n'écrivait pas littéralement ce qu'il lui dictait mais qu'elle le transposait à sa manière. Il avait pleinement confiance en sa femme et même si parfois il pouvait s'irriter de son comportement, pour rien au monde il ne la changerait. Elle remit ce message scellé des armes de sa Maison, puis appela un messager à qui elle lui remit toutes les indications à transmettre avant de revenir dans le grand bureau où le feu crépitait encore dans la vaste cheminée. Elle le rejoint alors, satisfaite du travail accompli, puis se posa debout face à lui, presque inerte, le regardant avec un calme et une sérénité presque déconcertante.

 

- Et si nous mettions en pratique votre proposition première cher époux ?

 

Bon, là il ne lui fallut pas grand temps pour saisir ce qu'elle lui proposait, et il ne se fit pas prier. Vous comprendrez alors aisément pourquoi la Maison de Shrewsbury prospérait depuis de longues années... Et vous comprendrez aussi que la suite se passera de détails.


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#4 Leonessa

Leonessa

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Posted 28 September 2015 - 02:59 PM

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Lentement…

 

Vaguement…

 

Le soleil par les fenêtres pâlit, les murs vacillèrent. Il vit la scène comme au ralenti, son monde divaguait, les yeux lui brulaient. La duchesse de Galles qui venait vers lui, et Lui qui restait là à la regarder s’approcher. Un petit être grincheux, décharné et sec, un petit chien acariâtre à la touffe lactée. Cette vieille femme avait-elle réellement été un jour suffisamment femme pour s’être faite engrosser et de même où avait-elle trouvé la force d’enfanter ?!... Mais elle était là, dans toute sa puissance maigrelette.

 

Il la vit se mouvoir comme un reflet sur l’eau et sa bouche se mouvoir imperceptiblement. Un son sourd, lourd s’y échappait mais il n’entendait presque rien, ne comprenait point. Comme à l’écoute au travers d’un mur. Des mots noyés, des paroles flottantes, une halène méphitique… La duchesse douairière crachait son mécontentement, ses mains effectuant une danse fantôme. Il entendait presque son cœur battre grossièrement, sa respiration fétide vivifier chacun de ses membres.

 

- Imbécile fini, ne vas-tu me répondre ?

 

Hagard, Fragan fixait le visage de sa mère qui se déformait devant lui, il ressentit l’humidité de quelques postillons se déposer sur ses joues et une sombre rage naquit au tréfonds de lui. Il ferma les yeux. D’abord douce et taquine, il la senti cette rage s’insinuer dans ses nerfs puis rigide et drastique, elle banda ses membres. Il rouvrit les yeux et vit un monstre, un serpent sifflant. Ses doigts crispés s’élevèrent d’eux même vers la gorge de celle qui l’injuriait. Ils se refermèrent sur la chaire môle, tiède et blanchâtre. Sa gorge à lui veinée, la mâchoire contractée, le visage rougit par la fureur, le Duc se dressa devant la petite femme qui l’avait fait naître, qui l’avait allaité, sevré. Devant la femme qui l’avait tenu sur ses genoux et fessé d’innombrable fois.

 

- Fragan… Que… arrrrrête… Argllgrllbrll…

 

Sa voix s’étrangla dans un petit son gargouillant. Fragan la souleva et alors que les deux petits yeux de la vieille s’exorbitaient, il la déposa sur le lit en lui enfonçant la tête dans l’édredon et attrapant un oreiller de son autre main, l’étouffa. De tout son corps son fils s’appesantit au-dessus d’elle tandis que ses membres se débattaient. Le temps reprit son pouvoir quand Fragan sentit les doigts osseux de Soazig l’attraper par la nuque. Ses ongles s’y enfoncèrent et l’écorchèrent férocement.

 

- Tu vas crever oui, salle harpie !

 

Elle se défendit longtemps la vieille jusqu’à ce qu’aucun souffle ne l’anima plus. Laissant l’homme secoué de tremblements et à bout de souffle. Il recula chancelant et se cogna contre le mur. Il se prit la tête dans ses mains le temps de reprendre un semblant d’esprit puis très vite, il remit en place l’oreiller et fit mine de soutenir sa mère.

 

- GARDE !

 

Lorsque son homme d’arme pénétra brusquement dans la pièce Fragan souleva Soazig et la porta dans ses bras.

 

- Voyez ce que vous avez fait ! Vous l’avez mise dans tous ses états et voici qu’elle a fait un malaise. Faites appeler le guérisseur et vite !

