Une vue sur toute la vallée. C'était ce qu'octroyait un positionnement sur les remparts de la forteresse d'Aspet. Dôtée de murs à tours de flanquement, comme toutes les villes du domaine Pyrénéen de la famille. L'intendant fréquentait ce lieu pour prendre la température thermique et mentale des soldats en poste. Et depuis plusieurs mois, l'activité croissait. Davantage de garde, des arrivages de chevaux avec leurs cortèges de palefreniers. La grande caserne formait les fantassins des troupes régulières à cadence accélérée. En effet, par soucis d'économie, la maison d'Aspet préférait ne pas entretenir d'armée permanente, un "gaspillage inutile des ressources" comme aurait dit le grand père, Gurloes, qui avait donné à la maison ses lettres de noblesse.
Mais l'intendant, homme ambitieux, avait d'autres projets.
En rentrant à l'intérieur du donjon, une lettre sous pli venait d'arriver. Le cachet était reconnaissable entre tous. Il décacheta la lettre et la lit.