 

L’homme reparti aussitôt et le Duc se précipita au dehors avec sa mère toujours dans ses bras et l’emporta dans sa chambre à elle. Une fois là-bas, il lui ferma les yeux d’une main tremblante et tira la couverture sur elle. Fragan, s’essuya le front parsemé de sueur causée à la fois par l’effort qu’il venait de faire mais aussi causée par l’adrénaline que son acte avait fait monter en lui.

 

Il ressortit de la pièce et c’est là qu’il croisa le médecin de famille.

 

- Elle est… Elle est…

 

Le vieil homme l’attrapa par les épaules, le regardant dans le fond des yeux puis se précipita dans la chambre. Fragan demeura dos à la porte grande ouverte de longues secondes avant de pouvoir se retourner à nouveau et voir le visage de sa mère, pâle, son petit buste disparaissant presque dans les couvertures sous le regard de l’homme de science qui se redressa après avoir tâté son pouls. Il se retourna lentement vers le Chef de famille. Un silence pesant se fit entre les deux hommes. Le regard de Fragan, noir, autoritaire pleine d’une violence contenue fit baisser celui de son vis-à-vis.

 

- Votre mère n’est plus Vostre Grâce. Surement l’âge… Son cœur a lâché.

 

Le guérisseur rabattit le drap sur le visage de la vieille femme.

 

Fragan ne permit point qu’on veilla le mort, s’en acquittant seul. Tard dans la nuit, assit en face du lit, il tenait dans la main une missive qu’on lui avait apporté plus tard dans la journée. Celle d’un Seigneur qui lui offrait son aide, car si, lui, n’avait point d’héritier, il pouvait choisir d’en engendrer un par sa parenté en mariant l’un de ses vieux parents à une jeune et fraiche héritière d’une famille voisine.

 

- Voici mon nom est la risée du royaume tout entier ! Avait-il crié au visage de son épouse en froissant le vélin.

 

Quand bien même, avait-il répondu en ces termes  :

 

 

Au Seigneur de Shrewsbury,

 

 

Par la présente, nous Fragan of Wales, Duc de Galles acceptons votre soutien par l’alliance proposée entre nos deux familles. Ma Famille vous est à jamais redevable du don que vous nous faites.

 

De ce fait, toute femme en âge de se marier et de bon caractère conviendra à notre Maison. Nous vous certifions qu’elle recevra bon accueil et sera chaleureusement prise en charge par les femmes du Clan Wales.

 

Vous êtes dorénavant chez vous sur mes terres.

 

 

 

 

Votre très respectueux correspondant,

 

Fragan of Wales, Duc de Galles

 

 

 

 

Et ce après avoir ordonné l'exécution du garde qui avait été maltraité par la Duchesse de Soazig, l'accusant de l'avoir entraîné dans la tombe de par son cœur fragile en la mettant en fureur.

 

 

 

 

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Fragan Of Wales ~ Duc de Galles


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Table ronde du 5 décembre 1424


#5 Leonessa

Leonessa

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Posted 30 September 2015 - 01:59 PM

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Le vent lui fouettait le visage mais elle n’en avait cure, elle fuyait dans la campagne entourant le château. Le souffle court. Ses jupons, rubans et volants battant l’air à sa suite. Sa chevelure brune se libérant, le visage défait, les joues ruisselantes, Colasse ne pouvait plus retenir l’âpre tristesse qui l’agitait. Elle ne pouvait plus assister au spectacle de sa propre honte, au festoiement de son échec suprême. La Duchesse publiquement destituée de ce pourquoi elle avait été nommée, choisie, élue… C’était ainsi qu’elle le comprenait, c’était la seule chose qui l’importait. Bien qu’aucun n’osa le dire, bien qu’officiellement tout cela ne l’a concernait pas, elle ne voyait en cette union que la célébration de son insuccès à concevoir plus qu’un fils, ne serait-ce qu’un seul rejeton.  Elle n’avait point perçu le bonheur sur le visage des époux, ou ne l’avait traduit que comme une insulte envers sa personne.

 

Le mariage avait eu lieu… LE mariage ? Plutôt un enchainement d’alliances, de négociations et de signatures ! Durant les derniers mois, après la période de deuil concernant sa mère, le Duc n’avait fait que rechercher femmes à marier aux hommes de la famille de Galles. Les plus jeunes comme les plus vieux, voire très vieux. Cela avait permis à Fragan de solidifier à fois d’anciennes relations de voisinage, comme de créer de nouvelles relations avantageuses avec des puissances. Notamment en effectuant un traité avec le Seigneur de Shrewsburya  dont l’objet était une lointaine cousine de ce dernier, puis il y avait eu la fille Ayr, parente de la Duchesse de Swansea et plus modestement la Famille Cork avait envoyé la femme la plus laide qu’elle n’ait jamais vu Mais parente du Roi d’Angleterre, rien de moins.

Cette dernière alliance avait propulsé le Duc vers les hauteurs de l’aristocratie, du sang royal coulerait bientôt dans la lignée Of Wales. En effet, en cinq mois de mariage, la vilaine Leizig de Cork était déjà engrossée de quatre mois. Elle n’était pas la seule… L’une des femmes ressortissant de la noblesse locale commençait aussi à s’arrondir. Une autre avait enfantée l’année dernière d’une petite fille dont Colasse n’avait pas fait cas de par le sexe de l’enfant et l’inintérêt de l’épouse en question de basse extraction car c’était un héritier mâle dont la maison De Galles avait la nécessité. Malgré tout, une acerbe jalousie prenait possession de la Duchesse. Son cœur se troubla plus encore à l’arrivée de Celerine Of Shrewsbury, jeune, absolument magnifique et qui ne manquait point de répartie. C’était, ce jour, son mariage avec Rivodius. Un vieil homme de quarante ans son ainé.

 

Colasse s’essuya les joues d’un geste rageur, elle reprit contenance et l’expression de son visage se modifia. Un sourire presque démoniaque étira ses lèvres. Elle avait prié, jeuné et s’était mortifiée pour que le ciel lui offre le fils tant attendu par son époux et maître. Colasse n’avait rien demandé d’autre de toute sa vie qu’un fils, ce que de misérables paysannes avaient de trop sans le vouloir. Était-ce là trop demander ?! Toutes ces années de perdues en attitude pieuse, fidèle et soumise… Pour ne recevoir qu’insultes, coups et mépris d’un homme adultère. Pour qui payait-elle ? S’en était fini. La Duchesse décida en cet instant qu’elle allait prendre sa destinée en main. Si aucun être divin ne trouvait la peine d’écouter ses suppliques, ni n’était touché par ses plaintes, pourquoi ferait-elle tant d’efforts ? Si, Elle, ne pouvait concevoir, pourquoi des femmes moins dévotes seraient-elles bénies ?

 

Elle se retourna, son regard se perdit au loin vers les tours du château.

 

Depuis sa toute jeunesse, la Duchesse de Galles avait appris la science des simples comme toute digne futur Châtelaine se le devait. Elle connaissait les vertus de chaque plantes, comme leurs pernicieux effets néfastes.

 

Cette nuit-là, Fragan vint lui rendre visite. Colasse se laissa faire mais il l’a meurtrit malgré tout. Ses poignets gardèrent plusieurs jours la trace de son rude maintien et elle saigna tant son époux avait mis de la fureur dans son obligeance.

 

 

 

 

- Buvez très chère…

 

Colasse sourit de façon affectueuse à Leizig tout en lui tendant la boisson chaude. Les deux femmes étaient assise l’une en face de l’autre, bavardant légèrement. La plus jeune abordait un ventre bien rond et de la fatigue transparaissait sur son visage sans attraits.

 

- En cette période d’hivers, une tisane n’est certes pas de refus Vostre Grâce, lui répondit avec gentillesse Leizig.

 

- Vous n’avez que trop raison, particulièrement dans votre état.

 

- Je ne vous remercierai jamais assez Vostre Grâce pour vos délicates attentions, vous êtes une véritable amie.

 

Hochant quelque peu la tête, la Duchesse la regarda fixement avaler le breuvage. Cela faisait plusieurs semaines qu’elle avait entamé un rapprochement avec plusieurs des femmes ayant rejoint la maisonnée par traité d’alliance ou les simples jeunes mariées Wales.

Une seule lui résistait, bien qu’elle s’exprimât peu et se trouvaient toujours présente à leurs réunions, il y avait dans le regard entendu de Celerine quelque chose qui déplaisait fortement à la Duchesse. Du plus la fille Shrewsbury avait toujours une excuse pour ne pas accepter « ses délicates attentions » et la maîtresse de maison observait son ventre croitre inexorablement. Quand bien même, Colasse s’était au fur et à mesure construite sa cours de manière subtile, adoptant une attitude affectueuse comme transférant son manque d’affection et son instinct maternelle sur les enfants des autres. Bien que superficielle, cela n’avait point été difficile car le peu de naissance qui  avaient eu lieu n’avait été que des filles. Malgré tout, Leizig semblait attendre des jumeaux, et il n’était pas question que la chance lui sourit.

 

 

 

 

C’est ainsi que Leizig accoucha de deux fillettes mortes nées quelques jours plus tard. Laissant la jeune femme dans un état de prostration. Deux fausses couches survinrent dans la famille Wales peu après.

Quant à Celerine, elle mit au monde un garçon vigoureux mettant en fureur Colasse qui mit sa chambre à sac et projeta en son fort intérieur la mort du garçon. Elle n'eut le temps de mettre en action ce qu'elle avait décidé car peu de temps après, une maladie la cloua soudainement au lit des jours durant. Alors que son état ne semblait pas s’améliorer, on mandat à la vieille guérisseuse de venir l’ausculter. Cette dernière se teint à son chevet longuement, sa main frôlant la joue fraiche et pâle de la Duchesse qui sourit faiblement.

 

- Je vais mourir n'est-ce pas ?

 

- Point encore Votre Grâce.

 

Sur ces mots la vieille sortit de la chambre et exprima le souhait d'être reçu par le Duc.

 

- Votre épouse porte en elle votre progéniture cher Duc, annonça-t-elle alors à Fragan dont les yeux s'agrandirent de surprise alors qu'il la contemplait quelques minutes plus tôt avec ennuie. S'attendant plutôt positivement qu'elle lui annonce la mort prochaine de son épouse. Il va de soi qu’il faudra la ménager durant toute sa grossesse car son âge demeure un risque pour l’enfant.

 

 

 

 

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Posted 09 October 2015 - 02:33 PM

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Son regard se perdait dans le vague, elle n'avait cessé d'observer le lointain depuis des jours. De même, elle n'acceptait de quitter le lit que pour s'assoir devant cette fenêtre à regarder le printemps prendre sa place. Depuis la mort de son fils unique, Colasse n'était plus que l'ombre d'elle même. La joie, la féminité retrouvée juste un temps, le bonheur... Juste le temps de quelques saisons.

 
 

Un an plus tôt...
 

Fragan tenait son fils de deux ans dans ses bras. La main tendue, il pointait du doigt l'horizon pour lui désigner le faucon haut dans le ciel. Le jeune garçon cligna des yeux et attrappa le doigt de son père en riant. Le sourire au lèvres, le Duc redéposa l'enfant dans les bras de sa neurse qui elle même se trouvait auprès de la Duchesse, assise sur un banc de pierre près d'eux. Fragan embrassa l'héritier sur le front puis sans un mot pour Colasse se détourna pour retourner au chateau. Sa plume l'attendait car nombre de Seigneurs lui étaient venus en aide ces derniers mois. Tout semblait lui sourire. Les récoltes étaient bonnes, les champs fleurissaient, les arbres fructifiaient et sa famille se multipliait. Nombre d'enfants piaillaient déjà dans la cour principale, au point que l'on avait du ouvrir une neurserie pour recueillir les cousins du jeune héritier et que Fragan avait du réfléchir à l'avenir de certains.

 

Plus les choses allaient bien, plus Fragan se détournait inexorablement de Colasse. Durant sa grossesse il n'avait jamais été aussi prévenant. Il avait été tant et si bien obnubilé par son ventre croissant, que jamais auparavant il ne lui avait fait aussi régulièrement l'amour. Chaque jour, chaque nuit avait été le paradis sur terre pour Colasse qui par l'enfant qui grandissait en elle avait retrouvé une feminité nouvelle. Le Duc avait été sensible à son nouvel état, bien plus, cela l'avait sensiblement attiré mais une fois l'enfant né et qu'on lui avait assuré sa bonne santé, Colasse avait été relégué à ses appartements jouxtant ceux de son fils, Gurvan de Galles. Fragan ne s'était plus intéressé qu'à Lui, à l'héritage qu'il devait lui laisser et à la qualité de l'éducation qui se devait être donnée aux descendants de la maisonnée.

 

Le Duc de Galles ne s'était sentit autant satisfait de lui même depuis longtemps. Il remonta les quelques marches de la tour Seigneuriale en se frottant les mains. C'est alors qu'il croisa une jolie blonde...

 
 

- Dame Celerine...

 
 

La jeune Shrewsbery... Qui avait maintenant deux enfants, un garçon qui portait sur ses traits une digne lignée, et une petite fille aussi blonde que sa mère. Un femme aux hanches généreuse et fertille se dit le Duc en lui même en suivant d'un regard appréciateur le mouvements de ses jupes que rythmait son fessier. Fragan grogna doucement tandis qu'il se disait de même qu'elle lui éveillait certains appétits.

 

Il continua son chemin oubliant pour un temps le derrière de la jeune femme et déjà plongé dans ce qu'il allait écrire...

 

 

A la Maison Shrewsbury et dorénavant à mon suzerain de par vostre appartenance à la Maison de Mercie, A Sa Grâce le Duc de Mercie.
 
 
Moi, Fragan de Galles, vous écris ce jour pour remercier à nouveau pour le don que vous nous avez fait à plusieurs reprises. Sachez que les filles anciennement de vostre Maison, aussi fertiles qu'on aurait pu l'espéré, prospèrent au sein de nostre foyer.
 
Pensez-vous que nous pourrions nous rencontrer au plus tôt afin de solidifier cette jeune alliance et ainsi affirmer au regard de tous nostre amitié ?
 
 

Vostre très dévoué ami,

 

Fragan of Wales, Duc de Galle

 

 

 

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Kant


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Fragan Of Wales ~ Duc de Galles


<< Je suis un être immatériel, je me considère en effet comme l'homme le plus puissant du monde. Non point en terme de choses palpables, physiques... Mais je dirais spirituelles.

En effet, aucun royaume ne tue sa population à moins d'être fou mais qui proteste est un ennemi, qui s'oppose est un cadavre. Vous comprenez ? >>

Table ronde du 5 décembre 1424


#7 Feuardent

Feuardent

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Posted 12 October 2015 - 09:20 AM

Les temps avaient fini par changer progressivement. L'ennui se mourrait tandis que ses relations "diplomatiques" s'amélioraient de plus en plus avec ses proches voisins. Chacun avec son propre caractère et ce bien trempé, mais finalement ils parvenaient assez facilement à se rallier à une même cause. Finalement il n'y avait pas grand chose à dire, il avait fait envoyer plusieurs jeunes femmes de sa famille chez le Seigneur de Llangollen pour que des liens se tissent petit à petit et c'était aujourd'hui chose faite. Il venait tout juste de recevoir son épouse dans son bureau, arrivant avec un pli à sa destination, le fruit de leur labeur depuis ces derniers mois.

 

La famille Mercie, puisque c'était dorénavant le nom qu'ils avaient pris, était réputée dans tout le Royaume d'Angleterre. Oh, non pas pour leur puissance militaire, ni même pour leur remarquable économie, il y avait bien mieux mais aussi bien pire. Non, ils étaient réputés pour leur vigueur. Leurs femmes avaient les plus beaux atouts de la région, des hanches saillantes offrant pour vue une douce cambrure ainsi brisée par la courbure de leurs formes généreuses. Elles pouvaient assez facilement se rapprocher de la fertilité même, ne tardant généralement pas pour enfanter une fois le mariage célébré. Les hommes quant à eux, étaient de vrais marathoniens de l'amour, prêts à toute heure pour vaquer à leur devoir conjugal, et même parfois extra conjugal pour les plus fougueux.

 

Il était alors évident que la famille Wales allait redevenir avec le temps féconde et que des héritiers allaient être forgés par cette alliance.

 

- Un messager nous a fait parvenir ce pli... C'est en provenance du Duc de Galles.

 

La délicieuse tenait entre ses doigts fins et graciles le rouleau de papier qui avait été décacheté par sa propre personne un peu plus tôt. Soumise ? Elle l'était en temps voulu. Curieuse ? Tout le temps ! Mais surtout elle savait que tout ce qui incombait à la diplomatie de sa famille passait toujours par elle, et ce n'était pas le Duc de Mercie qui allait s'y opposer.

 

- Je vois bien ! Alors ça dit quoi ? Il veut encore se farcir une des femmes de notre Maison ? A force de traités, c'est lui qui va finir par porter notre nom...

 

Il esquissa un sourire amusé, et sa femme fit de même mais ne releva pas cette petite pointe d'humour. Elle se contenta de le rejoindre d'un pas léger puis de déposer ses lèvres sur les siennes en glissant le pli dans l'une des mains de son époux.

 

- Ce n'est pas tout à fait cela mon cher... C'est une invitation de sa part dans l'une de ses Seigneuries.

 

Le Duc déroulant le papier et lisant en diagonal, se renfrogna et poussa un bref grognement indiquant son mécontentement.

 

- C'est hors de question ! Tu sais très bien que les diners qui s'éternisent et les cérémonies à la con c'est pas fait pour moi !

 

Une petite heure plus tard, après que son épouse l'ai convaincu une énième fois, à sa manière, une réponse venait tout juste de partir de leur château. Convaincre le Duc n'était généralement pas chose aisée, mais cette personne le connaissait bien plus que quiconque, et connaissait ses forces mais aussi ses faiblesses. Ainsi, il ne suffit que de répondre à certains plaisirs et désirs qu'il ne manquait pas d'avoir, pour le détendre et obtenir de lui ce qui était le plus juste diplomatiquement parlant. Enfin, détendre... Tendre, puis détendre serait plus exacte.
 

 

Au Duc de Galles,

 

Sachez que nous, Andrev de Mercie, Duc de Mercie, sommes heureux de vostre invitation et répondrons présents à vostre demande.

Sachez que nous viendrons sur les terres de la Seigneurie de Llangollen dans 30 jours accompagné de nostre épouse ainsi que quelques membres éminents de nostre famille.

 

Avec toutes nos amitiés,

Andrev de Mercie.

 

 

 

La vue du Château de Llangollen était de plus en plus marquante au fur et à mesure que le large convoi approchait des portes. Le Duc, dans le carrosse avec son épouse, avait tout naturellement pris soin de veiller à ce que chaque consigne et proposition de sa moitié soit mise en pratique. Ainsi, quelques cadeaux avaient été conviés parmi ce convoi. Il y en avait pour tous les goûts, quelques bijoux en or massif, des armes forgées spécialement pour la Maison Wales ainsi que quelques bêtes grassement nourries qui viendront s'ajouter dans les pâtures entourant le château.

 

Ils furent accueillis par un régiment de gardes, les amenant dans la cour où les accueilleraient leur hôte. Le trajet avait été long, mais pas désagréable, de toute façon, rien ne pouvait être désagréable au coté de pareille épouse. Lorsque le carrosse s'arrêta, un de leur garde leur ouvrit la porte, et le Duc sans se faire attendre sortit pour apprécier cette légère brise, ne daignant pas une once d'intérêt pour leur hôte pour le moment. Une poignée de secondes et le voilà qu'il lui tournait le dos pour aider sa belle à descendre à son tour. C'est seulement une fois sa main dans la sienne, qu'ils se mirent à marcher jusqu'à Lui. Les "bonnes manières" voulaient que ce soit le Duc qui prenne la parole en premier et non son épouse, mais avec son tact légendaire et son intérêt que peu partagé sur ce genre de moment, faisait de lui un piètre candidat pour briser la glace de la plus belle des manières. Pourtant, lorsqu'il fut à la hauteur de son homologue, il s'empressa de serrer sa main d'une poignée virile, premier test pour vérifier s'il s'agissait d'un castrat ayant oublié ses bourses sur le parterre de sa cour ou bien s'il avait à faire à un homme digne de ce nom. Une main molle aurait probablement fait craquer quelques osselets et l'aurait profondément déçu, mais il n'en était rien de cela. Il n'avait finalement pas à faire à un de ces partisans de la paix à tout prix.

 

- J'ai entendu dire que notre Roy Budogan de Cork organisait de temps en temps des tournois de lancers de troncs d'arbres depuis plusieurs années... Et que ces derniers temps, il avait de plus en plus de mal à faire monter son... rondin !

 

Pourquoi avait-il dit ça ? La première chose qui lui venait par la tête, ça, ainsi qu'une vive douleur de cinq ongles acérés qui venaient de se planter d'un coup dans son avant bras. Apparemment, ce n'était pas vraiment ce que son épouse aurait sorti pour cette première entame, mais ce qui était fait, était fait. Le Duc de Mercie se contenta de serrer les dents pour ne pas laisser paraitre quoi que ce soit face à cette attaque fourbe et qui se le paiera plus tard, en espérant pour eux que leurs murs ne laissaient pas filtrer trop le bruit. Il continua de garder son attention sur le Duc de Galles, attentif à ses réactions, et surtout se demandant ce que ce dernier avait prévu pour leur séjour ici. Oui, séjour, il avait bien prévu d'y rester quelques jours, le Duc de Mercie ne se déplace pas pour rien non plus !






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